▪ Les sujets d’inquiétude se multiplient sur les marchés. La tension grimpe… et si j’osais marcher sur les plates-bandes de Bill Bonner, je dirais qu’il est temps de ressortir le drapeau d’Alerte au Krach, tant le temps semble virer au sombre ces dernières séances.
Ce qui me fait froncer les sourcils d’un air soucieux devant mon écran ce matin, c’est que partout, il y a de mauvaises nouvelles. Dette souveraine en Europe, surchauffe en Chine, refroidissement aux Etats-Unis… QE bientôt terminé pour la Fed, hausse des taux pour la BCE… Difficile d’accrocher une hausse solide des cours à de tels éléments.
▪ Prenons les choses dans l’ordre. Côté européen, l’Irlande a vu sa note dégradée une nouvelle fois par l’agence Moody’s. Elle se retrouve au niveau le plus bas pour les emprunteurs fiables… avec le risque très net de se voir encore rétrogradée, et donc de passer dans une catégorie jugée plus dangereuse.
« La décision de Moody’s intervient […] au lendemain d’une nouvelle révision à la baisse des prévisions de croissance de la Banque centrale d’Irlande, ramenées à 0,9% pour 2011 et 2,2% pour 2012, en raison notamment de l’impact sur la consommation du dernier plan de rigueur gouvernemental », précise Les Echos. « L’agence souligne également que les ‘stress tests’ récemment conduits sur les banques vont conduire à un renchérissement du coût du sauvetage du système financier irlandais pour l’Etat — qui, avec une facture de 70 milliards d’euros, est déjà l’un des plus coûteux de l’histoire — et que ce facteur affecte négativement la note du pays ».
Grèce, Espagne, Portugal, Irlande : à qui le tour ensuite ? Il se murmure que la France serait une candidate passable à la dégradation…
En tout cas, les places européennes ont passé une mauvaise journée hier. Le CAC 40 est repassé sous les 4 000 après le répit de jeudi, terminant à 3 970,39 points, soit une chute de 0,89%. A Londres, le Footsie a abandonné 0,78%, tandis qu’à Francfort, le DAX reculait de 0,44%.
▪ Passons maintenant aux Etats-Unis : là-bas, le bal des trimestriels occupe un peu les investisseurs… mais sur la journée d’hier, ce sont surtout les chiffres de l’emploi que nous retenons — et ils n’ont rien de bon à dire.
Les inscriptions au chômage ont grimpé lors de la semaine du 9 avril — une hausse surprise, apparemment. Elles sont ressorties à 412 000, soit bien plus que les 385 000 enregistrées la semaine précédente… et surtout bien plus que les 380 000 attendues par le consensus.
De quoi là encore justifier une journée bien baissière ; cependant, les indices américains ont résisté, bouclant une séance sans vraie tendance. Le Dow Jones a grimpé de 0,12%, à 12 285 points, alors que le Nasdaq terminait sur une légère perte de 0,05%, à 2 760 points. Le S&P 500 de son côté ne bougeait pas d’un iota, à 1 315 points.
▪ Du côté des devises, l’euro ne sait plus très bien quel chemin prendre. Le dollar n’est toujours pas sûr, mais la monnaie unique voit peser sur elle de lourdes menaces — elle valait 1,4465 $ en tout début de journée, contre 1,4488 $ la veille au soir… et après avoir touché les 1,4520 $ en début de semaine.
Vous connaissez mon point de vue sur la question, cher lecteur : privilégiez la monnaie « réelle » — celle qui ne disparaîtra pas du jour au lendemain ! (Et qui, accessoirement, cotait 1 468 $ en fin de journée hier).
▪ Ah, un dernier mot, cher lecteur — de pure information : après Philippe Béchade (qui sera de retour la semaine prochaine), c’est au tour de Bill Bonner de prendre une semaine de vacances. Nous le retrouverons dans quelques jours… lorsqu’il sera descendu des hauteurs argentines !
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