Le système monétaire fondé sur le dollar falsifié est la véritable raison pour laquelle les riches deviennent plus riches.
« L’argent d’aujourd’hui », déclare l’économiste George Gilder « tente de duper le temps. Et c’est quelque chose qu’il ne faut pas faire. »
S’il ne dupe peut-être pas le temps, il dupe des cibles bien plus faciles : les consommateurs, les investisseurs et les entrepreneurs.
Il nous a fallu un moment pour comprendre ce que Gilder voulait dire. Puis nous nous sommes rendu compte qu’il avait raison.
Le temps, c’est l’ultime limite… l’ultime vérité… l’ultime fait.
La tyrannie du temps
Souvenez-vous, il y a les faits et il y a les mythes. Les faits véridiques sont ceux qui le demeurent quoi que vous pensiez.
Tout le reste, ce sont des opinions, des conjectures, ou du vent.
Elizabeth, la femme de votre chroniqueur, a une différente conception du temps que la sienne. Pour votre chroniqueur, le temps est un tyran, strict, inflexible.
Le soleil se lève, il se couche. Si vous tirez au flanc dans la journée, l’opportunité sera perdue à jamais. Cette partie de votre vie se sera évaporée, comme la rosée matinale, vous ne la reverrez plus jamais.
Elizabeth a une relation personnelle avec le temps. Si elle est en retard, elle s’attend à ce que le temps ralentisse pour l’attendre. Elle pense que le soleil devrait traîner un peu plus longtemps avant de se coucher… lui laissant le temps de finir son email avant le dîner.
Elle est contrariée lorsque cela ne se produit pas.
Elisabeth pense que le temps est comme le film qu’elle regarde sur son ordinateur. Quand le téléphone sonne au milieu du film, elle veut suspendre le temps, jusqu’à ce qu’elle soit prête à reprendre… ou même appuyer sur le bouton retour en arrière pour faire reculer le temps afin de pouvoir revoir des passages spécialement intéressants.
« La réception est à sept heure ; il est déjà sept heure un quart ; nous sommes en retard » maugréons-nous après avoir attendu dans la voiture.
« Eh bien tu n’as qu’à conduire un peu plus vite pour que nous soyons à l’heure ».
Hélas, le temps n’est pas coopératif.
Le temps est un « fait », et non un mythe. Il ne recule pas. Peu importe à quel point vous voudriez qu’il ralentisse… ou ce que vous en pensez… le temps avance.
De la même façon, l’argent réel est indifférent aux souhaits des travailleurs qui rentrent tard chez eux, aux consommateurs à court d’argent, et aux manipulateurs à la tête de la Fed.
Tout comme ces Moires, divinités du destin de la mythologie grecque, qui mesuraient le fil de la vie, l’argent réel échappe au contrôle de l’homme.
La dernière de ces trois divinités, Atropos, était connue comme celle « qui ne peut être détournée ». Elle était chargée de couper le fil lorsque votre heure était venue.
L’argent réel, comme le temps réel, ne peut être trafiqué. On ne peut ni l’étirer ni le compresser. Il est ce qu’il est.
Mais ça, c’était avant 1971… Là, nous sommes aujourd’hui.
A présent, nous n’avons plus d’argent réel. A la place, le monde a tout un troupeau d’imposteurs — le dollar, l’euro, le yen – tous manipulés par des banques centrales ignares.
Le miracle de l’argent réel moderne – qui n’existe que depuis quelques milliers d’années – est qu’il fonctionnait à travers le temps et l’espace. Il permettait aux gens de négocier avec des inconnus dans des endroits lointains, en franchissant souvent les barrières linguistiques, culturelles et religieuses.
Avec cet argent en main, l’affaire était conclue. Peu importait ce que l’on pensait ou ce qui se produisait ensuite.
L’argent permettait d’accumuler de la richesse (du capital), également.
Même si une récolte de tomates ou de laitues ne valait peut-être plus rien en quelques jours, avec cet argent le paysan pouvait conserver à très long terme la valeur réelle de son labeur passé. En utilisant cet argent, il pouvait également investir les fruits de son travail dans de nouveaux projets porteurs.
Le trucage du système
Le nouvel argent de substitution, qui n’existe que depuis 45 ans, est une escroquerie.
Un dollar de 1971 vaut actuellement environ 17 cents. Autrement dit, il a perdu 80% de son pouvoir d’achat. Si vous aviez compté dessus pour préserver la valeur de votre travail passé, vous vous êtes fait voler.
Le dollar falsifié a égaré une génération entière, la poussant à dépenser de l’argent qu’elle n’avait pas vraiment… en doublant ou triplant son ratio dette/revenus… en déplaçant encore plus sa richesse réelle en direction des personnes les moins productives : la Parasitocratie.
En 1971, le secteur des services financiers ne représentait que 1,25% du PIB. Aujourd’hui, il en représente plus de trois fois plus. En termes de production réelle, la finance reste minuscule. Mais c’est là que se trouve l’argent, à présent !
L’an dernier, les six plus grandes banques américaines ont augmenté les salaires de leurs dirigeants de 7,6% : soit une augmentation trois fois supérieure à celle du PIB, environ.
En attendant, la part de richesse nationale revenant aux 1% les plus riches est passée de 25 à 40%. Et le dixième de ces 1% les plus riches (les 0,1%) s’en sort encore mieux : sa part du revenu national est passée de 10% en 1971 à 20% à l’heure actuelle.
Un coup de chance ?
Pas vraiment. Le système a été truqué par ce nouvel argent.
Nous en dirons plus… à mesure que nous établirons les liens entre notre argent, notre économie et notre Parasitocratie.
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