▪ Ces derniers temps, les marchés actions sont ultra-volatils. Ce que ces mouvements extrêmes nous disent, c’est que les investisseurs sont très incertains. Ils savent que les enjeux sont extrêmement importants. Et ils ne savent pas quelle direction les choses vont prendre.
La semaine dernière, ils semblaient parier que l’Europe finirait par s’en sortir. Leur optimisme paraissait justifié : le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a laissé tomber l’idée de tenir un référendum.
« Hé, Georges », ont déclaré les banquiers… « Vous ne pouvez pas laisser les électeurs décider d’une chose pareille. Vous savez ce qu’ils vont dire. Ils diront qu’ils ne veulent pas payer ces satanées dettes. Et nous, qu’est-ce qu’on fera ? »
Evidemment, ce n’est pas aussi simple. Lorsque tout allait bien, les Grecs ont pu emprunter beaucoup d’argent — à des taux d’intérêt dignes des Allemands. Quiconque se serait donné la peine de regarder l’historique de la dette grecque aurait su qu’il s’agissait d’un mauvais pari pour les prêteurs. Les Grecs sont en défaut de paiement près d’une année sur deux… depuis qu’ils ont gagné leur indépendance en 1828. Ils sont doués pour tirer avantage du système, s’amuser… et profiter de la vie. Ils se couchent tard… mais partent en retraite tôt !
Qui peut leur en vouloir d’avoir pris l’argent des banquiers ? Et qui peut les blâmer de ne pas vouloir les rembourser ? Les banquiers auraient dû y réfléchir à deux fois avant de prêter aux Grecs !
▪ Au coeur du problème, il y a une grande quantité de dette qui ne peut vraiment pas être remboursée. Plus on met une économie sous la pression de mesures d’austérité… moins on en obtient de jus. Plus on essaie de payer… moins on en est capable.
La dette est mauvaise, pourrie… elle a tourné… elle a dépassé de loin sa date de péremption.
La chose la plus intelligente serait de laisser le marché régler la situation. La Grèce fait défaut. Les banques font faillite. La dette est « payée » par les gens qui devraient la payer — ceux qui ont prêté aux Grecs à l’origine.
Evidemment, les banquiers… et les gens qui gèrent les finances gouvernementales… ne veulent pas que ça arrive. Ils ont passé leur carrière tout entière à faire en sorte que la dette s’accumule. Ils veulent que ça continue… au moins jusqu’à ce qu’ils prennent leur retraite.
Ils persistent donc. Et déblaient le chemin — en éliminant les obstacles de type « référendum démocratique ». La démocratie, c’est parfait quand les électeurs vous donnent la réponse que vous attendez. Quand ce n’est pas le cas… oubliez ça.
Personnellement, nous ne croyons guère en la démocratie. Après tout, pourquoi un tas d’étrangers devraient-ils nous dire quoi faire ? Elle est bonne à plusieurs choses, toutefois. Décider des couleurs du drapeau, par exemple. Ou de l’hymne national. Ou qui représentera le pays lors du concours de Miss Univers.
Sinon, pas besoin de démocratie… Mieux vaut laisser les gens décider par eux-mêmes de la manière d’organiser leur vie.
Mais il ne sert à rien d’exposer notre credo. Les gens s’en fichent. D’ailleurs, ils veulent que quelqu’un leur dise comment organiser leur vie.
Le problème de la Grèce devrait être une question privée — entre les débiteurs et les créditeurs. Ils peuvent s’arranger entre eux. Cela a toujours été le cas. Mais si vous voulez essayer de renflouer les créditeurs… en faisant payer les citoyens… vous pourriez au moins avoir la courtoisie de leur demander leur avis !