Jerome Powell est soupçonné d’avoir cédé aux injonctions de Trump, trahissant la mythique indépendance de la Fed. Mais si la récession était vraiment là ?
Jerome Powell a été invité hier soir à un dîner informel à la Maison Blanche. Serait-ce un signe de retour en faveur, le président de la Fed ayant ajourné toute normalisation de sa politique monétaire ? C’est la première rencontre physique entre Trump et Powell depuis que ce dernier a été nommé.
Mais comme vous le savez, ce sont de vilaines pensées que j’écris là. Le président de la Fed est INDEPENDANT du pouvoir politique. Garanti, certifié, estampilllé 100% indépendant et honnête.
L’émission de fausse monnaie et de crédit bidon cautionnée par les institutions politiques se fait indépendamment de toute pression politique.
L’éviction de l’or du système monétaire (à coup de décrets), l’établissement d’une monnaie contrôlée par les banques – dont la quantité est régulée par une banque centrale – n’ont absolument rien de politique. Si l’on parle de « politique monétaire » c’est un pur hasard.
Jerome Powell ne fait que s’assurer que la Fed colle à son double mandat : « promouvoir l’objectif d’un emploi maximum et des prix stables ». Vous vous demandez peut-être, songeur, quel est le lien qui existe entre l’emploi et la monnaie… Moi aussi.
Quant à la stabilité des prix, depuis la création de la Fed en 1913, ils ont augmenté de 2 241%.
En résumé, cette institution est simplement nuisible. Sauf pour la puissance publique qui peut disposer au travers d’elle d’une capacité de financement illimitée, de crédit infini.
Mais admettons que Jerome Powell soit inconscient de tout cela.
Admettons que Jerome Powell ait renoncé à poursuivre dans le relèvement des taux d’intérêts parce qu’une nouvelle récession se profilait. Ce ne serait que la 20ème depuis la naissance de la Fed…
Ce qui donne du corps à cette hypothèse, ce sont les demandes de prêts hypothécaires et de prêts associés aux cartes de crédit et de prêts automobiles.
Les deux chutent lourdement, nous indique ce matin The Wall Street Journal.
Demande de prêts hypothécaires
Demande de prêts associés aux cartes de crédit
Demande de prêts automobiles
Comme vous le voyez, les trois chutent. Le consommateur américain s’apprête à moins consommer. Or, de relance en relance et de baisse de taux en baisse de taux, le consommateur américain consomme surtout à crédit
Face à une telle situation, le remède indiqué dans le manuel du bon petit banquier central est simple, unique et formel :
« Lorsque la consommation chutera
le prix du crédit tu baisseras ».
Ce que fait donc Jerome Powell qui est un homme consciencieux. Cela va-t-il encore fonctionner ?
Jerome Powell ne part pas de très haut, il a donc cette fois peu de marge à la baisse ; le monde entier croule déjà sous les dettes à force d’appliquer la potion magique du manuel du bon petit banquier central : dettes publiques, privées, d’entreprises, des ménages. Le système est allé au bout du bout du bout.
La Banque des règlements internationaux, le Fonds monétaire international, l’Institut de la finance internationale s’inquiètent de ces montagnes de crédit. et de vaillants fonctionnaires internationaux commencent à border leurs arrières.
Powell, en grignotant quelques McDo à la Maison Blanche (pour cause de shutdown – gel budgétaire), a certainement dû expliquer à Trump qu’il allait rapidement griller sa faible marge de manœuvre sur les taux.
Face à l’échec vite arrivé, les vieilles lunes politiques ressortiront : dépenses publiques d’infrastructures, traque aux riches (mais pas aux fabricants de fausse monnaie).
Comme vous le savez, cher lecteur, tout ceci est une immense arnaque. L’économie ne se régule pas comme une machine, surtout en la noyant de crédits bidons et de commandes factices ne correspondant à aucun besoin.
La politique monétaire n’est que de la politique.