La Chronique Agora

Etats-Unis/Nicaragua : qui gagne le match ?

▪ Les Etats-Unis sont-ils encore les number one incontestés ? Pas selon l’indice « Where to be Born » (Où vaut-il mieux naître) de l’Economist Intelligence Unit (EIU). Il y a 25 ans, les USA étaient en tête de liste. Aujourd’hui, ils se classent en 16ème position.

Cet indice original, mis au point par l’EIU, tente de mesurer quel pays offrira les meilleures opportunités d’une vie saine, sûre et prospère dans les prochaines années. L’indice est un mélange entre des sondages subjectifs de satisfaction sur la vie courante — quel niveau de contentement expriment les gens — et des critères objectifs de qualité de vie. L’idée est de prévoir dans quel pays il vaudrait mieux habiter dans 18 ans, quand les enfants nés aujourd’hui deviendront des adultes.

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De toute évidence, l’indice de l’EIU n’est pas la panacée pour mesurer la qualité de vie d’un pays mais il fournit tout du moins de quoi réfléchir… et il confirme des données empiriques de plus en plus nombreuses qui suggèrent que la qualité de vie en Amérique s’est quelque peu dégradée.

En m’amusant à noter des chiffres sur une serviette de cocktail au Rancho Santana, je me suis rendu compte du contraste choquant — du moins, à mes yeux — qui existe entre le Nicaragua et les Etats-Unis.

Si ces comparaisons nous en disent peu sur la manière dont les choses devraient être, elles nous en apprennent beaucoup sur comment elles sont.

Les Etats-Unis consacrent 4,7% de leur PIB aux dépenses militaires, tandis que le Nicaragua n’y affecte que 0,7% de son PIB. Les Etats-Unis emploient 13 fois plus de policiers par 100000 habitants que le Nicaragua — 233 contre 18. Et pourtant, très peu de villes américaines sont 13 fois plus sûres que Managua — El Paso, au Texas, étant l’une des rares exceptions.

Ces forts contrastes sont exactement ce à quoi on pourrait s’attendre lorsqu’on compare le pays le plus riche du monde au deuxième pays le plus pauvre du continent américain (le premier étant Haïti). De même, il n’est pas surprenant que le revenu moyen au Nicaragua ne soit qu’un dixième de ce que nous autres Américains appelons la « ligne de pauvreté ».

Certes, objectivement, les Etats-Unis sont encore un pays très, très riche et le Nicaragua est encore un pays très, très pauvre. Ceci étant, plusieurs indicateurs des conditions économiques aux Etats-Unis se sont détériorés ces dernières années, du moins en se référant à des indicateurs similaires tels que la trajectoire économique du Nicaragua.

Comme le montre le tableau ci-dessous, la croissance du PIB du Nicaragua a connu une remontée impressionnante depuis la décennie des années 1980, alors que le pays était déchiré par la guerre. Entre-temps, la croissance du PIB américain s’est ralentie par rapport à son rythme soutenu des années 1980 et 1990.

Plus récemment, l’économie nicaraguayenne a favorisé une croissance rapide de l’emploi, alors que celle des Etats-Unis a avantagé une croissance rapide… du chômage.

Malheureusement, alors que le secteur privé américain peine à se développer, l’endettement du gouvernement américain ne cesse d’augmenter. Au cours des six dernières années, la dette fédérale américaine est passée de moins de 70% à plus de 100% du PIB. Au cours de cette même période, la dette du gouvernement nicaraguayen a diminué, passant de plus de 110% à près de 70% du PIB.

Pourquoi s’intéresser à ces tendances ?

Parce que les 25 prochaines années ne ressembleront guère aux 25 années passées, c’est certain. Le monde change constamment… Pas toujours vers du mieux. Et si la partie du monde appelée « Etats-Unis » changeait pour le pire ?
On peut se poser la question.

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