La Chronique Agora

Demi teintes

 

** Une fin de semaine en demi-teinte pour les places mondiales vendredi. Du côté européen, on reprenait quelques forces ; du côté américain, par contre… des fissures commencent à apparaître non plus seulement sur les marchés, mais bel et bien dans l’économie elle-même.

Le CAC 40 a ainsi terminé la séance de vendredi en hausse : +0,25%, à 4 959,7 points. Le Footsie britannique, lui s’adjugeait +0,33%, tandis que son collègue allemand, le DAX, stagnait.

Aux Etats-Unis, on avait un peu de tout : une baisse de 0,11% pour le Dow Jones, à 11 247,87 points… une stagnation pour le Nasdaq à 2 219,41… et une hausse pour le S&P 500, qui, à 1 288,22 points, a grimpé de 0,20%.

Le facteur qui a déclenché tant de doutes et remous, c’est bien entendu l’annonce des derniers chiffres de l’emploi américain. Autant vous le dire tout de suite, cher lecteur : ils sont moins bons que prévu. 75 000 emplois créés au mois de mai, selon le département du Travail US, contre… 174 000 attendus par les analystes. Le salaire moyen progresse d’un maigre 0,1% (contre 0,3% prévus par le consensus).

Cela fait désormais trois mois que les créations d’emploi reculent par rapport au mois précédent : de quoi relancer la machine à rumeurs sur un arrêt des hausses de taux de la part de la Fed… et surtout, de quoi franchement inquiéter quant à l’état de santé de l’économie américaine.

"… Le secteur de la distribution a détruit 27 000 emplois", annonçait La Tribune ce matin, "ce qui peut être interprété comme étant une anticipation d’une baisse à venir de la consommation, laquelle contribue aux deux tiers de l’économie. De même, malgré le retour de beaux jours, le secteur de la construction n’a créé que 1 000 emplois (16 000 en avril)".

Hm… baisse possible de la consommation et faiblesse de la construction : fin de bulle, vous avez dit fin de bulle ?

** Evidemment, tout cela n’était pas fait pour améliorer la santé du dollar. Le billet vert a ainsi terminé vendredi sur une baisse considérable, à 1,2920 pour un euro. Voilà qui confirme l’analyse que faisaient il y a quelques jours notre Banquier Central et son comparse Egisthe l’Analyste : "des niveaux de support important ont été touchés à la mi-mai [pour le dollar], notamment contre le yen ; ils militent pour une pause intermédiaire dans une tendance qui reste baissière à long terme pour le billet vert".

"Une telle glissade, tacitement encouragée par le gouvernement US, favorise les exportations américaines en les rendant plus compétitives ; par ailleurs, elle diminue d’autant la dette publique du pays ; mais elle fait courir le risque d’augmenter les pressions inflationnistes sur l’économie américaine… Suscitant de nouvelles prises de bénéfices sur les marchés d’actions".

Voilà qui n’augure rien de bon pour les semaines qui viennent… même si toute l’équipe du Journal d’un Banquier Central a de quoi rester sereine, avec des gains de 28%, 15%, 30%… engrangés le mois dernier. Pour en savoir plus, continuez votre lecture…

Du côté des taux, même confusion : la perspective de l’arrêt des hausse de la Fed a provoqué une détente générale. Le bon du Trésor US à 10 ans, par exemple, s’est détendu de pas moins de 10 points de base, à 5% tout juste.

** Quant à l’or jaune et l’or noir, ils grimpent tous les deux. Le premier a ainsi terminé la semaine à 632,25 $ l’once au second fixing de Londres.

Le second, lui, se délecte du renouveau des tensions entre l’Iran et l’Occident (Téhéran ayant rejeté les conditions de Washington pour des négociations directes sur le sujet du nucléaire iranien). Et si l’on greffe à cela de nouveaux troubles au Nigeria… on obtenait vendredi à New York un baril de WTI à 72,33 $.

 

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile