La Chronique Agora

La Fed cherche désespérément un moyen de mettre la récession US sous contrôle

▪ Le mois d’août est venu puis reparti. Il s’est révélé plein de bruit et de fureur — avec des montagnes russes pour les cours boursiers — mais qu’est-ce que ça signifiait ? Rien du tout ?

Ces derniers jours, il ne se passe pas grand-chose. Les actions américaines sont aussi linéaires et placides que l’EEG d’un démocrate. Mais les activistes ne sont pas morts. Gouverneurs de la Fed. Journalistes. Economistes. Tous militent pour de nouvelles interventions. Ce n’est qu’une question de temps : ils obtiendront gain de cause.

__________________________

— Attention : plus que 11 jours pour vous inscrire —

Un seul investissement pourrait sortir gagnant des difficultés actuelles…

… et nous lui consacrons une journée toute entière

Le 16 septembre 2011 marque notre Jour de l’Or, avec de nombreux intervenants dans tous les domaines de l’investissement aurifères : or physique, or papier, minières, pièces, risques, fiscalité… nous ne laisserons rien au hasard.

Le nombre de places pour cet événement exceptionnel diminue de jour en jour : n’attendez pas pour réserver la vôtre !

__________________________

Comme vous le savez, cher lecteur, le Financial Times est la voix des élites économiques. Si le FT ne vous dit pas ce qu’elles pensent maintenant, il vous dit ce qu’elles penseront une fois qu’elles auront eu l’occasion de lire le journal.

En ce moment, les autorités pensent qu’elles doivent trouver un moyen de reprendre le dessus. Elles doivent prendre le contrôle de la situation.

Dans son dernier discours, Ben Bernanke s’est pratiquement récusé. Il a déclaré qu’il ne faisait rien (certains membres de son comité sont opposés à de nouvelles actions de la Fed). Il a passé la balle à l’administration Obama et au Congrès US.

La Fed s’est retirée de la partie — au moins temporairement.

Mais voici qu’arrive le Financial Times :

« En attendant le QE3… »

Qui attend le QE3 ? Les banquiers. Les économistes. Les spéculateurs.

Et voilà Clive Crook, dans le Financial Times évidemment, qui annonce à l’équipe de Bernanke que ce sont des crétins.

Les chiffres révisés montrent que la reprise américaine, déjà paresseuse, a été encore plus lente qu’on le pensait auparavant, ce qui nécessite de nouvelles relances monétaires.

Bien sûr. Plus de relance ! Plus d’assouplissement quantitatif ! Plus d’argent !

Mais les chiffres ne montrent pas ce que pense M. Crook. Ils ne montrent pas une reprise faible. Ils ne montrent pas de reprise du tout. Ce que nous vivons n’est pas une récession, dont une économie peut se remettre. C’est une correction, qu’une économie subit.

Si on le lui permet.

Les chiffres ne montrent pas non plus que les autorités ne sont pas assez intervenues. Ils montrent plutôt que leurs interventions à plusieurs milliers de milliards de dollars ont été pires qu’inutiles.

Le problème, comme nous ne cessons de le répéter, c’est la dette. Le secteur privé s’en débarrasse. Les ménages américains ont remboursé pour 50 milliards de dollars de dettes durant le dernier trimestre. Ce n’est pas beaucoup, mais au moins font-ils ce qu’ils doivent faire. Les autorités US, pendant ce temps, on ajouté environ 500 milliards de dollars de déficits.

Ce que M. Crook — et la majeure partie des économistes — exige, c’est qu’une intervention gouvernementale court-circuite le processus de désendettement. Leur vision d’une économie est aussi simpliste que celle de Thomas L. Friedman (comme nous le verrons dans quelques lignes). Selon eux, soit une économie se développe à un rythme sain… soit non. Si ce n’est pas le cas, ils doivent faire quelque chose.

Mais que peut-on faire lorsqu’une économie doit se débarrasser de ses dettes ? Eh bien, on pourrait l’y aider. On pourrait augmenter les taux d’intérêt et pousser les débiteurs trop fragiles dans le vide. On pourrait augmenter les impôts ; ces ménages suicidaires… qui sont au bord du gouffre… pourraient être encouragés à sauter.

Au moins ces remèdes pourraient-ils contribuer à accélérer le processus de désendettement.

Ou bien on pourrait déclarer un Jubilé de la Dette, comme on le faisait au temps jadis… annulant toutes les dettes… et recommençant tout à zéro. Ou tiens, il y a ça aussi : on pourrait imprimer des milliers de milliards de dollars et les larguer par hélicoptère sur tout le pays. C’est le remède que M. Bernanke lui-même, peut-être en plaisantant, a suggéré. En quelques heures, les dettes n’auraient plus aucune valeur.

A nouveau, ces « remèdes » se concentrent sur la vraie difficulté. Le souci, c’est qu’ils causent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent.

Pourquoi ne pas laisser la nature s’en charger ? Annulons toutes les interventions fédérales. Les marchés mettront vite de l’ordre là-dedans. Sans causer plus de distorsions et déformations économiques grotesques.

Cela n’arrivera pas. Au lieu de ça, une fois que les marchés et l’économie auront coulé… Bernanke et les autorités passeront à l’action. Quels crétins.

▪ Puisque nous parlons de crétins, ce matin, nous allons nous concentrer sur l’un de nos préférés : Thomas L. Friedman.

L’erreur commune faite par tous les empêcheurs de tourner en rond, c’est de penser que le monde est si simple qu’ils peuvent l’améliorer. En matière d’économie, il est évident pour quiconque s’est jamais donné la peine d’y penser que les os du genou sont connectés au tibia… lequel est lié aux os de la cheville. On peut en changer l’ordre, mais tout ce qu’on récolte, c’est un coup de pied dans le derrière.

« On a soit le contrôle… soit l’argent », déclare notre ami John Henry.

On peut contrôler une économie — dans une certaine mesure — mais il en coûtera. Chaque manipulation, chaque trucage, chaque bidouille… la ralentit, imposant plus de frictions et de coûts.

Mais pour Friedman, la vie est une série de défis auxquels il doit apporter une solution. Rares sont les articles de Friedman ne comportant pas une solution bidon à l’un des nombreux problèmes qu’il imagine.

Ce pauvre Friedman voit de grosses difficultés en ce moment. Il doit faire chauffer sa matière grise. Le monde s’effondre — la Chine, l’Europe, le Moyen-Orient… tous se cassent la figure, dit-il. Voilà pourquoi il est d’une importance vitale — pour paraphraser le sage lui-même — de maintenir une Amérique forte ! Comment faire ?

« … le seul moyen de sortir [du trou profond où se trouvent les Etats-Unis], ce sont de nouvelles politiques hybrides mêlant réduction des dépenses, augmentations d’impôts, réformes fiscales et investissements dans les infrastructures, l’éducation, la recherche et la production ».

Hé bien, voilà qui semble relativement simple. Les autorités américaines doivent simplement se mettre d’accord sur le bon mélange de « politiques hybrides ». Un peu d’éducation… un peu d’infrastructures… une pincée de ceci… un soupçon de cela.

Que veut Friedman en réalité ? Le contrôle, évidemment. Il veut garder l’illusion que des brasseurs d’argent à moiti-rusés peuvent vraiment contrôler les événements… et qu’ils peuvent obtenir l’issue qu’ils souhaitent, plutôt que celles qu’ils méritent.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile