Les chiffres du déficit US sont mauvais… et ils vont aller en empirant. Il faut ajouter à cela le fait que les autorités ne peuvent – et ne veulent – absolument rien faire pour corriger la situation.
Nous avons sous les yeux un tableau implacable : celui d’un empire en fin de vie, qui dégringole depuis 1999… et tente désespérément de tenir bon avec l’argent de la planche à billets.
Il est engagé sur le chemin depuis si longtemps, cependant, qu’il ne peut pas faire demi-tour. Chaque fois qu’il y a une « crise », il doit imprimer plus. Et plus il imprime, plus la crise suivante est grave.
Commençons par rappeler les chiffres donnés par la Commission budgétaire du Congrès US (CBO), dont nous parlions lundi :
« Le déficit budgétaire s’élèvera à 2 300 Mds$, soit 10,3% du PIB, pour l’exercice 2021 et atteindra 12 300 Mds$ (4,4% du PIB) au cours de la prochaine décennie.
La dette atteindra un nouveau record en tant que part de l’économie, passant de plus de 79% du PIB à la fin de l’année fiscale 2019 à plus de 102% du PIB à la fin de 2021… et augmentera encore de 13 600 Mds$ à la fin de 2031, pour atteindre finalement 35 300 Mds$.
[…] La dette pourrait être encore plus élevée que prévu. Si les décideurs politiques promulguent 2 000 Mds$ d’allégements fiscaux supplémentaires, prolongent les dispositions fiscales qui arrivent à expiration et augmentent les crédits annuels en fonction du PIB, la dette atteindrait 120% du PIB d’ici 2031. »
A présent, ajoutons-y nos propres chiffres.
Un déficit déjà profond…
Cette année, les autorités US récolteront quelque 3 800 Mds$ de recettes fiscales. Cependant, elles dépenseront 380 Mds$ en intérêts sur la dette existante (aux taux les plus bas de l’Histoire), et environ 4 000 Mds$ en « paiements de transfert » (selon les mesures de relance décidées par les autorités).
Vous voyez le problème aussi clairement que nous.
Plus de 100% des revenus des autorités sont dépensés avant même qu’elles aient commencé à gouverner. Les « paiements de transfert » sont des choses comme la Sécurité sociale, les retraites et les allocations chômage supplémentaires – ils se contentent de faire passer l’argent d’une poche à une autre.
Mais cela ne laisse rien au département de la Défense US. Rien pour la lutte contre le Covid-19. Rien pour les milliers de gabegies et d’usines à gaz manigancées au fil des ans.
En d’autres termes, le gouvernement fédéral est sur la paille. Il n’a pas un seul centime pour assurer ses principales responsabilités. Pas un baht pour les tribunaux. Pas un peso pour le Pentagone. Pas un dollar pour les infrastructures… la recherche… le changement climatique… ou quoi que ce soit d’autre.
… Et qui va encore empirer
Ces chiffres, aussi affreux qu’ils soient, vont largement empirer. Ensuite, ils se perdront dans l’absurdité.
Car les estimations du CBO ne tiennent pas compte des accidents économiques, des sottises politiques et des corrections boursières. Elles partent du principe que les choses continueront plus ou moins en l’état, sans accidents significatifs… sans krachs boursiers… sans augmentations des taux d’intérêts… sans attaques de virus… ou sans récessions.
Ce n’est pas comme ça que ça marche.
Les choses tournent mal. La première chose qui tournera mal, en l’occurrence (et cela pourrait commencer à tout moment), est que les marchés vont exploser. Ils sont en territoire de bulle, actuellement, à la recherche d’objets affûtés.
Suite à quoi, en panique, les autorités se précipiteront avec de nouveaux chèques de relance.
Ici, cher lecteur, nous nous interrompons pour relier une série simple – mais importante – de points.
Il n’y a pas de « décisions » à prendre. Il n’y a pas de choix. Il n’y a pas de véritables alternatives. Pas de « solutions ».
C’est « l’inflation ou la mort », vous vous souvenez ?
Or personne ne veut mourir – les républicains pas plus que les démocrates… ni quiconque dans la vaste armée d’apparatchiks, de parasites, de lobbyistes, de membres du Congrès, de médias… de membres du Deep State… d’initiés… de compères…
… Ni la structure sous-jacente à tout cela, les 10% les plus riches, qui contrôlent le gouvernement et ont le plus à perdre lorsque le système financier de la fausse monnaie explosera.
Une fois qu’on est lancé sur cette voie… on ne peut même pas ralentir. Parce que toute tentative de remettre les taux à un niveau plus normal… ou de ralentir la planche à billets… ou de réduire les déficits… ou de diminuer la dette… provoquera la crise même que les élites cherchent si désespérément à éviter.
Que se passe-t-il, alors ?
Les choses deviennent simplement de plus en plus folles. Et plus on dégringole, plus on s’approche de la destination finale.