La Chronique Agora

Attention : le (crime) délit de lèse-banque peut vous coûter cher

▪ Nous sommes très critiques vis à vis des banques car nous estimons que nous vivons dans un système corrompu où banques et gouvernements s’épaulent pour soutenir la plus invraisemblable bulle de crédit de l’Histoire.

A l’origine de cette bulle de crédits (publics et privés) se trouve un système de monnaie adossée à rien et contrôlée par les banques centrales.

Monnaie adossée à rien, n’est peut-être pas la meilleure définition de ce système ; il serait plus juste de dire "monnaie adossée à la confiance".

– Confiance dans le respect des engagements d’Etat souverains
– Confiance dans la monnaie imposée par ces Etats ou groupes d’Etats
– Confiance dans les Banques centrales censées veiller à l’intégrité de chaque système monétaire
– Confiance dans les banques commerciales

Emettre, en France, une opinion critique sur ce système est devenu un délit. Parce que si vous sapez la confiance, vous sapez la monnaie et si vous sapez la monnaie, vous sapez l’Etat.

▪ La banque contre-attaque
Un blogueur reconnu et respecté dans les milieux non autorisés, grand scrutateur de bilans bancaires, Jean-Pierre Chevallier, s’est fait condamner en justice, le plaignant étant la Société Générale. Son crime de lèse-banque ? Avoir parlé du ratio de solvabilité de différentes banques — dont la Société Générale –, et avoir ainsi "diffusé une information inexacte sur le niveau d’endettement de cet établissement bancaire". Amende 10 000 euros.

Je vais moi aussi commettre un délit de lèse-banque pour vous expliquer cette affaire. Traditionnellement, la solvabilité d’une banque était évaluée comme un rapport entre les engagements d’une banque, ce qu’elle prête, et ses fonds propres, c’est-à-dire l’argent qu’elle possède réellement (ce que ses actionnaires ont mis au pot et remettent éventuellement grâce aux bénéfices).

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Traditionnellement, du temps où les banques n’étaient pas "trop grosses pour faire faillite" et où les dirigeants étaient responsables sur leurs bien propres, ces ratios étaient laissés à la latitude des banquiers. Si la période leur paraissait risquée, ils mettaient de côté plus de fonds propres. Si au contraire les affaires paraissaient prospères, ils en avaient moins. S’ils faisaient faillite, ils se suicidaient assez souvent.

Depuis, la réglementation a supplanté la sanction naturelle du capitalisme, qui est faut-il le rappeler, la faillite. Les banques sont devenues trop grosses pour faire faillite. Les lobbys bancaires ont défendu l’idée de ratio core tier one. Ce concept obscur permet de pondérer les engagements en fonction des risques. Par exemple, prêter à une grande démocratie surendettée en panne de croissance ne présente aucun risque et une banque n’a pas besoin de provisionner des fonds propres.

▪ Comment sont appréciés les risques ?
Chaque banque a ses propres modèles mathématiques — la seule certitude c’est qu’ils sont tous faux ! Car si ces modèles fonctionnaient, aurions-nous connu les krach de 1987, 2001, 2008 ? Ce que j’écris est de notoriété publique dans les milieux universitaires et académiques.

Jean-Pierre Chevallier, comme d’autres blogueurs et comme l’auteur de ces lignes, préfère donc employer le ratio de solvabilité de grand-papa : fonds propres / engagements. C’est clair, c’est propre, c’est transparent et tout le monde peut comprendre.

Alors que core tier one, madame Michu… Non ce n’est pas un cor au pied qu’on peut soigner avec du baume de Cochon, c’est simplement des fonds propres durs calculés, heu, comme ça…

Un ratio de solvabilité, plus c’est gros, mieux c’est. 1% signifie qu’une banque a un euro de côté pour 100 euros de prêts. Si 1% de ses prêts sont défaillants, elle est techniquement en faillite. 10% ou 20% c’est donc mieux que 1%. Jean-Pierre Chevallier a eu l’audace d’écrire qu’au 30 juin 2011 le ratio de solvabilité de la Société Générale était de 2% alors que la banque calculait elle-même, grâce à la magie du core tier one, 9,3%.

Si jamais un jour votre banque vous pourchasse pour un découvert de 2,83 euros, expliquez lui que votre core tier one pondéré de vos risques appréciés par votre propre méthode (secrète) fait que votre ratio de solvabilité ne pose aucun problème…
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