La Chronique Agora

Donnez sa chance à l'effondrement

▪ La semaine dernière a été catastrophique pour les actions et les obligations. Le prix de l’or a à peine bougé.

Selon nous, les trois devraient baisser. Parce que le monde est en route pour une dépression mondiale…

… avec un consommateur américain incapable de dépenser…

… une économie chinoise qui ralentit…

… et une Europe qui se prépare à des défauts de paiement.

Les actifs devraient chuter — à l’exception de la dette du Trésor US… qui devrait grimper. C’est ce qui arrive durant une dépression.

Tout cela rend notre « solution » au carambolage financier de 2008/2009 de plus en plus attractive. Elle est très simple, en réalité :

Donnez sa chance à l’effondrement.

Vous vous rappelez que les autorités cherchaient désespérément à « empêcher un effondrement catastrophique », tant en Europe qu’aux Etats-Unis ? Les banques européennes ont renfloué leurs spéculateurs. Puis les gouvernements ont renfloué leurs banques. Puis ils ont renfloué les pays qui avaient renfloué leurs banques.

Aux Etats-Unis, le gouvernement a renfloué les banques… les compagnies d’assurance… les constructeurs automobiles… Un seul secteur ou presque n’a pas été renfloué : celui de l’édition financière. Peut-être n’avons-nous pas envoyé assez de chèques pour contribuer aux campagnes électorales…

Ensuite, les Européens et les Américains se sont renfloués mutuellement.

Et ça continue. Les Etats-Unis enregistrent un déficit budgétaire si profond que nous en avons perdu la trace… Etait-il de 1 500 milliards de dollars ? 1 800 milliards ?

Les Européens de leur côté préparent un autre grand renflouage pour la Grèce… l’Italie… et qui sait quoi encore.

▪ Chacun de ces renflouages rend le monde plus pauvre — parce qu’ils consistent clairement à aider des causes perdues avec de l’argent sain. La Grèce ne présente pas tout à coup un risque crédit plus sain simplement parce qu’on lui prête plus d’argent. Les Américains ne seront pas plus riches parce que les autorités leur offrent plus de dette à un taux encore plus bas !

Le problème, c’est que persister à faire une chose qui ne fonctionne pas n’est pas une bonne idée. Lorsqu’on perd de l’argent sur chaque vente, on ne peut pas compenser avec du volume ! Ce n’est pas non plus une bonne idée de mettre plus d’argent dans un investissement qui ne rapporte pas… ni d’allouer plus de ressources à un secteur qui a cessé de produire des bénéfices réels il y a une génération.

Oui, c’est à ce moment-là que le secteur de l’éducation a mal tourné aux Etats-Unis — dans les années 70. Depuis, c’est allé de mal en pis… avec de plus en plus d’argent dépensé mais pas une once de progrès visible en retour. Les jeunes sont aussi bêtes que d’habitude.

Leurs aînés sont encore plus bêtes. Ils veulent continuer à renflouer, subventionner, donner du crédit là où il n’est pas mérité et autres moyens de diriger de gigantesques quantités d’argent vers des institutions usées et non-productives. Et pour quoi faire ? Pour éviter « un effondrement catastrophique ».

Eh bien, en ce qui nous concerne, nous disons, « allons-y ». Allons-y pour un effondrement catastrophique, une bonne fois pour tout. Mieux vaut maintenant que plus tard. Ce sera pire si on retarde.

▪ Plus sérieusement : comment « réparerions »-nous la situation ? Eh bien… exactement comme ça. Nous étions sérieux. Nous sommes toujours sérieux. Plein de bonne volonté. Et essayant de faire de notre mieux pour aider. Mais ce n’est pas tout ce que nous ferions. Le problème compte en fait deux parties différentes.

La première partie est naturelle, inévitable… et ne peut être réparée. Lorsqu’on emprunte trop d’argent, on doit le rembourser. Ou faire défaut. Mieux vaut le faire dès que possible.

De même, si votre entreprise n’est pas profitable… si votre secteur ne peut pas prendre des ressources et leur ajouter de la valeur… vous devriez faire faillite. Le plus tôt sera le mieux, là encore.

En de pareils cas, le « remède » est évident. Serrer les dents et y aller.

Mais il y a plus. Il y a aussi le facteur « zombie ». C’est une chose facilement réparable. A mesure que les institutions prennent de l’âge — y compris les entreprises privées –, elles attirent les parasites. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, vous avez rendez-vous avec des avocats et vous travaillez avec les législateurs. Une agence vous harcèle pour une chose… tandis qu’un département vous court après pour une autre.

Il y a des taxes partout. Et de la dette. Et des coûts.

On a alors l’image même d’une société qui a besoin d’une révolution… ou d’un coup de pied au derrière.

Nous proposons l’un ou l’autre.

Comment ? Facile. D’abord, laissez les entreprises et les pays faire faillite. Pas de subventions. Pas de renflouages. Pas de prêts sous les taux du marché. Laissez tout ça s’effondrer. Ce sera amusant à observer.

Ensuite, réduisez les impôts à 10%. C’est tout. Juste 10%. Comme une dîme. Sans déductions. Pas de si, pas de mais.

Et il faudrait interdire l’emprunt. Ou l’impression monétaire. Ces mesures permettraient de résoudre le problème de la dette US du jour au lendemain. Elles protégeraient le dollar. Elles rassureraient les investisseurs, les entrepreneurs et les ménages.

Elles réduiraient également le budget américain total de 3 600 milliards de dollars environ aujourd’hui à moins de 1 000 milliards de dollars. Nous allons fermer les yeux sur ce que les autorités feraient avec l’argent. Elles en gaspilleraient probablement la majeure partie. Mais bon. Un taux d’imposition de 10% éliminerait la majeure partie des zombies. Libéré de la main glacée de la zombie-tude, le secteur privé pourrait se remettre au travail.

Tentez le coup. Dites-nous ce que ça donne.

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