▪ Nous continuons notre discours de fin d’études destiné aux jeunes Américains — un discours que visiblement, personne ne voulait entendre…
Comme nous le disions hier, vous êtes les héritiers d’une superbe économie, d’un grand gouvernement… et de plus de couleuvres qu’on ne peut vous en faire avaler.
Nous profitons de l’opportunité pour saluer ceux qui protègent le peuple qu’ils escroquent. Sans un seul instant d’hésitation ou de réflexion (ce qui est d’ailleurs la seule manière de faire), ils se ruent vers les barricades ou les bureaux d’enrôlement. Les Allemands, les Français, les Vietnamiens… les royalistes et les révolutionnaires… les protestants, les catholiques, les musulmans… les nazis, les bolcheviques, les démocrates… les rois fous… les dictateurs cruels… les oligarques, les patriarches et ceux qui tirent les ficelles — toutes les élites du monde devraient faire une minute de silence pour remercier les pauvres gogos qui obéissent à leurs ordres.
Et vous, la promotion 2014, après 12 ans passés derrière les barreaux des écoles… et quatre ans ou plus dans les universités… vous êtes désormais prêt à prendre votre place parmi eux.
▪ Regardons quand même dans quoi vous vous embarquez
Plus spécifiquement, regardons le système financier. Ce n’est pas du tout le même que celui dont on profité vos parents, au passage. Il compte certaines nouvelles caractéristiques qui vont faire de vous les plus gros pigeons de l’histoire.
Ai-je parlé de l’effet Cantillon… de la décoordination intertemporelle et de la maladie de Baumol ? Ce ne sont là que des moyens par lesquels les économistes ont tenté de comprendre les distorsions financières et les perversions économiques causées par le système monétaire actuel. Je n’ai pas le temps de vous expliquer tout l’univers… mais voici ce que vous devez savoir :
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Le système tout entier est truqué — contre vous |
Le système tout entier est truqué — contre vous.
Même l’université. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous allez à l’université ? Et pourquoi ça coûtait si cher ? Vous payez en moyenne 30 000 $ par an, plus 10 000 $ pour le logement et la nourriture !
Comme je l’expliquais hier, le crédit illimité de la période post-années 70 a privilégié les beaux parleurs et les empêcheurs de tourner en rond au détriment des fabricants et de ceux qui retroussaient leurs manches. Pour 90% des Américains, les salaires réels stagnent depuis 1968. Les autres 10% ont des emplois qui étaient en majeure partie pour les diplômés universitaires, des emplois dans la finance et l’administration. C’est pour cette raison que vous êtes là… parce que vous vouliez être dans ce petit groupe d’Américains aux revenus en hausse.
Ces quatre dernières années auraient dû être les meilleures de votre vie. Jamais plus vous ne serez aussi alerte, énergique et fort. Qu’avez-vous vraiment obtenu en échange ? Avez-vous plus appris à l’école que ce que vous auriez appris dans la vraie vie ? J’en doute.
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On ne sait jamais quand aura lieu l’examen, dans la vraie vie… et on ne sait pas non plus quels sujets seront concernés |
▪ Pas de rattrapage, dans la vraie vie !
La vraie vie est difficile. Infiniment complexe. Illimitée dans ses subtilités et ses ambigüités. On ne sait jamais quand aura lieu l’examen, dans la vraie vie… et on ne sait pas non plus quels sujets seront concernés. Il faut donc rester vigilant. A l’université, vous pouvez passer votre diplôme grâce à des annales et des sessions de révision intensives. Dans la vraie vie, il faut utiliser sa tête.
A l’université, la vie est simplifiée jusqu’à la caricature. Les gens sont transformés en ébauches. L’histoire, la politique, la sociologie, la psychologie, le gouvernement, l’économie — tous sont réduits à de simples narrations qui peuvent être enseignées, étudiées et apprises. Une variété infinie de faits et de nuances doit être distillée jusqu’à sa plus simple expression ; la chair doit être bouillie jusqu’à se détacher des os. On se retrouve avec quelque chose de nu, avec 10% d’idées utiles… et 90% de sottises.
La majeure partie des gens qui ont réussi, dans l’histoire, n’ont passé que peu de temps sur les bancs de l’école. Alexandre le Grand, Jules César, Aristote, Hannibal Barca, Abraham Lincoln, Cornelius Vanderbilt. Henry Ford, Charles Dickens. Des milliers d’autres. Et comme chacun sait, Steve Jobs, Bill Gates et Mark Zuckerberg ont tous quitté l’université avant la fin de leur cursus. Mais aujourd’hui, les grands employeurs veulent que vous ayez un diplôme universitaire. Surtout le plus grand employeur de tous — le gouvernement. Jésus de Nazareth lui-même ne pourrait pas se présenter comme assistant social dans une ville américaine ! Il n’aurait pas le poste : il n’avait pas de diplôme. Socrate pourrait offrir d’enseigner la philosophie : quasiment toutes les universités des Etats-Unis le refuseraient. "Où est votre doctorat ?" demanderaient-elles. Archimède, le plus grand ingénieur de tous les temps, ne pourrait devenir ne serait-ce que plombier dans une administration régionale.
Quelle sorte de système gâche des dos solides et ignore des esprits vigoureux ?
A suivre…