Deutsche Bank court après les dollars tandis que les déposants fuient. Son président assure qu’il ne s’agit que d’un « problème d’image ». C’est une variation sur un air de musique familier, déjà entonné à l’époque du naufrage de Lehman Brothers.
En réalité, le message de John Cryan est loin d’être rassurant. Les deux cauchemars d’une banque sont la fuite des déposants – ce qui est effectivement un problème d’image- et, comme nous l’avons vu hier, la course aux dollars pour les grandes banques internationales.
Les déposants fuient toujours pour une raison et pas parce que le logo ne leur plaît plus ou autre problème d’image. Dans le cas de Deutsche Bank (DB), les déposants sont des fonds spéculatifs, ce qui est normal étant donné la spécialité « produits dérivés » de DB. Ces fonds n’ont pas apprécié l’idée que la banque pourrait ne pas être sauvée et qu’ils puissent perdre leurs dépôts.
Le discours de Cryan est connu et le marché s’en moque. Le cours de l’action Deutsche Bank continue à s’effondrer.
source : Zerohedge
Comme vous le voyez, il reste encore du potentiel à la baisse. Mon collègue Jim Rickards estime que le cours de Deutsche Bank pourrait descendre sous un euro. Il vous explique comment empocher 740% de gain … à condition de vous placer avant le 3 octobre (jour férié en Allemagne). Tout est expliqué ici.
Dans ce genre de crises, il faut les « bonnes liquidités ». Des liquidités en dollars ne sont pas des liquidités en euros.
Sur le graphique ci-dessous, vous voyez cette fois l’assèchement des dollars disponibles pour ceux qui veulent changer des euros. Plus la courbe plonge, moins il y a de dollars.
source : Zerohedge
La demande de dollars à sept jours auprès de la Banque centrale européenne a augmenté de 2 000%.
Ce n’est pas seulement une simple petite fin de trimestre difficile pour les banques, comme le fait remarquer ironiquement le site Zerohedge.
L’ombre de Deutsche Bank ne doit pas faire oublier les difficultés de Monte dei Paschi di Siena en Italie qui n’a pas réussi à boucler son augmentation de capital.
« Les banques européennes affrontent une crise de profitabilité et non une crise bancaire », a indiqué le ministre des Finances autrichien Hans Joerg Schelling le 29 septembre.
Vous vous souvenez de la musique du Titanic Lehman Brothers : « les banques n’affrontent pas une crise de solvabilité mais une crise de liquidités », entendait-on à l’époque.
Depuis, on a soigné une crise de solvabilité à coup de fausse monnaie… ce qui a permis de continuer à servir des bonus et d’enrichir la Parasitocratie financière.
Mais, effectivement, la fausse monnaie n’a pas réussi à créer assez de profits pour renouer avec la rentabilité. Et ça commence à se voir…
Lundi 3 octobre est un jour férié en Allemagne. Il est probable que le sort de DB se scelle ce week-end. A défaut, le marché va augmenter la pression jusqu’à la faillite ou le sauvetage.