La Chronique Agora

Faillite dans la Zone euro : les choses pourraient aller très vite

▪ Bill le disait il y a quelques jours : les désastres mettent du temps à se déclencher… mais une fois que le processus est entamé, tout peut aller très vite.

Pour l’instant, nous n’en sommes qu’aux prémices du désastre. Depuis mai 2010 et les premières fissures de la dette grecque, la boule de neige n’a fait que grossir, grossir et grossir, en dévalant une pente à l’inclinaison de plus en plus raide.

Et aujourd’hui — pour passer de la neige à l’incendie –, alors qu’ils luttent encore contre le brasier grec, les dirigeants de la Zone euro doivent affronter un nouveau départ de feu : l’Espagne menace d’exploser, comme le résumait Philippe Béchade cette semaine.

« Depuis le sommet de Bruxelles, Mario Rajoy s’efforce de convaincre les marchés que l’Espagne va réussir le prodige d’engloutir 50 milliards d’euros dans son système bancaire… sans alourdir la dette de son pays grâce à des injections de titres de dette publique échangeables contre des liquidités auprès de la BCE ».

« Sauf que l’organisme chargé de doter les banques de ressources négociables — le FROB — ne dispose que du dixième de la somme nécessaire (cinq milliards d’euros au lieu de 50). Cela implique que l’Espagne lève plusieurs dizaines de milliards d’euros de liquidités au cours des prochains mois ».

« A pratiquement 6,50% pour un refinancement à 10 ans, la situation devient intenable. Il ne reste plus, pour sauver la situation, qu’une intervention massive de la BCE : un appel à l’aide de Madrid adressé à Bruxelles ou au FMI serait interprété comme le signe précurseur d’un scénario à la grecque ».

« D’un point de vue technique, les Espagnols paient leurs impôts… mais cela ne rend pas le pays plus solvable pour autant, à partir du moment où il n’y a plus que l’Etat pour garantir la survie de banques lestées de 300 milliards d’euros de créances douteuses ».

« Certes, ce n’est pas de la ‘dette sociale' », conclut Philippe, « mais c’est de la dette que Madrid n’a pas plus les moyens de rembourser qu’Athènes au printemps 2011, avant que les marchés partent en vrille quelques semaines plus tard ».

Le pire, dans tout cela, est de constater que tout ce qu’ont fait les autorités — toute cette somme de discussions, de tractations, de sommets, de négociations… — n’a servi à rien. Absolument rien. La crise n’est pas apaisée, aucune porte de sortie n’est visible, rien.

▪ Je ne parle même pas du coût « pur » des divers plans de relances et mesures budgétaires — je vais laisser Simone Wapler vous en dire plus :

« [En termes de croissance,] nous sommes revenus à peu de chose près au niveau de 2008. Ce qui veut dire que toutes les dettes et manipulations monétaires ont été vaines. Pensez aux LTRO, au MES, au FESF, au ‘grand emprunt’ et aux milliers de milliards de dettes que tout ceci recouvre ».

Et ce n’est pas tout, explique Simone. Il y a plus inquiétant encore :

« Les tenants du keynésianisme rétorquent ‘sans, c’eût été pire’. Mais pas du tout. C’est grave, car on a pris notre argent du futur pour l’investir en pure perte. Les autorités ont encore appauvri notre futur ! Le capitalisme sans la faillite, c’est comme le christianisme sans l’enfer’, disait Frank Borman ».

« Avec ou sans l’euro, il faudra répudier ces dettes : par la répudiation et la faillite ou par l’inflation. Plus on tarde, plus on aggrave les choses ».

▪ Le mot de la fin pourrait revenir à Bill… et je vous préviens, il n’est guère optimiste : « selon les médias, tout le monde se prépare à ce que la Grèce dise auf wiedersehen à l’euro. Mais même une sortie ‘ordonnée’ de la Grèce est estimée à 1 000 milliards de dollars. Et il n’y a pas assez d’argent dans toutes les banques de l’Euroland pour payer une sortie désordonnée ».

Il y a une bonne nouvelle, dans tout ça : contrairement aux autorités européennes, contraintes de résoudre des problèmes trop grands pour elles… vous avez le pouvoir sur votre argent, cher lecteur.

Vous pouvez donc prendre à votre niveau des mesures concrètes, simples et solide pour le protéger, voire le faire fructifier en dépit de la crise. Comment ? Eh bien… commencez par rencontrer nos spécialistes en direct, pour leur poser toutes vos questions — il suffit d’être des nôtres le 22 juin prochain.

Et ensuite… eh bien… agissez ! Ne restez pas paralysé par la crainte et la morosité ambiantes — partout et en tout temps, il y a des solutions. Simplement, elles ne sont pas toujours évidentes. Ne vous laissez pas décourager !

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile