Deutsche Bank est un monstre des produits dérivés. Les actionnaires valorisent désormais cette banque comme au plus fort de la crise de 2008. « La banque allemande est de nature à propager les plus grands dommages dans le système financier », indiquait fin juin une note du FMI.
Deutsche Bank va-t-elle torpiller l’euro ?
Précisons d’abord que la banque affichait, au premier trimestre de 2016, un ratio de fonds propres (l’argent mis au pot par les actionnaires) sur engagements (toutes les lignes de crédit accordées et les positions de marché) de 36,2. Cela veut donc dire qu’elle a un levier de 36,2. Et cela veut dire que si tous ces « actifs » baissent de seulement 2,76%, Deutsche Bank est pul-vé-ri-sée, kaput…
Si nous vivions dans un monde normal, la sanction devrait être la faillite.
Mais Deutsche Bank est supposée trop grosse pour faire faillite. Ses engagements pèsent 1 902 milliards d’euros, soit presque la moitié de la taille de l’économie allemande.
Comment un tel monstre a-t-il pu naître et prospérer ? Vous connaissez la réponse, cher lecteur : grâce au « créditisme », un système monétaire et financier qui ne repose que sur la croissance infinie du crédit.
Mais comment la croissance infinie du crédit est-elle possible ? vous demandez-vous encore, cher lecteur sagace, éveillé à la finitude de l’homme et aux limites de sa petite vie terrestre.
C’est en réalité très simple. Il suffit de quatre conditions :
- Condition n°1 : Que les crédits ne soient adossés à rien, pas de vraie garantie, pas d’épargne pas d’argent déjà gagné. Du vent. Ça tombe bien, c’est le fondement du système monétaire actuel donc cette première condition est remplie.
- Condition n°2 : Que les taux d’intérêt baissent. Ainsi, si quelqu’un a des difficultés à rembourser un crédit, il trouve à se refinancer à taux plus bas. Il paie moins cher les intérêts. Vous deviez 100 à 2% sur 10 ans et tous les ans vous remboursiez deux. Vous tirez la langue ? Pas de problème : vous réempruntez les 100 mais à 1% et tous les ans vous ne remboursez plus que un. Vous avez encore du mal ? Toujours aucun problème : vous réempruntez les 100 mais à taux négatifs et sur 30 ans et tous les ans vous touchez un peu d’argent… Evidemment, ce n’est possible que si vous êtes un Etat, une entreprise très bien notée ou une banque. N’imaginez pas que le système monétaire actuel est conçu pour le grand public. Cette deuxième condition est remplie : les taux baissent depuis 1980. Récemment même, les gens ont tellement peur de laisser leur argent dans le système bancaire qu’ils préfèrent payer pour le confier à des Etats et les taux sont devenus négatifs.
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Comment le rendement de votre contrat d’assurance-vie pourra-t-il résister à un monde de taux zéro ou négatifs ? Y-a-t-il des solutions ? Oui : Simone Wapler vous les donne ici, et vous indique qu’il est urgent de vérifier votre contrat d’assurance-vie.
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- Condition n°3 : Que les durées de prêts s’allongent : 50 ans, 100 ans. Ainsi celui qui emprunte est irresponsable : après lui le déluge… Cette condition existe déjà, des Etats et des collectivités endettent des contribuables qui ne sont pas encore nés. La France a lancé en avril un emprunt à 50 ans, l’Irlande, un emprunt à 100 ans.
- Condition n°4 : Que le cash, les espèces soient interdites car des individus ultra-soupçonneux pourraient avoir la désagréable idée de fuir les banques en raison des taux négatifs. C’est en train de se mettre en place. Les Allemands restent encore un peu rétifs mais le bon Mario Draghi à la BCE va bien arriver à leur tordre le bras. Car, sinon qui va « sauver » le monstre Deutsche Bank ?
Attendez-vous donc à un déluge de liquidités (c’est à dire de la fausse monnaie, du crédit adossé à rien) et à ce que l’euro parte à la dérive avant de couler.
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Savez-vous qu’il est possible de faire simplement des plus-values en profitant de la baisse des banques européennes ?
Dans Crises, Or et Opportunités, nous ne faisons pas que miser sur des minières. Nous vendons à découvert certaines banques européennes ce qui nous a permis de dégager en février 19% et 25% sur la chute de Barclays puis en avril 14% et 13% sur la chute de Deutsche Bank. A votre tour d’en profiter Pack.