La Chronique Agora

Du camp du bien, surgit le mal et inversement !

Au bout du bout, les marchés finissent par avoir le dessus car l’argent est différent du crédit (donc de la dette publique) et les impôts n’enrichissent personne.

Les marchés ont baissé hier.

Comme vous le savez, cher lecteur, j’ai choisi mon camp.

J’appartiens au camp des bears, les ours, les baissiers, et non pas à celui des bulls, les taureaux, les haussiers.

Ce n’est pas du pessimisme chronique. C’est simplement le constat que la hausse a été achetée par un endettement insoutenable. Selon toutes les mesures historiques normales, les actions comme les obligations sont outrageusement surévaluées.

Etant un misérable investisseur particulier dont la durée de vie est limitée, je n’aurai pas le temps de me refaire une peau si je suis prise dans le prochain krach. Je sais que je risque de perdre un tout petit potentiel résiduel de hausse, mais je m’en fiche. J’aurai sauvé les meubles. Si krach il y a, je serai prête à revenir avec des munitions.

La baisse d’hier me conforte dans mon idée de marché baissier. L’indice phare américain S&P 500 a cassé un support important qu’il tarde à retrouver.

Source http://phoenixcapitalresearch.com/

La volatilité augmente. J’emprunte ces graphiques à un collègue américain, Graham Summers, pour appuyer mes dires.

Source http://phoenixcapitalresearch.com/

La volatilité, c’est la nervosité, la peur, la crainte. Moi, je reste sereine.

Ceci me permet de réfléchir et de me concentrer sur autre chose. En ce moment, c’est la politique. La politique partisane ne m’intéresse pas mais les impôts, eux, m’intéressent — car les impôts, c’est de l’argent en moins pour moi (et probablement pour vous aussi, cher lecteur).

Grâce aux gilets jaunes, nous savons désormais que la « protection sociale » représente une énorme part de nos impôts. Les gilets jaunes veulent moins d’impôts mais plus de protection sociale.

Pour comprendre ce paradoxe, je suis en train de lire Philosophie de l’impôt, de Philippe Nemo, aux éditions PUF et je ne perds pas mon temps, croyez-moi.

Je ne résiste pas à partager avec vous un passage de l’ouvrage de Nemo.

« On a compris qu’il faut des institutions de protection sociale pour compléter l’économie de marché, il faut se garder de détruire celle-ci. […] la solution au problème du paupérisme n’est pas la Sécurité sociale elle-même mais l’économie de marché qui a permis de décupler la production et la consommation en deux ou trois siècles.

 Une expérience mentale le prouvera. Aurait-il suffi au temps de Louis XIII ou de Louis XIV, pour que la misère disparaisse en Franc, qu’au lieu d’un Saint Vincent de Paul on ait vu surgir un Pierre Laroque appliquant l’idée moderne de Sécurité sociale ? Evidemment, non. À supposer qu’une telle institution ait pu voir le jour […] elle n’aurait pu « redistribuer » que les diverses pénuries qui existaient alors […]. Avant donc de songer à améliorer la protection sociale, il faut évidemment créer les conditions de la croissance économique. Croire qu’on peut inverser l’ordre logique des tâches, c’est commettre une erreur scientifique majeure. »

C’est ce que j’appelle la charrue avant les bœufs, c’est l’exception française. Il n’échappera pas à votre sagacité, cher lecteur, qu’en France la croissance est molle, de plus en plus molle, et que ce gouvernement, comme les autres, table sur des recettes fiscales irréalistes.

Les avalanches d’impôts ont mis les bonnets rouges dans les rues en 2013, elles ont mis les gilets jaunes en 2018 sur les ronds-points.

Tout ceci ne peut que très mal se terminer.

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