La Chronique Agora

Emploi US : une bien étrange équation

emploi US

« Quasi-plein emploi US + stagnation des salaires = argent facile pendant encore longtemps », selon les marchés, soulagés. Mais cette étrange équation pose une question douloureuse.

Joie, bonheur, allégresse et grimpette boursière : les marchés ce matin ne sont qu’un immense dégradé de vert, à la mesure du soulagement des opérateurs.

A l’origine de cette vague émeraude se trouve bien entendu l’emploi US. Selon le Bureau américain des statistiques de l’emploi, 313 000 postes ont été créés aux Etats-Unis en février – un sommet depuis les 325 000 de juillet –, pour un taux de chômage stable, à 4,1%. 239 000 emplois avaient été créés en janvier et Bloomberg en prévoyait 205 000…

… Bref, tout le monde est content, même en France – et tant pis si, dans l’Hexagone, la production industrielle a enregistré un plongeon de 2% en janvier : sa plus forte baisse depuis… juin 2011.

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Mais comme dit, peu importe ! Les chiffres de l’emploi US ont pris le dessus sur tout. Et plus que la vigueur des créations de postes, c’est un autre chiffre qui a empli d’aise les marchés : le salaire horaire.

Eh oui ! Créer des emplois, c’est bien… mais encore faut-il que l’inflation reste maîtrisée, sans quoi – horreur, malheur – la Fed pourrait… accélérer sa hausse de taux ! Le cau-che-mar. Il ne faudrait tout de même pas qu’une hausse de la rémunération de M. et Mme Tout-le-Monde vienne entraver la progression des profits de l’industrie financière, n’est-ce pas ?

Qu’on se rassure sur ce point : le salaire horaire US n’a augmenté que de 0,1% sur le mois, et 2,6% sur un an. Pour reprendre le site Investir-Les Echos, « la quasi-stagnation des salaires suggère une quasi-stagnation de l’inflation ».

En d’autres termes, une accélération du resserrement quantitatif n’est pas pour tout de suite, l’argent bon marché va continuer de couler, et vous reprendrez bien un verre, cher lecteur, non ?

Il est bien dommage que, dans la liesse générale, personne ou presque ne se pose la même question que J.J. Kinahan, stratégiste chez Ameritrade et cité sur CNBC, qui a quelques doutes : « comment on peut créer autant d’emplois sans que les salaires n’augmentent reste un mystère ».

Eh bien, cher monsieur Kinahan, ce n’est pas un mystère, en réalité ! Bill Bonner pose exactement la même question dans ses notes du jour :

« Les taux de croissance actuels arrivent à peine à la moitié de ceux enregistrés dans les années 50, 60 et 70. Les actions, en revanche, sont 25 fois plus élevées qu’en 1980. Et le salarié moyen actuel gagne à peine un sou de plus (selon les chiffres utilisés pour ajuster à l’inflation, il se pourrait même qu’il gagne moins).

[…] Comment une économie pouvait-elle ralentir… alors que le prix de ses entreprises augmentait ? »

Sauf que contrairement à notre ami J.J., Bill a la réponse – je ne vais pas tuer le suspense, vous pouvez la découvrir ici.

Disons simplement que c’est la clé de bien des problèmes et bizarreries de l’économie actuelle.

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