▪ L’énergie est la clé de tout, disions-nous en conclusion de notre article sur les drones financiers vendredi. Tout cela me rappelle la ‘prophétie’ déflationniste élaborée par l’ancien vice-président de la Fed, John Exter. Sa « pyramide des liquidités » explique et prédit les mouvements de l’argent dans le système financier pendant une crise financière. Selon lui, les investisseurs se désengagent des actifs les moins liquides basés sur la dette pour se diriger vers des actifs physiques, plus liquides. Vous pouvez voir ci-dessous à quoi elle ressemble.
Si l’on se fie à cette pyramide, on n’est guère surpris d’apprendre qu’Exter avait investi tout son argent dans l’or… dès la fin des années 1960. Il avait prévu le jour où le dollar américain ne serait plus échangeable contre de l’or. Il savait que le déficit américain augmenterait et que le dollar se dévaluerait avec le temps.
Toutefois, le fait est qu’il n’y a réellement eu qu’un cas enregistré de franche déflation des prix aux Etats-Unis au cours des 100 dernières années.
La faillite des banques dans les années 1930 a conduit à une contraction de la masse monétaire et à une chute des prix. En théorie, cela ne peut arriver à nouveau tant que la Réserve fédérale utilise sa capacité à imprimer de l’argent de façon illimitée.
Exter avait-il donc tort d’affirmer qu’une crise déflationniste sonnerait la fin de la manipulation monétaire ? Il est trop tôt pour le dire. La principale différence entre aujourd’hui et le moment où il a émis sa prédiction est que le monde entier utilise aujourd’hui de l’argent qui n’est pas adossé à l’or.
Ce changement a permis une forte expansion du crédit et même des bulles encore plus grosses du prix des actifs (et des produits dérivés).
Mais cette expansion a sans doute rendu les inévitables crises plus fortes et plus destructrices. On pourrait aussi avancer que tout ce qu’ont fait les banques centrales depuis 2008 a été conçu pour empêcher cette crise déflationniste et empêcher la fuite des capitaux vers ‘le bas de la pyramide’, vers l’or.
Mais reste à voir si les investisseurs peuvent et voudront passer des actifs incorporels et produits dérivés vers des actifs plus corporels à mesure que la fin de la partie approche. On ne sait vraiment pas ce qui se passera. Mais supposons que le scénario d’Exter soit avéré. Outre l’or, existe-t-il d’autres ‘actifs corporels’ dans lesquels il est intéressant d’investir ou qu’il est intéressant de posséder ?
J’ai toujours pensé que dans le domaine des actifs réels, corporels, le pétrole était un investissement aussi valable que les métaux précieux.
Toutefois, il y a une différence évidente lorsqu’on en vient au caractère ‘propre à l’investissement’. On peut transporter de l’or ou de l’argent-métal dans sa poche. Pour acheter du pétrole, on doit soit investir sur le marché des futures soit sur le marché boursier. Et naturellement, sur le marché boursier, vous n’achetez pas réellement du pétrole mais une entreprise qui soit recherche soit produit du pétrole ou du gaz.
En tant qu’actionnaire, vous avez droit à une partie des bénéfices futurs de l’entreprise. Ce n’est pas la même chose que, par exemple, posséder cinq kilos d’argent-métal en lingots que vous pourriez également utiliser comme des bloque-portes. Néanmoins, globalement, l’énergie joue un rôle tout aussi important dans l’économie que le crédit ou le capital. C’est pourquoi je suis convaincu que les actions pétrolières et énergétiques performeront bien, même si John Exter a raison.
Bien sûr, l’avenir nous le dira. Mais l’avantage à prendre en compte ces arguments aujourd’hui est que vous pouvez prendre vos décisions au calme et après mûre réflexion. Il est à présent temps de le faire, avant de vous retrouver en panique au beau milieu d’une grande liquidation.