La Chronique Agora

Désendettement, pleurs et grincements de dents

▪ Les actions américaines vacillent au bord du précipice depuis des semaines. Quelqu’un devrait leur administrer une bonne poussée dans le dos !

En attendant, les investisseurs espèrent, supputent et attendent un nouveau jour. "Peut-être que je peux quand même gagner de l’argent en Bourse", se disent M. et Mme Tout-le-Monde en achetant un fonds d’investissement. "Je dois rester sur le marché, il grimpe", se disent les pros.

Et ainsi de suite…

Mais la Grande Correction se poursuit. De Bloomberg :

"La dette des ménages [US] s’est réduite de 1,5% au deuxième trimestre".

"Les ménages américains ont réduit leurs dettes lors du dernier trimestre, fermant leurs comptes de cartes de crédit et contractant moins de prêts hypothécaires, alors que le chômage persiste à frôler des sommets de près de 16 ans, selon une étude de la Réserve fédérale de New York".

"L’endettement des consommateurs atteignait un total de 11 700 milliards de dollars à la fin juin, un déclin de 1,5% par rapport aux trois mois précédents et de 6,5% par rapport au sommet atteint au troisième trimestre 2008, selon le rapport trimestriel de la Fed de New York sur la dette et le crédit des ménages".

"Le rapport renforce les prévisions de ralentissement économique durant le deuxième semestre 2010, les consommateurs freinant leurs dépenses et reconstruisant leur épargne. La Fed a déclaré la semaine dernière que la reprise serait ‘plus modeste’ qu’elle l’anticipait, et a annoncé qu’elle maintiendrait ses détentions boursières à 2,05 milliers de dollars pour empêcher que l’argent ne s’échappe du système financier".

"’Tout le monde avait compris, en arrivant dans cette reprise, que les besoins de réduction des dettes et de désendettement constitueraient des vents contraires assez significatifs’, a déclaré Stephen Stanley, chef économiste chez Pierpont Securities LLC à Stamford, Connecticut. ‘Les ménages en particulier continuent de se montrer bien plus conservateurs que par le passé récent’."

"La Fed a déclaré la semaine dernière que le chômage élevé, la baisse de la richesse immobilière et le crédit difficile entravent les dépenses des ménages, qui représentent 70% de la plus grande économie mondiale. Les autorités ont réitéré leur engagement à maintenir les taux bas durant une ‘période prolongée’ afin de soutenir la reprise. Le taux de chômage [américain] est resté à 9,5% en juillet, et demeure au-dessus des 9% depuis mai 2009".

La dette de consommation avait radicalement augmenté durant la Bulle époque. Paul Wright nous en dit plus :

"En 2005, les 164 millions de détenteurs de cartes de crédit aux Etats-Unis avaient mis 2 000 milliards de dollars sur leurs cartes — soit 12 500 $ par détenteur de carte. Tout cela est venu augmenter une dette de consommation massive, qui a été multipliée par plus de sept en 28 ans — de 355 milliards de dollars en 1980 à 26 000 milliards en 2008. En 2008, la dette de consommation était sept fois plus élevée, tandis que le taux d’épargne était sept fois plus bas qu’en 1980".

A présent, les consommateurs remboursent leurs dettes — ou font défaut — au rythme de 6% environ par an. Nous ne savons pas où ira ce processus, mais si la dette de consommation doit être réduite de moitié, il faudra entre sept et dix ans, à ce rythme.

▪ En attendant, le New York Times appelle les deux grands prêteurs hypothécaires nationalisés Fannie Mae et Freddie Mac "des zombies". Mais selon le journal, il faudra "les tolérer pendant un temps".

La somme d’arriérés, pour les paiements hypothécaires, augmente.

Et la Fed est de retour sur le marché obligataire, pour acheter la dette du gouvernement fédéral américain. Elle a acheté pour 2,55 milliards de dollars de dette du Trésor US cette semaine.

Les pleurs et les grincements de dents… les renflouages et les usines à gaz… les solutions insensées et les diversions sottes — tout est normal !

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