Les institutions américaines ont été capturées et corrompues par ses dirigeants qui n’agissent que pour leurs intérêts particuliers. Il n’y a rien d’étrange ou d’inhabituel à cela. C’est ce qui arrive… quand on laisse faire.
L’argument que nous vous présentons aujourd’hui est que les grandes institutions américaines ont été capturées et corrompues par ses dirigeants qui n’agissent que pour leurs intérêts particuliers. Il n’y a rien d’étrange ou d’inhabituel à cela. C’est ce qui arrive… quand on laisse faire.
C’est là le fameux avertissement donné par le président Eisenhower lorsqu’il a quitté ses fonctions : méfiez-vous du « complexe militaro-industriel ». Après la seconde guerre mondiale, le complexe militaro-industriel a contracté ses muscles et a usé de son argent pour contrôler le Congrès. La guerre a toujours du succès, quand on est dans le camp du vainqueur. Il était donc aisé de provoquer de la peur et d’obtenir de plus grands budgets.
A présent, le complexe militaro-industriel américain est compromis. Trop d’argent et trop de pouvoir l’ont rendu trop gros, trop riche, trop imbu de lui-même, trop bureaucratique… et probablement incapable de gagner une véritable guerre.
Mais l’armée n’est pas la seule concernée.
Pile, tu perds
Dans la chronique d’hier, nous nous sommes penchés sur le complexe Fed/Wall Street ; comment ce dernier a pris le contrôle sur l’argent de la nation et surtout comment il se sert des taux d’intérêt et de l’impression de billets pour s’enrichir. Il fait du foin lorsque le soleil brille. Puis, lorsque les nuages couvrent le ciel, il répercute ses pertes inévitables sur le public.
Face, je gagne. Pile, tu perds.
Toute l’escroquerie a été mise en lumière la semaine dernière, lorsque la Fed a fait savoir qu’elle continuerait à promouvoir l’inflation. Plutôt que de la juguler en maintenant les taux à des niveaux raisonnables (le taux réel des prêts clés de la Fed n’est que d’environ 1%), elle a annoncé qu’elle rendrait le crédit moins cher.
Associated Press a couvert l’événement :
« WASHINGTON (AP) ー Les responsables de la Réserve fédérale ont indiqué ce mercredi 20 mars qu’ils prévoyaient toujours de réduire leur taux d’intérêt directeur à trois reprises en 2024, ce qui a alimenté un rallye à Wall Street, malgré les signes d’une inflation toujours élevée au début de l’année. »
La seule raison plausible d’abaisser les taux dans un avenir proche, alors que l’inflation continue de s’emballer, que les actions atteignent des niveaux record et que le taux directeur de la Fed est à peine positif, est que cela profite à ceux qui contrôlent la Fed et le système financier, c’est-à-dire les grandes banques et les sociétés d’investissement de Wall Street.
Dans le cas des banques, les taux élevés des trois dernières années leur ont fait perdre plus de 600 milliards de dollars (selon Moody’s) sur les obligations du Trésor qu’elles détenaient.
Quant à Wall Street, elle n’est pas seulement l’un des plus gros détenteurs d’actions et d’obligations – elle en est aussi le principal pourvoyeur. Wall Street gagne de l’argent en vendant des actifs financiers, pas en les achetant.
En règle générale, il n’est pas très intéressant pour le commun des mortels de posséder des actions. Ils n’ont aucun moyen de savoir quelle entreprise est bonne et laquelle ne l’est pas. Ils n’ont ni le temps ni les compétences nécessaires pour étudier les bilans et les tableaux d’amortissement. A une époque plus honnête, ils plaçaient leur argent dans une banque, ils en tiraient un intérêt respectable et laissaient les spécialistes de l’industrie financière tenter leur chance sur le marché boursier.
Faux dollar, argent facile
Puis sont arrivés le faux dollar (non adossé à l’or), le « Greenspan Put » (promettant aux investisseurs qu’ils ne perdraient pas d’argent) et le grand sauvetage de Wall Street par Bernanke entre 2009 et 2022…
Le commun des mortels en est venu à croire qu’il pouvait gagner de l’argent en étant simplement positionné « sur le marché », disons, avec un ETF à bas prix. Ensuite, le pigeon a vu le fabuleux succès du marché boursier en général – de 950 à 38 000 en 24 ans… et l’incroyable succès des dernières valeurs technologiques, Nvidia étant passé de 4 à 940 dollars en seulement dix ans.
Naturellement, il a voulu être de la partie.
Et, bien sûr, tant que la Fed encourageait activement le marché boursier, les actions augmentaient. Malgré cela, l’augmentation a toujours été moins importante qu’il n’y paraît.
En termes d’or, il faudrait environ 19 onces d’or pour acheter les 30 premières actions du Dow Jones aujourd’hui. Il fallait 18 onces pour les acheter (les 30 actions du Dow Jones de l’époque) en 1929. Tout ce que les investisseurs ont réellement gagné, ce sont des dividendes… et souvent, les meilleures actions ne versent pas de dividendes.
Néanmoins, avec la Fed qui gonflait les actifs financiers, c’était tous les jours le jour de paie à Wall Street… et les riches se sont enrichis d’autant plus. David Stockman en parle en ces termes :
« Depuis 1989, par exemple, la valeur nette des 0,1% les plus riches est passée de 1 800 milliards de dollars à un peu moins de 20 000 milliards de dollars. Cela représente un gain de 138 millions de dollars par ménage.
En revanche, la valeur nette globale des 50% les plus pauvres, soit 66 millions de ménages, est passée de 0,7 à 3,6 billions de dollars. Cela représente un gain de seulement 44 000 dollars par ménage.
En conséquence, les 0,1% les plus riches ont gagné 3 100 fois plus de valeur nette que la moitié la plus pauvre des ménages américains. »
Et puis, dans le but de prouver que les lobbyistes ont les membres du Congrès dans les poches, la Chambre des représentants a adopté ce vendredi 22 mars, à 3 heures du matin, un nouveau plan de dépenses de 1,2 trillion de dollars pour ceci et pour cela.
Le Sénat l’a approuvé le lendemain. Plus de 1 000 pages de gâchis et de pots-de-vin, que personne n’a pris la peine de lire. Le Politico rapporte :
« Le Sénat envoie un plan de financement de 1,2 billion de dollars à Joe Biden, évitant ainsi une fermeture partielle du gouvernement
Un programme de dépenses colossal de 1 200 milliards de dollars est enfin sur le bureau du président Joe Biden, le Congrès ayant conclu un cycle tumultueux de financement du gouvernement et évité une fermeture partielle après minuit. »
Et voilà ! Le parti stupide et le parti diabolique travaillent ensemble comme des dealers et des drogués. Plus d’argent pour les armes. Plus d’argent pour Wall Street. Plus de déficits. Plus de dettes. Des cours boursiers plus élevés. Selon MarketWatch, « les actions américaines ont grimpé de près de 30% en cinq mois ».
Rendez-nous fiers !