La Banque centrale européenne s’est livrée à des achats d’obligations d’entreprise en placements privés aggravant ainsi ses manipulations de délit d’initiés.
A La Chronique Agora, nous pensons que le crédit garanti par l’Etat et distribué sans restriction par les banques centrales freine l’économie au lieu de l’aider. Cette idée est totalement contraire à la pensée dominante actuelle… d’où notre besoin de radoter.
Si j’écrivais, « Baisser les taux d’intérêt est la seule façon de relancer la croissance et de lutter contre le chômage ; il faut que le crédit ne soit pas cher », je pourrais m’arrêter là car ceci est « consensuel ».
Mais si j’écris « Christine Lagarde, Mario Draghi, Janet Yellen sont des profiteurs. Les taux bas ou négatifs ne servent qu’à faire durer un système qui nous ruine mais dont ils font leurs choux gras », il faut que j’écrive des dizaines de milliers de signes pour me justifier. Ces dizaines de milliers de signes seront cependant noyés dans les milliers de milliards de signes de la pensée consensuelle. D’où la nécessité de répétition.
En fait, c’est exactement comme les pauvres petits euros que nous gagnez vraiment à la sueur de notre front qui sont noyés dans les milliers de milliards d’euros que font surgir du néant ces coquins de Christine Lagarde, Mario Draghi ou Janet Yellen pour les donner à leurs copains.
Selon The Wall Street Journal, Mario Draghi a secrètement acheté des obligations d’entreprises européennes directement auprès de ces compagnies.
Vous n’êtes pas choqué ?
Je reformule.
Vous êtes patron d’une grande multinationale européenne. Vous contractez un emprunt obligataire que vous ne placez pas sur le marché, ce sera un « placement privé ». Pas de prospectus, pas de déclaration préalable à un quelconque gendarme des marchés. Mario Draghi vous achète directement ce papier. Voilà qui arrange sacrément vos affaires, non ? Vous levez du cash rapidement et sans publicité aucune. Les patrons de PME et les artisans qui luttent chaque jour pour trouver des financements apprécieront.
The Wall Street Journal cite Repsol (500 millions de dollars), Iberdrola (200 millions d’euros). Morgan Stanley a officié en tant qu’intermédiaire.
Comme il s’agit de placements privés, on ne peut tout connaître des investissements de copinage de Mario Draghi.
On peut cependant en voir les effets grâce au graphique du Wall Street Journal.
En bleu, les taux d’intérêt des obligations d’entreprises que la Banque centrale européenne n’achète pas car ces entreprises ne sont pas éligibles au capitalisme de copinage.
En vert celles que la BCE achète.
Vous constatez que l’écart entre les deux augmente. Il atteint 0,65%.
Non seulement la BCE favorise certaines entreprises par rapport à d »autres. Mais elle le fait secrètement. Elle aggrave donc sa manipulation de délit d’initiés. Car la manipulation consiste à racheter ouvertement sur le marché secondaire des obligations déjà émises. Le délit d’initiés consiste à le faire secrètement.
Selon Citigroup « les obligations éligibles aux rachats de la BCE affichent des surperformances de 30% par rapport aux autres ».
Mais revenons à nos idées perverses, simplettes et largement minoritaires.
Nous avons nommé le système actuel de crédit adossé à rien, le « créditisme », par opposition au capitalisme. Dans le capitalisme, le crédit est adossé à de l’épargne existante et finance l’investissement. Dans le créditisme, le crédit n’est adossé à rien, sauf à la garantie de l’Etat ; il finance surtout de la consommation et de mauvais investissements puisque la sanction capitaliste de la faillite ne peut jamais tomber. En effet, l’Etat ou la BCE sont réputés immortels et leur caution ce sont les contribuables dociles.
C’est donc tout naturellement que le créditisme a engendré des montagnes de dettes publiques et d’impôts.
Et chaque campagne électorale voit une surenchère.
Depuis l’avènement du créditisme, la dette publique augmente, les impôts aussi, la classe moyenne se sent « déclassée » et les inégalités injustifiables augmentent.
Mais Christine Lagarde, Mario Draghi, les dirigeants de Repsol, Iberdrola, ou même EDF, les intermédiaires Morgan Stanley ou Crédit Suisse ne s’en plaignent pas…
L’argent du créditisme est factice mais les profits des coquins sont bien réels.
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