La Chronique Agora

Il faut vous préparer à la déflation ET à l’inflation

▪ Le climat d’investissement actuel est le plus difficile qu’on ait jamais vu, du moins depuis la fin des années 1970, peut-être depuis les années 1930. Pourquoi ? Parce que l’inflation et la déflation sont toutes deux possibles sur le court terme. La plupart des investisseurs peuvent se préparer pour l’une ou l’autre mais se préparer en prévision des deux en même temps est bien plus ardu. La raison de cet environnement compliqué n’est pas difficile à comprendre.

Les analystes et les têtes pensantes se demandent depuis cinq ans pourquoi la reprise n’est pas plus forte. Ils ne cessent de prédire qu’une croissance plus vigoureuse est sur le point d’arriver. Les années passent, leurs prévisions ne se réalisent pas et leur confusion augmente. Même vous, peut-être, qui avez vu des centaines de cycles normaux économiques et de crédit se succéder pendant des décennies, vous êtes désorientés.

L’effondrement économique actuel n’est pas cyclique, il est structurel

Si ce "cycle" vous semble étrange, c’est qu’il y a une bonne raison à cela. L’effondrement économique actuel n’est pas cyclique, il est structurel. Il s’agit d’une nouvelle crise qui durera indéfiniment jusqu’à ce que des changements structurels soient apportés à l’économie. Des exemples de changements structurels ? La réduction ou l’élimination des impôts sur les plus-values, des impôts sur les sociétés et les formes les plus onéreuses de réglementation.

C’est pour cela que l’impression de monnaie n’a pas réussi à guérir l’économie. Puisque les changements structurels n’arrivent pas, il faut s’attendre à ce que la crise continue.

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Quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit quand on vous parle de crise ? Si vous êtes comme la plupart des investisseurs avec lesquels j’ai discuté, vous vous souvenez peut-être des photos en noir et blanc des années 1930 montrant des chômeurs faisant la queue à la soupe populaire. Ou des prix en chute libre. Mais si vous regardez autour de vous aujourd’hui, vous ne verrez pas de soupe populaire, vous lirez que le chômage n’est qu’à 6,2% et observerez que les prix sont généralement stables.

▪ Dans ces conditions, comment peut-il y avoir une crise ?
Voyons cela point par point. Les soupes populaires existent. Elles sont au supermarché. Le gouvernement américain distribue des coupons alimentaires sous la forme de carte de débit pour ceux dans le besoin qui paient à la caisse.

Malgré la croyance populaire, le chômage est également au niveau de celui des années 1930

Malgré la croyance populaire, le chômage est également au niveau de celui des années 1930. Si le Bureau of Labor Statistics mesurait le taux en utilisant la méthode utilisée pendant la Crise de 29, il serait bien plus élevé que 6,2%. En outre, des millions d’Américains demandent aujourd’hui des prestations d’invalidité lorsque leurs allocations de chômage expirent — c’est une autre forme de chômage lorsque les invalidités ne sont pas réelles ou sérieuses, comme c’est souvent le cas.

Qu’en est-il des prix ? Sur ce point, l’histoire diffère de celles des années 1930. Les prix ont fortement chuté entre 1929 et 1933, d’environ 25% alors qu’ils ont été relativement stables de 2009 à 2014, n’augmentant que de 10% environ au cours de cette période.

C’est l’impression monétaire de la Fed qui en est responsable. Au début des années 1930, la Fed a eu une politique monétaire trop rigide alors qu’elle a utilisé un assouplissement monétaire sans précédent depuis 2009. Ben Bernanke, qui en était à la tête à l’époque, réagissait à ce qu’il considérait comme la politique erronée de la Fed dans les années 1930. En 2002, lors d’un discours prononcé à l’occasion des 90 ans de Milton Friedman, Bernanke dit à Friedman, "concernant la Crise de 1929, vous avez raison, nous en sommes à l’origine. Nous en sommes profondément désolés. Mais grâce à vous, nous ne le referons plus".

Cela ne signifie pas pour autant que Bernanke a découvert à lui tout seul comment sortir de la dépression. Combattre la déflation ne résout pas les problèmes structurels de l’économie qui affectent la croissance. A la place, Bernanke, et aujourd’hui Yellen, ont créé une tension dynamique instable.

Nous verrons la suite dès lundi…

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