La Chronique Agora

En attendant le raz-de-marée

▪ Nous attendons. Les investisseurs sagaces passent 90% de leur temps à attendre que quelque chose se produise. Les 10% restants, ils sont pris par surprise lorsque quelque chose finit par arriver.

A la Chronique Agora, nous attendons encore le raz-de-marée… la grande vague de ventes… la phase baissière finale du marché baissier entamée en janvier 2000. Le Dow devrait passer sous les 7 000 points. La plupart des matières premières devraient baisser… ainsi que les oeuvres d’art, les objets de collection et les coûts de main-d’oeuvre. L’immobilier américain devrait encore perdre entre 10% et 30% de sa valeur. Même l’or devrait baisser…

… ou peut-être pas.

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LA DEUXIEME GRANDE DEPRESSION
Une catastrophe économique est en train de se dérouler : elle va réduire à néant l’épargne de millions de Français…

… alors que d’autres doubleront leur patrimoine dans le même temps.

Nos spécialistes avaient vu venir la catastrophe des subprime… la hausse spectaculaire de l’or… l’effondrement du système bancaire et financier. A présent, ils vous révèlent comment sortir gagnant d’une crise telle que nous n’en avions pas connu depuis les années 20 : continuez votre lecture pour tout savoir…

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Comment savons-nous que cette baisse boursière arrive, demandez-vous ?

Nous ne le savons pas. Mais elle est trop probable pour être ignorée.

"Les valorisations boursières ont atteint leur dernier plancher au milieu des années 70. Elles ont passé les dix années suivantes ou presque à se balader", déclarait hier un professionnel de l’investissement. Notre ami londonien dirige une société indépendante de recherches en investissement depuis près de 30 ans.

"C’est si compliqué", a-t-il continué, "et l’inflation fausse le paysage. Mieux vaut probablement y réfléchir en termes d’or. L’or est la seule véritable devise. Et les marchés baissiers sont, fondamentalement, un ajustement entre la devise et les actions. Parfois, les gens sont pleins d’espoir et veulent la hausse des actions. D’autres fois, ils sont craintifs et veulent la protection des liquidités. L’ajustement peut se faire dans les deux directions — soit par une augmentation du prix de la devise, soit par une réduction du prix des actions".

Au plus haut du ratio, en 1998, il fallait 43 onces d’or pour acheter une seule unité du Dow — c’est-à-dire une action de chacune des entreprises composant l’indice. Et cette année-là, les investisseurs ont vraiment perdu l’esprit. Ils ont pensé que les ordinateurs et la communication moderne créaient un monde meilleur où les anciennes règles n’avaient plus cours. "Cette fois-ci, c’est différent", ont-ils dit — et ils ont payé de jolies sommes pour acquérir les titres d’entreprises n’ayant ni revenus ni historique solide, et dont les business plans tenaient plus du rêve que de la réalité. Depuis, l’optimisme des investisseurs a pris une volée de bois vert. Par le krach du Nasdaq, le désastre du 11 septembre 2001, Bush II, l’ouragan Katrina, l’Irak, l’Afghanistan, la gigantesque bulle de 2005-2007… les subprime, un autre krach boursier, le chômage à 10%, Lehman Bros., Obama, et ainsi de suite. Le ratio or/actions est déjà repassé sous les 10. Mais il a encore beaucoup de chemin à parcourir. Au plancher, l’or et le Dow tendent à s’échanger à un ratio de deux pour un… voire un pour un.

Où trouverons-nous le point bas de ce marché ?

"Eh bien, peut-être que si l’or passait à 3 000 $, et que le Dow chutait à 6 000, nous serions à un plancher", a continué notre sage de Londres. "Et on parlerait là potentiellement de cinq à dix années supplémentaires sans rendements positifs pour l’investisseur boursier moyen".

Nous ne sommes pas assez sage pour savoir ce qui se produira. Et nous ne sommes pas assez idiot pour penser que nous le savons. Mais inutile de pousser l’analyse très loin : un marché haussier fait grimper les prix. Un marché baissier les fait chuter. Un marché baissier a commencé en janvier 2000. Le gros risque, c’est que le marché baissier n’ait pas fini son oeuvre… que les actions, l’immobilier, les matières premières, etc. n’aient pas encore atteint leurs ultimes planchers pour ce cycle. Le danger d’un nouveau plus bas majeur est élevé. Les investisseurs devraient prendre garde.

Donc nous attendons. Nous détenons de l’or. Le métal jaune n’est pas la seule forme de monnaie, mais c’est la meilleure. Et il prend de plus en plus de valeur à mesure que les gens cherchent à se protéger contre le marché baissier… et contre d’autres formes de "monnaies".

Si nous avons raison, à un moment ou à un autre dans l’avenir, la crainte des investisseurs atteindra son apogée. La valeur de la monnaie sera au plus haut. Les actifs comme les actions et les maisons seront au plus bas. Il sera alors temps de renverser la transaction…

Mais attendez une minute. Il y a déjà de bonnes affaires à faire sur les entreprises américaines en ce moment. La dernière fois que nous avons vérifié, des dividendes de plus de 5% étaient déjà disponibles sur de très grands noms de la cote US — Altria, Eli Lilly, Reynolds, Diamond Offshore Drilling…

Eh bien, oui… il y a de bonnes affaires.

Mais si nous avons raison, des affaires encore meilleures sont à venir.

▪ La semaine dernière à Paris a été aussi merveilleuse qu’affreuse. Comme nous étions seul, nous avons revu de vieux amis. Nous avons dîné en terrasse dans des quartiers que nous n’avions encore jamais vus. Et durant le week-end, nous avons fait une chose que nous n’avions plus faite depuis des années — rien. Nous nous sommes promené dans les rues, et nous avons profité du soleil tiède de la fin de l’été.

Mais la semaine a été sombre. Nous étions au chevet d’une malade. L’une de nos collègues et amies était mourante. Elle avait la trentaine… jeune et belle, avec deux enfants en bas âge. Cela semblait impossible — pas à notre époque de miracles médicaux. Mais la première vague de traitements n’avait pas arrêté le cancer. Pas plus que la deuxième, ni la troisième. Personne ne voulait croire ce qui était en train de se passer… encore moins la patiente elle-même… jusqu’à ce que la fin soit proche.

Nous sommes allé la voir à l’hôpital. Elle avait perdu tous ses cheveux, et beaucoup de poids. Mais son visage était plus beau que jamais… sa peau si claire et si fine qu’on aurait dit qu’elle était déjà parmi les anges.

"Qu’en pensez-vous", a-t-elle demandé. "Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? Pourquoi est-ce que ça m’arrive ?"

Que pouvions-nous répondre ?

"Je ne sais pas… Les choses arrivent. On ne sait pas pourquoi".

Elle a quitté ce monde hier.

R.I.P.

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