La Chronique Agora

L’écrasement de la classe moyenne

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Riches, moyens ou pauvres… l’inflation nous guette tous.

Notre point de vue cette semaine : l’inflation n’a pas été vaincue. Et elle ne sera pas vaincue sans douleur. No pain, no gain. Les riches doivent perdre de leur richesse à mesure que leurs actifs perdent de la valeur, et les pauvres, à mesure que les programmes de « transfert » du gouvernement fédéral deviennent inabordables.

Aujourd’hui, regardons de plus près ce qui arrive à la classe moyenne. Tout d’abord, elle est la plus durement touchée. Puis, quand vient le moment de prendre les armes contre l’inflation, personne ne veut s’enrôler.

D’un point de vue économique, nous nous porterions tous mieux si la Fed permettait aux emprunteurs et aux prêteurs de fixer les taux d’intérêt, plutôt que de le faire dans le cadre d’une décision politique. Nous nous porterions également mieux si la Fed n’existait plus, si le un système monétaire basé sur l’or était rétabli, et si l’inflation disparaissait. Mais politiquement, c’est peu probable. Et tant que la politique contrôlera l’avenir du dollar, il se dirigera vers l’abysse.

Mais avant d’aller plus loin dans notre analyse… voici les dernières nouvelles de notre famille.

Babysitting

Nous sommes restés à Dublin, pour guetter l’arrivée d’un bébé. Une de nos belles-filles devait accoucher ce week-end. En tant que grands-parents, nous avons été appelés en renfort. C’est ce que font les grands-parents.

Mais hier soir, la mère et le père se sont précipités à l’hôpital, et notre mission a commencé ; nous nous sommes dépêchés de garder leur premier enfant qui restait à la maison.

Cela faisait tellement longtemps que nous n’avions pas gardé un enfant que nous avions oublié comment faire. Nous craignions que l’enfant, lorsqu’il se rendrait compte que ses parents avaient été substitués, ne soit pas de très bonne humeur.

Mais tout s’est bien passé. Tard dans la nuit, le bébé est né. C’est une jolie petite fille. Le papa est rentré à la maison (l’enfant de trois ans s’était endormi) et nous, les grands-parents, avons pu rentrer chez nous et profiter d’un sommeil réparateur.

Revenons donc à la finance…

Les huissiers de retour

La baisse des prix que nous observons actuellement ne signifie pas que les taux d’intérêt plus élevés et le programme de resserrement quantitatif de la Fed fonctionnent. Même après plus d’un an de « normalisation », le taux directeur de la Fed est toujours inférieur de près de 2 points de pourcentage (200 points de base) au niveau de l’inflation problématique (la mesure « core », c’est-à-dire sans les denrées alimentaires et l’énergie).

Si les chiffres varient d’un mois à l’autre, la réalité sous-jacente est que le coût de la vie a augmenté. Les gros emprunteurs – banques, fonds spéculatifs, fonds de pension – peuvent toujours emprunter à des taux absurdement bas. Mais pour les gens « normaux », les intérêts facturés sur les soldes de cartes de crédit s’élèvent à 24%.

Au cours des deux dernières années, le coût de la nourriture à domicile a augmenté de près de 20%. Les services à domicile, et le pétrole et le gaz, ont augmenté respectivement de 21% et de 26%.

Le coût d’une voiture a tellement augmenté que Bloomberg rapporte que les huissiers ont repris du service… et que les saisies immobilières ont elles aussi augmenté de 22% au premier trimestre.

Breitbart ajoute :

« Tous les consommateurs américains sont financièrement moins bien lotis aujourd’hui que l’année dernière… »

Les scores de « bien-être financier » en fonction du revenu annuel des ménages ont chuté pour tous les niveaux de revenus en 2023 :

Autant de signes qui indiquent une « souffrance » croissante au sein de la classe moyenne. Voici les derniers chiffres, tirés de Fox News :

« Les prix de l’immobilier enregistrent la plus forte baisse annuelle depuis plus de dix ans.

Les prix à Boise, Idaho, ont connu la plus forte baisse en mars, par rapport aux autres métropoles américaines.

Les ventes de logements ont atteint leur niveau le plus bas depuis le début de la pandémie, en partie car les taux hypothécaires élevés ont réduit la demande et que le manque de logements à vendre a limité les achats, rapporte Redfin. »

Un combat impossible

Les prix de l’immobilier ont été gonflés par les taux d’intérêt ultra-bas de la Fed. Si vous supprimez ces taux bas, vous tuez également le marché du logement. Qui possède des maisons ? La classe moyenne.

Les pauvres reçoivent des aides du gouvernement. Les riches ont leurs dividendes. La classe moyenne, elle, doit travailler pour gagner son argent. Et la véritable crise pour la classe moyenne survient lorsque le marché de l’emploi s’assombrit. Que la récession arrive et le taux de chômage augmente.

Et voilà pourquoi il devient presque impossible de lutter contre l’inflation.

Les décideurs veulent protéger leurs actifs.

Les petits sont devenus dépendants de l’argent gratuit de l’Etat.

Et la classe moyenne, coincée entre le marché du logement et le marché du travail, ressent la douleur le plus intensément. Elle ne supporte pas de penser à long terme. Elle se joint aux riches et aux pauvres pour exiger la fin, non pas de l’inflation, mais de la lutte contre l’inflation.

Où cela nous mène-t-il ? Vous le savez déjà, n’est-ce pas ? Cela commence par un « A »… ses vins sont riches, mais son peuple est pauvre.

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