▪ Une information est passée quasiment inaperçue dans l’actualité de ces derniers jours (non, il ne s’agit pas de la fin du pétrodollar !)… alors qu’elle pourrait avoir des répercussions extrêmement profondes dans le monde de la finance — notamment pour l’or.
Cyrille Jubert, rédacteur au sein de l’équipe de L’Investisseur Or & Matières, a mené l’enquête pour nous…
La fin du fixing de l’argent !
Cyrille Jubert
"L’événement le plus surprenant de cette semaine est l’annonce officielle de la fin du fixing de Londres pour l’argent-métal dès le 14 août prochain.
Si cette photo montre une session des banques dominantes fixant le cours de l’or, la procédure est la même pour l’argent. Dans une salle de réunion de la Banque Rothschild dans la St Swithin’s Lane de Londres, trois directeurs et trois directeurs adjoints de The London Silver Market Fixing Limited se réunissent.
Ces directeurs sont des représentants des principales banques actives sur le marché. En fonction de leur carnet d’ordres, elles vont négocier un cours d’achat ou de vente qui théoriquement reflètera l’offre et la demande d’argent métal.
Il s’avère que ces banques n’ont pas qu’une fonction de courtier.
– D’une part, elles jouent pour leur propre compte.
– D’autre part, elles ont un rôle de maintien du système des monnaies fiduciaires.
Si les métaux précieux montent trop, cela permet de mesurer la défiance dans la monnaie papier et le système bancaire actuel. Ces acteurs faussent donc le jeu en permanence. De nombreuses plaintes ont été déposées sur les manipulations de cours ces dernières années. Le gendarme de la Bourse américaine des matières premières, le CFTC, a instruit ces plaintes durant cinq ans pour aboutir à la conclusion… qu’il n’y avait pas de manipulation.
▪ Quand la BaFin frappe
Les mêmes plaintes ont été déposées en Grande-Bretagne, où la justice serait apparemment moins corrompue qu’aux Etats-Unis.
Les manipulations de cours seraient reconnues par les autorités de marchés et notamment la BaFin allemande, qui a déclaré que ces manipulations sont bien plus importantes que celles du Libor.
Au lendemain de cette déclaration du BaFin, le 17 janvier dernier, la Deutsche Bank annonçait qu’elle se retirait du fixing de l’or et de l’argent. Des poursuites sont en cours et la Deutsche Bank (DB) est sur la sellette. Le site Zerohedge a fait un historique des démissions en chaîne des responsables du fixing chez DB ; apparemment ce poste est éminemment instable depuis un certain temps.
Etant donné les moeurs actuelles dans l’oligarchie bancaire, il ne serait pas étonnant de constater dans les mois qui viennent que beaucoup de ces acteurs et témoins aient été admirer le panorama depuis le toit d’un immeuble et aient malencontreusement trébuché…
Ces banquiers sont apparemment extrêmement maladroits en ce moment et se prennent facilement les pieds dans le tapis.
Les questions que nous nous posons tous sont :
1 – Le fixing de l’or va-t-il être également supprimé ?
2 – La suppression du fixing de l’argent va-t-il amener une libération des prix ? Doit-on s’attendre à une forte hausse ou une forte baisse ?"
Les réponses à ces questions, Cyrille les donne en détails dans le dernier numéro de L’Investisseur Or & Matières — assorties d’une analyse graphique pour des scénarios concrets sur la suite des événements. Pour tout savoir, c’est par ici !