La Chronique Agora

Des profits… stratosphériques ? (1)

Par Jean-Claude Périvier (*)

Le 3 février 2009, le monde entier, stupéfait, apprenait que l’Iran venait de mettre sur orbite un satellite artificiel, devenant une puissance spatiale après l’Inde, la Chine, etc. Ce n’était pas la première fois que le monde était ébahi par un événement aussi soudain qu’inattendu.

Ainsi, le 4 octobre 1957, une nouvelle ère de l’histoire du monde s’ouvrait : à la surprise générale, l’URSS lançait le premier satellite artificiel, Spoutnik 1, petite sphère de 58 centimètres de diamètre pesant 83,6 kilos. Fantastique coup de propagande en ces années de guerre froide, cet exploit technique permettait aux Soviétiques de doubler les Etats-Unis, lesquels étaient seulement aux tests au sol.

Ces derniers accélèrent, et le 1er février 1958, le lancement réussi d’Explorer 1 leur ouvrit les portes de la conquête de l’espace. Entre-temps, en novembre 1957, les Soviétiques avaient accentué leur avance en lançant Spoutnik 2, avec à son bord la chienne Laïka, ce qui constituait le premier vol "habité".

La conquête spatiale est indissociable de la guerre froide, car elle fut l’occasion d’une rivalité et d’une course entre l’URSS et les Etats-Unis. Si ces derniers prirent définitivement le pas sur leurs concurrents en marchant sur la Lune, grâce à la puissance et à la maîtrise des ordinateurs, il fallut attendre 1975 pour que l’arrimage des vaisseaux spatiaux Soyouz et Apollo scelle le début d’une coopération internationale dans l’espace.

La voie était ouverte pour l’exploitation des techniques spatiales et l’envoi des sondes vers des planètes plus lointaines.

La technologie spatiale, un vrai enjeu géopolitique
Tout ceci appartient à l’Histoire, mais le lancement iranien, véritable provocation géopolitique, montre que la conquête spatiale est plus que jamais d’actualité. Que cherchent donc les hommes à travers cette quête ? Comme d’habitude, la connaissance de l’univers, et aussi la puissance que peut procurer la suprématie dans la maîtrise d’un ensemble de technologies.

La connaissance de l’univers va toujours plus loin depuis plus d’un quart de siècle avec les télescopes géants, avec les sondes qui explorent Mars ou Vénus. En jeu : la recherche d’éléments vivants, d’eau ou de richesses minières. Voilà un objectif de la conquête spatiale qu’il ne faut pas oublier, même s’il se place dans un contexte de très long terme.

La connaissance scientifique de notre Terre est aussi une motivation forte de l’aventure spatiale : l’observation des phénomènes géo-climatiques prend toute son importance avec les dérèglements du climat.

La connaissance par la transmission de l’information n’a cessé de se développer. Les hommes n’ont jamais autant communiqué que depuis cinquante ans ! La voie ouverte par Telstar a donné de multiples satellites de communication qui ont, n’ayons pas peur des mots, changé le monde de la téléphonie, puis de la transmission de données ou d’images. Les satellites ont été, là encore, un élément clé dans le développement du commerce international comme de la finance mondiale, avec ses bons et ses mauvais côtés.

Et enfin, il y a les satellites militaires. Comme souvent en matière de hautes technologies, le fossé est mince entre applications civiles et applications militaires. Satellites de communication bien sûr, mais aussi satellites d’observation (comme l’Européen Helios) qui permettent aux armées des pays développés de détecter le moindre mouvement, le moindre changement sur le terrain, qui pourrait être à l’origine d’une menace.

Satellites d’écoute et de détection, satellites de positionnement GPS militaire, la liste est longue… En dépit des conventions internationales qui ont été signées, les satellites peuvent aussi être porteurs d’armes de destruction massive, nucléaire ou autre, ce qui a évidemment donné naissance aux satellites intercepteurs. Vous n’avez sûrement pas oublié le faramineux projet de "guerre des étoiles" cher au président Ronald Reagan…

Nous verrons la suite dès demain.

Meilleures salutations,

Jean-Claude Périvier
Pour la Chronique Agora

(*) Parallèlement à sa carrière dans le conseil aux entreprises et l’intelligence économique, Jean-Claude Périvier s’intéresse à la Bourse et à l’investissement depuis 1986. Analyste de talent, il excelle à détecter et anticiper les tendances futures… pour en déduire les meilleures opportunités de gain dans sa toute nouvelle lettre d’information, Défis & Profits.

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