La Chronique Agora

L’économie mondiale en phase de contraction

Nous vivons tous sous une condamnation à mort. Les marchés… les sociétés… nos vies mêmes suivent un schéma implacable.

Nous inspirons… puis nous expirons. Nous naissons… et tous les enfants nés depuis la nuit des temps jusqu’à aujourd’hui sont programmés pour mourir. Chaque navire construit est destiné à finir au fond de l’océan… ou à la casse.

Haut, bas… dedans, dehors… expansion, contraction. Hé là, n’allez pas nous en vouloir ! Nous n’avons pas inventé ça. C’est juste ainsi que sont les choses. Et puisque c’est comme ça : vive la mort !

Nous ne la souhaitons pas nécessairement. Mais puisqu’elle est inévitable, nous l’attendrons — comme une paire de bottes neuves se languissant de la boue.

Il y a un moment pour avancer… et un moment pour reculer. Il y a un moment pour acheter. Et il y a un moment pour se résoudre à éviter les actions boursières.

C’est le cas en ce moment.

Les Japonais, les Chinois et les Européens continuent de tenter de ressusciter leurs économies avec des politiques monétaires insensées

Les Japonais, les Chinois et les Européens continuent de tenter de ressusciter leurs économies avec des politiques monétaires insensées.

Une bonne partie de l’argent ainsi créé s’est frayé un chemin vers les marchés US… ce qui explique probablement le fait que le Dow Jones refuse de baisser.

Le Jour du Jugement

Il se pourrait bien entendu que nous ayons parfaitement tort… et qu’une tendance que nous n’identifions pas soit actuellement en place.

On dit que les marchés anticipent l’avenir. Peut-être voient-ils quelque chose que nous ignorons.

Ou peut-être qu’ils se préparent simplement à un jour du jugement encore plus spectaculaire en attirant de plus en plus d’investisseurs naïfs dans des eaux toujours plus profondes ; comme toujours, nous attendons de voir.

Tout de même, on dirait que le marché haussier commencé aux Etats-Unis en mars 2009 est terminé. Et la contraction ne se limite pas au marché boursier.

Notre économie, notre société et notre sphère politique se referment… regardent vers l’intérieur… et tournent le dos au vaste monde.

Le monde de l’argent n’est pas le seul à se contracter et se développer. L’économie respire aussi… tout comme le monde politique

Oui, nous établissons des liens. Le monde de l’argent n’est pas le seul à se contracter et se développer. L’économie respire aussi… tout comme le monde politique.

Pourquoi Donald Trump a-t-il une telle avance dans les primaires républicaines ?

Pourquoi Marine Le Pen a-t-elle autant la cote en France ?

Comment Jeremy Corbyn — autrefois inconnu au bataillon — est-il devenu le dirigeant du deuxième plus grand parti de Grande-Bretagne ?

Pourquoi le commerce mondial s’effondre-t-il ?

Pourquoi les attentes d’inflation atteignent-elles environ 1% sur la prochaine décennie… en dépit de la plus grande augmentation des bilans des banques centrales — les fondations monétaires du système tout entier — de toute l’Histoire ?

Pourquoi les taux de croissance en Europe, au Japon et aux Etats-Unis sont-ils à leurs plus bas niveaux depuis la Deuxième Guerre mondiale ?

Et pourquoi 7 000 milliards de dollars de dettes gouvernementales — environ un tiers de toutes les émissions — s’échangent-ils désormais à des rendements sous le zéro ?

Coup de semonce

« Les économistes tirent un coup de semonce concernant les risques des taux d’intérêt négatifs », rapportait le Financial Times la semaine dernière.

« Les intérêts négatifs au Japon se retournent contre le système », ajoutait le journal deux jours plus tard.

Pourquoi ?

Nous sommes en phase d’expiration. On resserre les frontières. On érige des barrières

Parce que nous sommes en phase d’expiration. On resserre les frontières. On érige des barrières. Le « globalisme » salué par l’éditorialiste du New York Times Thomas Friedman comme solution à tous les problèmes du monde cède la place au « nationalisme ».

Le monde d’argent facile des 30 dernières années se dégonfle.

Il ne s’agit pas simplement de la menace d’un marché baissier à Wall Street. Ce n’est pas uniquement des électeurs grognons menaçant l’establishment.

Non, il s’agit d’un phénomène plus vaste… plus profond… Un phénomène qu’on ne peut pas arrêter…

A suivre.

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