La Chronique Agora

La Fed n’arrive PAS à relancer la croissance

▪ Nous sommes allé à Aiken, en Caroline du sud, en partie pour oublier la neige et la glace du Maryland… et en partie pour qu’Elizabeth puisse participer à des concours d’équitation. Mais le Vieil homme Hiver a dû se glisser à l’arrière de la voiture. Il est arrivé en Caroline en même temps que nous. Une tempête de neige a frappé, immobilisant quasiment tout le sud des Etats-Unis. Les chevaux sont restés à frissonner dans leurs étables. Et nous étions coincés aussi…

Mais revenons-en aux nouvelles financières…

Les actions semblent ne pas savoir quelle direction prendre. L’or paraît vouloir grimper.

Nous sommes d’avis que l’or ne va pas monter très haut… pour l’instant. Il y a peu de pression inflationniste. Quant aux attentes de hausse des prix grâce au que QE, elles ont largement disparu de l’imagination des investisseurs. Plus nous observons les politiques expérimentales de la Fed, plus nous réalisons qu’elles ne stimulent ni la reprise… ni l’inflation. Nous sommes au Japon, en d’autres termes — et nous y serons peut-être pendant très, très longtemps. Buenos Aires va devoir attendre !

Cette semaine, les politiciens américains ont décidé que le plafond de la dette ne causerait aucun drame en 2014.

Les finances gouvernementales US semblent plus saines. Le déficit de janvier n’était que de 10 milliards de dollars… par rapport à 100 milliards pour la même période il y a un an. Le Congressional Budget Office prévoit un manque de 514 milliards de dollars cette année… et un déficit de 478 milliards en 2015.

Les déficits sont un moyen, pour les autorités, de gaspiller de l’argent pour leurs projets favoris

Ce sont de bonnes nouvelles, non ? Eh bien… tout dépend de votre point de vue. Les déficits sont un moyen, pour les autorités, de gaspiller de l’argent pour leurs projets favoris. Des milliards pour les banquiers. Des milliards pour les retraités. Des milliards pour les éclopés. Retirez ces milliards et nous nous en sortirions mieux à long terme. Les dépenses gouvernementales sont consommées, non investies. Elles ne font pas grand’chose pour la construction d’une vraie économie.

▪ Il y a demande et demande…
Mais les déficits sont aussi une "relance". Quand les banques ne veulent pas prêter et que les gens ne veulent pas emprunter, les dépenses gouvernementales sont l’unique moyen ou presque de faire parvenir de l’argent entre les mains des consommateurs. A court terme au moins, cet argent maintient les lumières allumées et les rouages en mouvement.

Les économistes sont de tels benêts qu’ils pensent que les dépenses gouvernementales valent autant que des dépenses du secteur privé. Ils ne peuvent pas non plus faire la différence entre une "demande" qui vient de vrais gens, avec du vrai argent gagné grâce à de vrais salaires… et la "demande" provenant des autorités dépensant l’argent bizarre de la Fed.

La différence entre ces deux "demandes" est cruciale. L’une mène à une véritable croissance et à la prospérité. L’autre mène à une bulle de dette désastreuse et à la pauvreté.

Mais rappelez-vous, tout ça, c’est à long terme. A court terme, nous sommes dans une période de désendettement à la japonaise. L’assouplissement quantitatif et les dépenses déficitaires n’ont pas suffi à vaincre la résistance du secteur privé à s’endetter plus encore. Comme au Japon, seul le secteur public — que son petit coeur sec en soit béni — s’enfonce de plus en plus profondément dans la dette.

Les autorités ont déjà plus de dettes qu’elles ne peuvent en rembourser. La plus grande histoire financière du prochain quart de siècle, ce sera ce qui arrivera à cette dette.

Restez à l’écoute…

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