La Chronique Agora

L’erreur à 250 000 dollars de mon ami

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Il pensait optimiser son investissement en renforçant sa participation dans une start-up. Résultat : même en doublant sa mise, il passe à côté d’un rendement bien supérieur.

L’un de mes amis est sur le point de toucher ce que beaucoup appelleraient un véritable jackpot. Il a fait partie des premiers employés d’une start-up technologique aujourd’hui en passe d’être rachetée, et il a également investi son propre argent dans l’entreprise. Pour quiconque a déjà travaillé – ou rêvé de travailler – dans une jeune pousse, c’est l’issue idéale : voir des années d’efforts, de stress et d’incertitudes récompensées par une plus-value substantielle.

Je suis sincèrement ravi pour lui. Durant plus d’une décennie, il a déployé un travail considérable, souvent au détriment de son équilibre personnel. Les soirées tardives, les week-ends écourtés, les déplacements incessants… tout cela, il l’a accepté au nom d’un rêve entrepreneurial. Mais malgré la réussite à laquelle il s’apprête enfin à goûter, je ne peux m’empêcher de penser qu’il aurait pu faire encore mieux.

Une décision compréhensible… mais insuffisamment réfléchie

Lorsque mon ami a rejoint cette start-up, les fondateurs lui ont accordé un petit pourcentage du capital. Souhaitant renforcer sa participation et croire davantage au projet, il a investi une somme importante : 250 000 dollars. Cet investissement s’est avéré rentable puisqu’il est aujourd’hui sur le point de presque doubler sa mise.

Cependant, un détail change radicalement la perspective : s’il avait simplement placé cette même somme dans le S&P 500, elle vaudrait aujourd’hui 723 750 dollars. Autrement dit, il aurait gagné bien davantage… avec beaucoup moins de stress.

Son erreur ne réside pas dans son engagement envers la start-up, mais dans la concentration excessive de son capital. En misant une part importante de sa fortune sur une seule et unique entreprise – par essence spéculative et fragile à ses débuts – il a accepté un niveau de risque très élevé. À l’inverse, un investissement dans le S&P 500 lui aurait offert une exposition naturelle à des centaines des meilleures entreprises américaines, couvrant de multiples secteurs et réduisant drastiquement son risque.

Il n’aurait peut-être jamais pensé à acheter Nvidia (Nasdaq: NVDA) il y a dix ans – peu l’auraient fait. Mais en détenant l’indice, il aurait mécaniquement profité de l’ascension fulgurante de cette entreprise devenue l’un des géants de l’économie américaine. Il aurait aussi bénéficié de la performance de Microsoft (Nasdaq: MSFT), Apple (Nasdaq: AAPL), Eli Lilly (NYSE: LLY), Costco (Nasdaq: COST) et de nombreux autres leaders dont la croissance a porté le marché au cours de la dernière décennie.

Le facteur oublié : la force des dividendes

A cela s’ajoute un élément souvent négligé : les dividendes. Sur les dix dernières années, ils ont représenté 23 % du rendement total du marché, un chiffre en ligne avec leur moyenne historique : environ 24 % de la performance mensuelle totale du S&P 500 depuis 1957.

En concentrant son investissement sur une start-up non cotée, mon ami s’est privé de cette source de rendement essentielle. Résultat : environ 23 % de gains potentiels envolés, non pas en raison d’un mauvais choix d’entreprise, mais tout simplement parce qu’il n’a pas perçu les dividendes auxquels il aurait eu droit via un investissement indiciel.

Une erreur bien plus répandue qu’on ne le pense

Je rencontre régulièrement des investisseurs convaincus qu’ils peuvent choisir les bonnes actions, trouver la pépite, battre le marché. Et oui, sélectionner soi-même des titres peut être stimulant, parfois très rentable. Mais pour la grande majorité des investisseurs, la stratégie la plus efficace reste simple : détenir un portefeuille diversifié de fonds indiciels ou d’ETF.

Les marchés progressent à long terme. En détenant des indices larges, vous accompagnez naturellement cette progression. A l’inverse, un portefeuille trop concentré accroît le risque de se tromper… et de passer à côté des grandes tendances qui façonnent la croissance des marchés.

La simplicité, encore et toujours

Percevoir des dividendes renforce vos rendements, amortit les périodes de turbulence et réduit le stress. Et si mon ami m’avait sollicité avant d’investir ces 250 000 dollars, il disposerait aujourd’hui d’environ un quart de million de dollars supplémentaires, pour un niveau d’anxiété infiniment plus faible.

Investir n’a rien de compliqué.

Achetez des indices. Encaissez les dividendes. Laissez le temps faire son œuvre.

Vos rendements s’en trouveront renforcés… et votre tranquillité d’esprit aussi.

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