Les principes conservateurs — un gouvernement, des déficits, des guerres et une bureaucratie limités –sont jetés aux orties par les conservateurs eux-mêmes.
Un titre de l’agence Associated Press a attiré notre attention il y a quelques jours :
« Les conservateurs réclament du changement après que le parti républicain a perdu la Chambre ».
Quoi ? Nous ne savions pas qu’il restait des conservateurs…
Parmi les nombreuses choses sur lesquelles nous nous sommes trompé, il y avait notre hypothèse, il y a deux ans environ, que M. Trump finirait par lancer un nouveau parti — comme Juan Perón ou Emmanuel Macron.
Nous pensions que les conservateurs du parti républicain résisteraient à sa marque de fabrique politique très particulière, et qu’il devrait se séparer et commencer un nouveau mouvement.
Au lieu de cela, il a refait le parti républicain à sa propre image. Le parti — qui défendait autrefois un programme conservateur, avec un gouvernement limité et des budgets équilibrés — est désormais prêt à suivre tout ce que propose M. Trump.
Il n’y a jamais rien eu de conservateur chez Donald J. Trump, toutefois. Il est plus grand que nature, et prêt à aller là où aucun président n’est encore allé.
On peut trouver des parallèles dans l’Histoire, principalement dans des pays étrangers — particulièrement en Amérique Latine.
Mais M. Trump est sui generis… au moins à la Maison Blanche.
A une autre époque, Le Donald n’aurait pas été pris plus au sérieux, en tant que candidat, qu’un homme de spectacle comme P.T. Barnum ou une idole du grand écran comme Rudolph Valentino.
Et si, par un coup du hasard, l’un ou l’autre avait été élu, il n’aurait été qu’un amusement — une aubaine pour les journalistes et les médias, mais sans autre grande importance.
Un passage important de l’erreur à la catastrophe
- Trump, cependant, n’a pas été élu par accident ou par chance. Et il n’est pas arrivé à un moment où tout allait bien.
Nous pensons plutôt qu’il a un rôle majeur à jouer dans l’évolution historique de l’économie américaine, qui passe de l’erreur à la catastrophe.
Trump a été élu parce que l’Américain moyen se fait arnaquer depuis 40 ans. Durant cette période, le principal — le seul, souvent — actif que la personne moyenne avait à offrir — son temps — a vu sa valeur décliner.
Comme nous l’avons déjà démontré, il lui faut désormais travailler deux à trois fois plus longtemps pour acheter la maison ou la voiture moyenne.
Quant à payer sa part de la dette nationale… ou sa part de la dette totale — vous pouvez oublier ça ; il n’y arrivera jamais. Il n’aura pas assez de temps.
Et tandis que le travailleur moyen s’est appauvri, d’autres — les élites, les 1%, les actionnaires, les initiés, ceux qui ont une bonne éducation et un beau carnet d’adresses — se sont enrichis. En termes ajustés à l’inflation, le Dow a grimpé de 760% depuis 1978. Les salaires réels, eux, stagnent.
La mesure par le temps ne triche pas
Si l’on utilise le temps comme mesure ultime de la richesse, aujourd’hui, les 10% les plus aisés sont si riches qu’ils peuvent contrôler jusqu’à quatre fois plus du temps du travailleur que dans les années 1970.
Les électeurs ne voyaient pas forcément les choses en ces termes… mais ils avaient le sentiment que quelque chose n’allait pas. Ils ont donc voté pour que M. Trump fasse quelque chose. « Rendez sa grandeur à l’Amérique », ont-ils supplié.
Hélas, le président n’a pas compris le défi et a manqué sa chance d’y changer quoi que ce soit. On ne peut y parvenir qu’en revenant aux principes conservateurs qui ont fait toute sa grandeur à l’origine — un gouvernement limité, des déficits limités, des guerres limitées et une bureaucratie limitée.
Au lieu de cela, le président a approfondi le déficit et détourné l’attention des masses avec des querelles publiques, des murs aux frontières et des guerres commerciales.
A présent, maintenant que les démocrates ont le contrôle de la Chambre des Représentants… et que M. Trump a le contrôle des républicains… l’opportunité a disparu. Il n’y aura pas de vraie réforme, d’aucune sorte.
C’est bien entendu exactement ce qu’espéraient les initiés.
Une perte de 20 000 milliards de dollars
Le problème, c’est que le changement arrive quand même. C’est le changement que M. Trump ne peut pas arrêter… et que bien peu seront contents de voir arriver.
C’est le changement qui se produit lorsque 35 000 milliards de dollars de dette excessive et impossible à rembourser rencontrent le mur de la hausse des taux.
Cela se produira sous la forme d’une gigantesque vague de ventes sur les marchés. Ce que nous avons vu jusqu’à présent, ce ne sont que de légers signes avant-coureurs — comme les grondements du Vésuve — d’une future collision bien plus grande.
Le Dr. John Hussman, analyste à Wall Street :
« … la Fed a créé une bulle de plus qui a encouragé un endettement largement accru dans tous les secteurs de l’économie, et expose les investisseurs boursiers US à une perte probable qui dépassera les 20 000 milliards de dollars de capitalisation boursière dans les années qui viennent.
Une perte de 20 000 milliards de dollars ? Ridicule. […]
Malheureusement, c’est bien ainsi que les valorisations fonctionnent sur l’ensemble du cycle. C’est ainsi qu’il était possible de projeter avec exactitude une perte de -83% sur les actions technos en mars 2000, et une perte d’environ -50% pour le S&P 500 après son sommet de 2007. Lorsqu’on frôle les 40 000 milliards de dollars de capitalisation boursière aux Etats-Unis, le ratio le plus élevé par rapport au PIB US de toute l’Histoire, une perte de la moitié de cette capitalisation lorsque le cycle atteindra sa fin est une estimation conservatrice. Ce n’est en tout cas pas le scénario du pire.
Rappelez-vous également, suite aux effondrements de 2000-2002 et de 2007-2009, que l’assouplissement de la Fed ne fait rien pour provoquer la spéculation dans des périodes où les investisseurs sont averses au risque, parce que dans un tel environnement, les liquidités sûres sont un actif désirable, au lieu d’être considérées comme inférieures ».
Oui, le changement se produit qu’on le veuille ou non.
Et le changement est naturel… et sain (une « correction » efface les erreurs).
Mais l’histoire ne finit pas là. Cette perte boursière de 20 000 milliards de dollars sortira des poches des riches… du Deep State… et d’un certain D.J.T.
C’est à ce moment-là, prédisons-nous, que M. Trump laissera sa vraie marque sur l’Histoire. Le président ne se contentera pas de demander poliment de l’aide à la Fed. Avec l’aide des démocrates et des nouveaux républicains, il fera exploser les obstacles qui se trouvent sur son chemin.
Ensuite… eh bien… nous verrons ce qui se passera.
Mais nous pensons que vous n’allez pas aimer.
[NDLR : Un petit aperçu ? C’est par ici… (il y a aussi les moyens de vous protéger)]