La Chronique Agora

Comment Deutsche Bank a brillamment passé ses stress tests

Deutsche Bank, économie réelle - banque centrale - système monétaire

Deutsche Bank a reçu un traitement de faveur pour ses stress tests selon le Financial Times. Une petite différence de quatre milliards de dollars lui a permis d’afficher un niveau de fonds propres un peu plus flatteur et rassurant que la cruelle réalité.

Les stress tests ont été publiés en fanfare le 31 juillet et validés par l’autorité de contrôle suprême : la BCE. Dans le cas de Deutsche Bank, une vente des participations dans la banque chinoise Hua Xing avait été actée en décembre 2015. Mais six mois plus tard, aucune trace de l’arrivée des fonds. Deutsche Bank estime être victime du contrôle des capitaux sortant de Chine, ce qu’a rapidement démenti SAFE (comme State Administration of Foreign Exchange, l’instance chinoise dans ce domaine). Toutefois, les capitaux absents ont quand même été comptabilisés comme étant bien là.

I.M.P.A.C.T.

Jim Rickards vous dévoile sa stratégie exclusive pour réaliser des gains potentiels à trois ou quatre chiffres grâce à la Guerre des devises qui se déroule actuellement…

… Et cela sans investir sur le Forex… ni prendre de risques inutiles !

Cliquez ici pour tout savoir.

Ce détail apparaissait dans une petite note sournoise de bas de page, mais il s’agit bien d’un traitement de faveur car plusieurs banques étaient dans des cas similaires (notamment l’espagnole Caixabank pour 2,65 milliards d’euros) et les sommes ne figuraient pas à l’actif.

Si cette manoeuvre visait à augmenter la confiance dans Deutsche Bank, dans les stress tests, dans la supervision d’une banque centrale à la fois juge et partie, et dans des calculs de ratio de fonds propres alambiqués, c’est raté.

Même publiée fin juillet dans la torpeur de l’été, l’astuce comptable est finalement découverte.


Avez-vous des actions bancaires dans votre PEA ? Comment viser un rendement moyen de 15% par an sans prendre de risques inutiles ? Toutes les réponses sont ici.


Les chiffres nus font peur

Au deuxième trimestre, Deutsche Bank affichait 48,1 milliards d’euros de fonds propres durs pour des engagements de 1 755,19 milliards d’euros, soit un levier de 36,5 et un ratio Core Tier 1 réel de 2,74.

Commentaire de Jean-Pierre Chevallier :

« Il faudrait augmenter le montant des capitaux propres de… 111 milliards d’euros ou diminuer le total des dettes de… 1 220 milliards pour respecter les règles prudentielles préconisées par ce bon vieux Greenspan, à savoir le ratio Core Tier 1 de 10% sans pondérer les actifs ».

Dit encore autrement, 2,74% de perte sur ses engagements grille la totalité des fonds propres de Deutsche Bank. Quant aux 14 milliards de dollars d’amende, soit 12,5 milliards d’euros, ils brûlent plus d’un quart des fonds propres.

Rappelons que les évaluations de solidité des banques par des calculs des actifs « pondérés des risques » ne sont que du vent. Ce modèle – ou plutôt ces modèles puisque chaque banque bricole le sien – sont désormais contestés par l’ex-président de la Fed Alan Greenspan, la Fed, la Banque des règlements internationaux, l’ex-président de la Bundesbank allemande Axel Weber, l’autorité prudentielle britannique et même la directive européenne (Capital Requirements Regulation CRR/CRD IV de la Commission Européenne).

Les écuries d’Augias attendent toujours leur Hercule.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile