▪ Investir sur un secteur qui vient de connaître une sérieuse déroute sur les marchés européen et américain… Vous doutez ? Vous avez raison : le marché du solaire ressemble de plus en plus à une morne plaine. Mais il y a autre chose… Tout n’est pas noir. Suivez-moi.
▪ Chute des profits et faillites
Avec l’arrêt du financement de l’achat d’électricité solaire, dans un nombre grandissant de pays européens, les perspectives de profits se sont considérablement assombries ces derniers mois.
Côté Etats-Unis, le début d’année a vu une série de faillites retentissantes qui ont effrayé les marchés et bloqué les investissements.
Pourtant l’horizon du solaire n’est pas si sombre.
Aujourd’hui, nous payons notre aveuglement devant le mirage d’une énergie supposément propre et disponible immédiatement. Ajoutez à ça les risques de credit crunch que la communauté des investisseurs anticipent cette année, et vous comprenez pourquoi les valeurs du solaires chutent depuis mai.
Oui, le solaire doit encore se développer pour devenir compétitif en Europe et aux Etats-Unis. Et les quelques valeurs qui l’ont compris décolleront dans les années à venir.
▪ L’arrêt des subventions en Europe signe la fin du solaire de « papa »
En Allemagne, en Italie, et bien sûr en France, les gouvernements ont décidé de raboter les aides au solaire. Le « rabotage » a pris plusieurs formes, de la réduction de l’aide à l’installation à la baisse des tarifs de rachats, en passant par l’arrêt des aides aux producteurs de panneaux photovoltaïques.
Ces décisions ont sinistré en un temps record le marché du solaire. Pourtant, force est de constater qu’il était devenu inutile de financer une énergie peu productive et intermittente. Aucune ferme solaire ne serait capable aujourd’hui de remplacer à un coût abordable l’arrêt d’une seule centrale allemande.
▪ Le solaire américain concurrencé violemment par les Chinois
Aux Etats-Unis, les aides du gouvernement n’auront même pas réussi à sauver les meubles. Exemple typique, la firme Solyndra a reçu depuis des années toutes les attentions de l’Etat.
Malgré l’attribution d’un prêt étatique de plus de 500 millions de dollars, et une visite de Barack Obama, la firme s’est déclarée en faillite cette année. Elle imitait en ça nombre d’autres firmes qui étaient considérées comme les pépites de demain par tout une partie des investisseurs.
Ainsi Solargreen, ou encore SpectraWatt, se sont à leur tour déclarées en faillite récemment.
Une véritable hécatombe… sur un marché rentable ! L’explication donnée était chaque fois la même : il est impossible de concurrencer les coûts de fabrication chinois.
Sous la pression de la concurrence des constructeurs chinois, les coûts moyens des panneaux photovoltaïques aux Etats-Unis ont baissé de 30% en 2011. Cette baisse a pris à la gorge des sociétés comme Evergreen, qui ont été obligées de se déclarer en faillite et de se recentrer sur leurs quelques activités déjà externalisées en Asie.
Pourtant, la balance commerciale du solaire américain en 2010 a été excédentaire de 1,88 milliard de dollars ! Comment est-ce possible ?
C’est ce que nous verrons dès lundi…
Première parution dans l’Edito Matières Premières & Devises le 07/09/2011.