La Chronique Agora

L’euro au sommet… du ridicule

▪ La vraie guerre n’est plus là…
Ne croyez pas que je vais partir dans une tirade anti-européenne primaire (Pas tout de suite…). Je n’y connais rien en politique ; mais à en juger les cernes de nos dirigeants et leur capacité à s’auto-congratuler, j’espère bien que l’avancée est proportionnelle. Donc, je commencerai exceptionnellement par féliciter nos élites : ils ont réussi à passionner autant les foules que l’affaire DSK pendant environ 24 heures.

« Le sommet de la dernière chance » par-ci, « le sommet où tout se décide » par-là. Sacrés journalistes. Depuis l’affaire DSK, ils n’avaient plus grand-chose pour tenir en haleine les spectateurs. Alors là, vous pensez bien, entre petites phrases et psychodrame, que le public a été servi. Il faut dire que ce public a été préparé depuis plusieurs semaines par l’enjeu de ce sommet.

▪ Sommet politique, médiatique ou économique ?
Politiquement, les futurs candidats ont sauvé leur peau et pour certains même gagné une stature présidentielle qui pourrait manquer à leurs prochains adversaires.

Médiatiquement, rien à redire. Les traits tirés, l’accord au petit matin et au final les poignées de mains cordiales entre partenaires.

Economiquement ? Hmm…

▪ Les banquiers encore gagnants !
Retenons la décision principale de ce plan qui concerne les banques. Ces dernières s’engagent à renoncer volontairement à 50% de leurs créances grecques. Quel courage ! Je vais vous le présenter autrement : les banques — qui ont prêté de l’argent à des insolvables — récupèrent 50% de leur mise. Ils sont forts ces banquiers.

La question est maintenant de savoir quelle banque va apporter « volontairement » ses obligations grecques. Avez-vous imaginé une seconde que les banquiers n’avaient pas calculé leur coup ? Si les banquiers acceptent de perdre 50% de leurs créances, c’est qu’ils ont bien moins à gagner en cas de faillite.

▪ Connaissez-vous les CDS ?
Avant toutes choses, vous devez connaître ce qu’est un CDS. Credit Default Swap. C’est un titre d’assurance qui protège contre la faillite d’une entreprise ou d’un Etat. En échange d’une prime (plus ou moins élevée selon le risque de défaut), un établissement s’engage à protéger votre investissement et la perte éventuelle.

Ce recours a été largement utilisé par les banques engagées sur les obligations souveraines. De même, ces CDS sont émis par des banques-assurances qui, elles, encaissent les primes tranquillement tant qu’il n’y a pas de défaut.

▪ Vous commencez à comprendre ?
Bien, mais la cerise sur le gâteau, c’est que ces CDS, vous pouvez aussi les utiliser pour spéculer sur le défaut d’un pays par exemple. En effet, vous pouvez tout à fait souscrire sans avoir auparavant acheté de la dette.

Un peu comme si vous souscriviez une assurance habitation pour la maison de votre voisin, et que vous touchiez le pactole si elle brûle… Vous ne seriez pas tenté de mettre le feu, vous ?

▪ La vraie guerre est là
Alors nous voilà au beau milieu d’une guerre interbancaire avec d’un côté les méchants assureurs-banksters qui ont émis (trop) de CDS et qui craignent de ne pouvoir assumer le paiement de ces assurances si le défaut prend forme. De l’autre, nous avons les méchants spéculateurs qui, eux, attendent de voir les pays s’effondrer pour toucher leur prime.

A voir avec quelle rapidité la fédération bancaire française a annoncé qu’elle apporterait volontairement ses créances grecques au rabais, on peut facilement imaginer que nos banques ont émis un paquet de CDS proches de se déclencher. Pas sûr que nos amis de chez Goldman ou JP Morgan suivent le mouvement… La question, c’est… qui seront les plus forts ?

Ah, j’oubliais : les CDS sont bien entendu des produits totalement opaques, échangés de gré à gré et hors bilan des banques. Un peu comme du subprime, quoi…

▪ Quid pour l’euro ?
La monnaie européenne dépasse à l’heure où j’écris ces lignes les 1,4180, gratifiant au passage les abonnés à mon service FxProfitTrader d’un gain sympathique.

Je reste négatif sur la devise à moyen terme. Toutefois, ce marché restant totalement imprévisible et très nerveux, je surveille de près la zone des 1,4250/1,43 qui est réellement le point pivot actuel.

En effet, le retracement à 61,8% de la vague de baisse constitue un signal potentiel de retournement et nous devons donc rester vigilants à la cassure.


Pour agrandir le graphique, cliquez dessus

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