La Chronique Agora

Dieu et la redistribution des richesses

▪ Le pape François appelle à une "redistribution des richesses".

Nous avons toujours eu un attachement sentimental à la religion. Certains de nos premiers souvenirs sont nés sur les bancs d’une église… le parfum des bougies en train de se consumer, le costume de laine qu’on ne portait que le dimanche… les surplis amples et les longues soutanes… les lumières clignotantes… et bien sûr, les hymnes ; près d’un demi-siècle plus tard, nous nous rappelons de beaucoup d’entre eux.

Nous nous souvenons également des mots comme étant de la musique et de la poésie — la version de la Bible dite du roi Jacques et le missel de 1928. Aujourd’hui, nous sommes dépassé. Nous connaissons les chants et la liturgie en anglais du 17ème siècle, avec des tournures vieillies qui nous mettent en porte-à-faux avec le reste de la congrégation.

Un de nos amis est mort il y a quelques années. Il était sur son lit de mort et on lui administrait les derniers rites. Il s’est alors remis un peu, avant de re-sombrer. Une nouvelle fois, un prêtre est venu pour préparer son chemin vers l’autre monde.

"Je ne savais pas que tu étais croyant", avons-nous remarqué après cette seconde visite.

"Oh, je ne suis pas croyant, j’applique simplement la coutume — l’inverse serait vulgaire".

Si la religion organisée survit, ce sera en dépit de ses promoteurs et protecteurs

Nous nous satisfaisons de notre religion telle qu’elle est — mais le clergé ne nous rend pas la tâche facile. Si la religion organisée survit, ce sera en dépit de ses promoteurs et protecteurs. Durant les années 70, ils ont décidé qu’il fallait moderniser nos prières et nos suppliques. Terminé, les rythmes familiers que nous chantions sans y penser pendant tant de décennies ; ils ont été remplacés par des refrains clinquants.

▪ Que dit la Bible de la reforestation ?…
Et les bonnes âmes ne se limitent pas aux avancées religieuses ; nous ne nous rappelons d’aucune mention de la reforestation dans la Bible, mais visiblement, ils sont sûrs qu’elle en parle quelque part.

Les rives de la baie de Chesapeake, en été, tendent à être chaudes, humides, avec une population dense d’arbres, de buissons et de lianes. Un voyageur abordant dans les environs d’Annapolis se retrouve à écraser des moustiques, à ôter des tiques et à gratter les plaques causées entre ses doigts par le sumac vénéneux.

Il pourrait penser s’être retrouvé dans le bassin de l’Amazone. Et 400 ans d’expérience ont appris aux autochtones à tenir la jungle en respect. Voilà pourquoi votre correspondant passe bon nombre de ses week-ends tronçonneuse au poing, abattant les arbres qui ont repoussé depuis l’année précédente, essayant d’empêcher sa ferme de devenir un enfer vert.

Néanmoins, les autorités ecclésiastiques du coin — qui doivent venir des Plaines ou du désert de l’Ouest — ont donné comme objectif au groupe de jeunes de la paroisse de planter des arbres. Comment savaient-ils que la région manquait d’arbres, ça n’a jamais été expliqué. Mais lorsque nous sommes venu à la messe dimanche dernier, le méfait avait été commis — défaisant le travail d’au moins quatre générations de sacristains.

Pendant des décennies, la tondeuse avait nettoyé la pelouse. Et les enfants roulaient sur la pente de la colline à côté de l’église… faisaient les 400 coups dans la prairie… sautaient… bondissaient… glissaient… criant et gambadant — chaque fois que les adultes étaient occupés à l’église.

A présent… s’ils se laissent rouler le long de la pente, ils rentrent dans un arbre.

Si Dieu avait un plan pour la redistribution des richesses, il a oublié de le mentionner

▪ … et de la redistribution de richesses ?
De même, si Dieu avait un plan pour la redistribution des richesses, il a oublié de le mentionner.

La plus haute autorité de l’Eglise catholique, en revanche, a son opinion sur la question. Voici ce qu’en dit le Huffington Post :

"Le pape François a appelé vendredi les gouvernements à redistribuer la richesse aux pauvres dans un nouvel esprit de générosité pour aider à freiner ‘l’économie d’exclusion’ qui s’installe aujourd’hui.

Le premier pape latino-américain s’est souvent exprimé avec vigueur contre les injustices du capitalisme et du système économique mondial qui exclut une si grande partie de l’humanité".

Dieu approuve-t-il le fait qu’on prenne de l’argent de force à certaines personnes pour le donner à d’autres ? De combien d’argent Dieu pense-t-il qu’une famille de quatre a besoin ? Le sort des gens est-il meilleur… ou pire… s’ils bénéficient d’un plan de redistribution des richesses ?

Nous n’en savons rien.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile