La Fed est entrée en guerre contre les marchés. Elle n’a pas voulu laisser une correction de produire et elle a injecté de l’argent falsifié dans le système. Mais l’arme de la politique monétaire ne suffit pas. Il faut désormais sortir l’artillerie lourde de la relance financée à crédit.
Personne ne cherche jamais à se retrouver dans une situation désastreuse.
Mais parfois, les gens se mettent dans des situations dont la seule issue est le désastre.
La Guerre de Sécession devait être rondement menée et décisive.
Les glorieux récits de guerre étaient déjà écrits — du moins dans l’esprit des combattants – dès la Première Bataille de Bull Run.
Il y aurait quelques charges héroïques ; les fringants généraux de la Confédération, sanglés dans leurs tuniques gris et rouge, n’auraient rien à envier à Ney, le maréchal napoléonien.
Montés sur leurs splendides montures du Tennessee, agitant leurs épées et criant des encouragements à leur cavalerie, ils allaient balayer l’ennemi sur le champ de bataille… le faire battre en retraite de l’autre côté du Potomac… et la guerre serait terminée.
Mais même les écrivains, souvent, ne savent pas comment se terminent leurs romans.
Les évènements et les personnalités prennent le pouvoir. Entre le premier et le dernier chapitre, il se produit des péripéties auxquelles on s’attend peu. Il s’avère que le héros a un défaut fatidique. Les circonstances ne sont pas celles que l’on pensait. L’ennemi réservait des surprises.
Alors, à la fin, la grande victoire se métamorphose en défaite cauchemardesque.
Une fois que la guerre est engagée, les combattants cessent de songer à la paix. Ils se concentrent sur la victoire.
Et ils ne peuvent plus s’arrêter…
Après le bombardement par la politique monétaire voici l’attaque frontale par les relances budgétaires
Le désastre annoncé est financier… et économique. Les autorités sont déterminées à gagner une guerre : une guerre contre les marchés.
Avec une dette publique de 19 800 milliards de dollars rien qu’aux Etats-Unis, les autorités s’imaginent qu’elles ne peuvent se permettre de perdre. Elles ont raison. Mais elles ne peuvent pas gagner, non plus.
Les grands canons monétaires font feu à volonté. Janet Yellen menace de faire la paix avec les marchés du crédit. Mais ce n’est qu’une rumeur de guerre. Elle ne peut pas faire la paix ; elle ne peut que capituler. Et sans condition.
Si l’Etat abandonne ses taux d’intérêt artificiellement bas, il sera impossible de financer un tel volume de dettes. La guerre sera perdue.
A présent, les gens tournent leurs regards solitaires vers le maréchal Trump… et leurs espoirs vers le stimulus budgétaire, autrement dit vers les dépenses financées par le déficit.
Le stimulus budgétaire fonctionne en baissant le coût de l’argent falsifié. Dans une économie de libre marché, les emprunteurs sont en concurrence pour accéder à une épargne peu abondante, et « découvrent » les taux d’intérêt adéquats. Dans une économie gérée par la Fed, en guerre avec les marchés libres, les intellectuels des banques centrales fixent les taux d’intérêt au sein d’un comité et offrent des ersatz d’épargne à des prix artificiellement bas.
Les gens ne savent pas que ce nouvel argent est falsifié. Ils ne se soucient pas que personne ne l’ait gagné et que personne ne l’ait épargné… et qu’il ne repose sur rien d’autre que les gaz fermentés dans le marigot de Washington. Il ressemble à du véritable argent et il agit comme lui.
Mais si la politique monétaire est une sorte de bombardement de précision, le stimulus budgétaire s’apparente plus à une attaque frontale en règle.
L’argent entre dans l’économie comme la cavalerie de Sherman dans Atlanta. Le stimulus budgétaire entre plus directement dans les poches de la population. Les prix augmentent donc davantage qu’avec le stimulus monétaire qui reste confiné à Wall Street, où il ne fait qu’augmenter le prix des actifs.
[NDLR : Votre portefeuille, vos investissements sont-ils préparés contre le retour de l’inflation ? Quelles sont les entreprises qui vont pouvoir imposer leurs prix et ne pas la subir ? Savez-vous que vous pouvez toujours viser un rendement annuel moyen sur votre PEA et le faire passer à la vitesse supérieure ? Comment ? La réponse est ici.]
L’intention cachée est la même, pour l’un et l’autre : injecter de l’argent falsifié dans le système. Et l’objectif également : empêcher le marché de corriger l’argent falsifié que l’Etat a précédemment injecté dans le système.
Plus d’argent implique plus d’endettement
Voilà comment fonctionne un système fondé sur l’argent-crédit : plus d’argent signifie plus d’endettement.
A mesure que la dette grossit, le système a besoin de plus d’argent… c’est-à-dire plus d’endettement… uniquement pour ne pas perdre la guerre. Mais pour injecter davantage d’argent, quelqu’un doit pouvoir s’endetter encore plus.
Or les ménages et les entreprises sont à sec. Ils affichent déjà un niveau d’endettement maximum, de faibles garanties et ne peuvent plus emprunter davantage ou utiliser de façon effective les fonds empruntés.
Il ne reste donc que l’Etat. Il est le seul à pouvoir emprunter des sommes considérables. Personne n’a à s’inquiéter de ne pas être remboursé par un gouvernement. Après tout, l’Etat possède une planche à billets.
Donc l’Etat prépare une offensive majeure. Les investisseurs écrivent leurs histoires. Et elles se terminent toutes très bien.
En janvier, leur héros, Donald Trump, présentera un programme d’allègements fiscaux et d’augmentation des dépenses. Les commentateurs nous diront que ces allègements fiscaux pourraient « se financer d’eux-mêmes » car ils favorisent un surcroit d’activité économique.
Ils diront que l’augmentation des « investissements » liés aux infrastructures rendra l’économie plus productive. Ils indiqueront que nous avons besoin de plus d’inflation afin de combattre le fardeau grandissant de notre dette !
L’augmentation des dépenses publiques donnera du travail aux gens dans les chantiers navals et les centres commerciaux. Cela fera augmenter les prix, et réduira le poids de la dette. Les gens dépenseront plus et devront moins d’argent !
Mais attendez… Qu’est-ce qui ne va pas ?