La Chronique Agora

Economie américaine : gare au crash !

▪ Que veut-on dire lorsqu’on affirme que l’économie américaine est arrivée à sa "vitesse de décrochage" ? La vitesse de décrochage fait référence à la vitesse de l’avion et à l’angle de l’aile (appelé angle d’attaque) nécessaire pour le maintenir en l’air.

"Un avion qui vole à sa vitesse de décrochage ne peut pas monter ; et un avion qui vole en dessous de sa vitesse de décrochage ne peut faire autre chose que descendre. Toute tentative de le faire en augmentant l’angle d’attaque, sans auparavant augmenter la vitesse de l’avion, entraînera un décrochage".

En termes simples, une fois que la vitesse d’un avion chute au point où le fait de cabrer l’aile ne fournit plus assez de portance, l’avion décroche et commence une descente involontaire (et souvent incontrôlée).

L’économie réelle (par opposition à la bourse) américaine a atteint sa vitesse de décrochage et est sur le point de se crasher, c’est-à-dire d’entrer en récession. L’analogie (proposée par B.C., notre correspondant de longue date) est pertinente, l’économie étant en perte de vitesse sur plusieurs fronts.

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Des milliers de milliards de dollars empruntés à nos enfants et petits-enfants pour soutenir des fiefs fédéraux démesurés, des cartels favorisés et divers programmes de divertissement

Le graphique établi par B.C. est unique par le fait qu’il inclut le stimulus préféré de tous, à savoir un déficit fédéral énorme : des milliers de milliards de dollars empruntés à nos enfants et petits-enfants pour soutenir des fiefs fédéraux démesurés, des cartels favorisés et divers programmes de divertissement, de type "du pain et des jeux", destinés à calmer les masses agitées.

On distingue trois parties dans ce graphique. Je vous propose de les observer l’une après l’autre. Le tracé rouge représente les ventes finales par habitant, c’est-à-dire toutes les ventes ajustées avec l’inflation divisées par le nombre d’habitants.

Cela retire certaines distorsions intrinsèques au PIB, qui est fortement manipulé pour fournir l’illusion de "croissance".

Remarquez que les ventes réelles ont atteint des maximums plus faibles et des minimums plus forts au cours des trente dernières années — ils sont à présent inversés, c’est-à-dire que l’économie ralentit.

Le tracé noir représente les ventes réelles moins les coûts de santé et le déficit fédéral emprunté à nos petits-enfants, qu’on ne peut pas qualifier de croissance économique organique. Ensemble, ces deux tracés permettent de prédire avec une précision remarquable les périodes les récessions, si l’on remonte quarante années en arrière. Aujourd’hui, ils chutent à nouveau en dessous du seuil établi qui signale la récession.

Une économie qui requiert un énorme déficit budgétaire de l’Etat central pour éviter l’implosion n’est pas une économie saine

Le tracé bleu représente les déficits fédéraux en tant que pourcentage des ventes réelles — cela mesure quelle quantité de l’économie réelle trouve son origine dans des dépenses fédérales financées par la dette. C’est une évidence : une économie qui requiert un énorme déficit budgétaire de l’Etat central pour éviter l’implosion n’est pas une économie saine. Il s’agit plutôt du paradis du capitalisme de copinage.

Remarquez qu’aujourd’hui, à l’apogée même de la "reprise" qui dure depuis sept ans, cette ligne est à des niveaux qui auparavant correspondaient aux plus bas dans d’une récession. Cela signifie que le déficit budgétaire fédéral est à des niveaux autrefois considérés comme "des dépenses de relance d’urgence" en pleine récession.

A présent les Etats-Unis ont besoin d’un déficit budgétaire fédéral extraordinaire rien que pour éviter le crash.

Mais gare là dessous ! Car même avec un déficit budgétaire démesuré, l’économie réelle a atteint la vitesse de décrochage.

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