La Chronique Agora

Dollar US contre dollar canadien… Lequel a notre faveur ?

▪ Le dollar US rebondit depuis plusieurs mois. C’est ce qu’on pourrait appeler « un cheval donné »… et comme le veut le proverbe, « à cheval donné on ne regarde pas les dents ». Alors regardons plutôt les moyens d’échanger ces dollars contre d’autres devises et actifs qui ne sortent pas par dizaines de milliers des planches à billets de M. Bernanke, président de la Réserve fédérale.

Le rôle du dollar US comme refuge ultime mérite d’être remis en question. Le billet vert est peut-être plus sûr que l’euro, en termes relatifs… mais il est loin d’être sûr en termes absolus. Le dollar est plus sûr que l’euro… comme un écureuil enragé est moins dangereux qu’un loup enragé. Vous n’accueilleriez aucun des deux chez vous.

La dette fédérale américaine a explosé, pour atteindre plus de 100% du PIB — une charge de dette stupéfiante, digne de la Grèce. Pourtant, aucun des dirigeants politiques ou financiers des Etats-Unis ne semble avoir de plan pour réduire cette dette… à part peut-être en ajoutant une équipe de nuit au département « production de dollars » de l’Hôtel des Monnaies de Philadelphie.

Notre conseil : si vous avez des dollars, dépensez-les tant que vous le pouvez. Réallouez-les dans d’autres devises et classes d’actifs.

▪ Le dollar US achète plus…
Tout au long de la crise de l’euro ces derniers mois, la « fuite vers la qualité » s’est largement faite en faveur du dollar. Mais ce dernier ne fait pas que rebondir face à l’euro ; il rebondit face à quasiment tous les actifs de la planète. Un dollar achète par exemple 36% d’argent-métal de plus qu’il y a six mois. Il achète également 20% de blé en plus, 13% de maïs… et même 2% de « maison américaine » en plus.

Si l’on élargit cette analyse pour y inclure les actions et les devises, les résultats sont similaires. Un dollar achète 32% d’actions françaises de plus qu’il y a six mois… ainsi que 34% d’actions indiennes et 18% d’actions japonaises. Parmi les devises mondiales, un dollar achète 11% de couronnes norvégiennes en plus qu’il y a six mois… ainsi que 15% de francs suisses et 8% de dollars canadiens.

▪ Les raisons d’aimer le loonie
C’est ce dernier actif financier — le dollar canadien — que nous trouvons particulièrement attractif comme alternative aux dollars US. Le dollar canadien, également affectueusement appelé « loonie« , possède de nombreuses vertus.

Dans le désordre :

– les finances du gouvernement canadien sont relativement solides ; les finances du gouvernement américain ont pris le mors aux dents. Le Canada se révèle être l’un des rares pays qui est non seulement noté AAA par les grandes agences de crédit mais possède effectivement des finances AAA… ou proche du AAA ;

– la croissance du PIB canadien dépasse la croissance du PIB US ;

– la croissance de l’emploi canadien est en plein boom ; la croissance de l’emploi US est moribonde. L’économie canadienne a créé quelque 800 000 emplois au cours des cinq dernières années, tandis que l’économie américaine en a perdu plus de cinq millions ! En d’autres termes, la main-d’oeuvre canadienne a augmenté de 4% tandis que la main-d’oeuvre américaine se contractait de 4% !

Résultat de ces tendances, le Canada devient une destination d’investissement très attirante, par rapport aux Etats-Unis. Le dollar canadien, en particulier, est de plus en plus attractif. Ces avantages ne sont pas nouveaux, mais ils restent plus pertinents que jamais.

Comme l’illustre ce graphique, le dollar canadien prend de la vitesse face au dollar US depuis plusieurs années. Nous pensons que cette tendance va se poursuivre — plus ou moins — au cours des prochaines années. Les investisseurs doivent toutefois s’attendre à des cahots sur leur chemin. Les devises peuvent parfois être plus agitées que les actions. Le dollar canadien a dégringolé de plus de 25% au plus fort de la crise du crédit de 2008, par exemple, tandis que les investisseurs terrifiés se ruaient sur le dollar US. Une fois la crise passée, le dollar canadien s’est repris. Mais la leçon est claire : les devises peuvent être volatiles.

Ceci posé, le dollar canadien nous semble un outil utile pour se préserver des agissements de la Fed.
[NDLR : Intéressé par le marché des changes et toutes les possibilités de gains qu’il offre ? Alors suivez le guide…]

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