La Chronique Agora

Selon la Fed, les marchés (obligataires et boursiers) ne sont pas stressés

banques centrales

▪ Les marchés du monde entier ont connu un creux la semaine dernière après le crash d’un avion commercial abattu au-dessus de l’Ukraine. Puis est venue la nouvelle qu’Israël avait ordonné une offensive terrestre sur Gaza.

L’or a pris 17 $ en une seule séance.

Tout ça est arrivé seulement quelques jours après que la Princesse de la Paix, Janet Yellen, ait assuré aux investisseurs que la majeure partie des actions étaient justement valorisées. Nous ne doutons pas qu’elle ait eu raison. Les prix sont fixés par des acheteurs et des vendeurs libres, travaillant sur la base de ce qu’ils savent à un moment donné.

Ce qu’ils savaient la veille, c’est qu’ils avaient le soutien de Mme Yellen. Hier ils en étaient moins sûrs. Aujourd’hui est une autre question encore.

La justesse — dans le contexte des prix boursiers — n’a rien à y voir. M. le Marché va là où il veut… considérant les faits sur terre et les théories dans les airs. Les vraies questions aujourd’hui sont les suivantes : M. le Marché a-t-il l’intention de faire baisser les prix à présent ? La même Mme Yellen peut-elle les manipuler à la hausse plus vite qu’il ne peut les faire baisser ?

Utile comme toujours, nous n’avons pas de réponses à ces deux questions.

A la place, nous avons quelque chose de plus important à vous dire — un instinct, une intuition, une observation : les prix vont toujours dans les deux sens.

Les problèmes arrivent quand ils sont nécessaires

Non, nous ne sommes pas en train de révéler quelque profond secret boursier. Ni une idée révolutionnaire concernant les crises de notre planète. Nous observons simplement que les problèmes arrivent quand ils sont nécessaires. Les marchés ne peuvent pas aller éternellement dans une direction unique. Tôt ou tard, il leur faut une raison de se retourner.

Et voici une autre idée importante : plus on retarde les problèmes… plus il y a de problèmes attendant de s’exprimer.

▪ Qu’est-ce qui vient après un sommet ?
Les cours des valeurs américaines et des revenus des entreprises frôlent des sommets historiques. Ces deux faits semblent cohérents. Mais ils ont aussi valeur d’avertissement : les sommets sont suivis de plus bas.

En attendant, la dette US est à des sommets historiques. Le coût du capital et des taux d’intérêt est à un plancher record.

Toujours et partout, la dette est une inquiétude et une menace

A vue de nez, quelque chose ne va pas. Toujours et partout, la dette est une inquiétude et une menace. Elle doit être remboursée. Plus il y en a, plus il y a de quoi s’inquiéter. Qui ne pourra pas payer ? Et s’il ne paie pas, ses créditeurs seront-ils encore solvables ? Que se passera-t-il si la devise baisse ? Et si l’inflation grimpe ? La dette engendre des questions… et fragilise le système financier.

A mesure que la quantité de dette augmente, en d’autres termes, la qualité devrait prendre la direction opposée. La quantité de dette ne devrait pas augmenter en même temps que son prix augmente ; ça n’a pas de sens. C’est contraire à la loi la plus élémentaire de l’offre et de la demande.

Pourtant, la semaine dernière, le prix de la dette a grimpé… alors même que son offre dans le monde atteint des niveaux faramineux. A la marge, les investisseurs inquiets se sont détournés des actions pour la "sécurité" du marché obligataire. Mais quelle sécurité peut-on trouver dans le théâtre le plus bondé de tous les temps ? Aujourd’hui, il n’y a qu’un léger relent de fumée dans l’air. Que se passera-t-il quand un véritable incendie se déclenchera ?

La Fed mesure le "stress" du système. Ses chiffres montrent qu’il y a moins de stress dans le système aujourd’hui à tout autre moment depuis 2007 !

Nous ne savons pas quand nous recommencerons à nous moquer des stress tests de la Fed. Mais nous savons que ça arrivera. Cela arrive toujours. Le marché boursier baisse. Le marché obligataire baisse. L’enfer se déchaîne.

Et devinez quoi ? Plus l’enfer a été entravé, plus les petits diables sont furieux quand les portes s’ouvrent et que le pandémonium commence.

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