La Chronique Agora

Le Deep State a-t-il une dent contre Trump ?

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Il y a deux choses : l’une que nous comprenons, et l’autre non. D’abord, chapeau Wall Street ! Les membres de l’élite financière soutenaient Hillary à 1 000%, et puis hop, quand Donald Trump a remporté la Maison Blanche, ils se sont retrouvés dans son cabinet en un rien de temps.

Pendant la campagne, ils ont non seulement déversé des millions de dollars de financements sur Hillary mais également prédit le pire, régulièrement, si jamais « Le Donald » l’emportait.

Et puis apparemment, en quelques secondes au beau milieu de la nuit, le superbe symbole du dollar leur est apparu dans les cieux.

« Par ce signe tu vaincras » était-il écrit.

Gouvernement Goldman Sachs

Depuis la conversion de Constantin Ier, on n’avait jamais vu un revirement si total et soudain.

Mirabile dictu !

En un éclair, les analystes de la première firme américaine de Wall Street se sont rendu compte que quelque chose leur avait échappé, tout au long de cette interminable et âpre campagne électorale. Peut-être bien que des allègements fiscaux et une hausse des dépenses, ce n’était-ce pas si mal, après tout !

Le grand sell-off a cessé. Une frénésie d’achats a pris le pas… et provoqué une hausse du titre Goldman Sachs de 40%, faisant de Lloyd Blankfein, son président, le principal bénéficiaire de l’élection (depuis l’élection, la valeur de sa participation dans Goldman a augmenté de 163 millions de dollars).

A présent, les Goldman Boys sont pratiquement à tous les postes importants : Mnuchin au Trésor, Cohn au National Economic Council, Clayton (avocat qui représente Goldman depuis des années) à la SEC. Quant à Bannon et Scaramucci (qui viennent également de Goldman), ils sont prêts à faire ce qu’on leur demandera…

Désormais, ils ne penseront plus à ce qui est bon pour Goldman, Wall Street et eux-mêmes. A présent ce sont des fonctionnaires… qui ne se soucient plus que du bien-être et du bonheur des autres.

Dans les bottes de Jefferson

C’est ce que nous adorons, avec la démocratie : elle a le pouvoir de transformer les gens lorsqu’ils relèvent le défi de la fonction publique. Des gens que nous considérions comme des voyous arrivistes et des politiciens à la noix se retrouvent soudain à un poste élevé. Ils se voient chausser les bottes de Jefferson, coiffer le chapeau d’Adam et, parfois, porter le pantalon de Taft.

Sérieusement, ce que nous admirons tant, chez Goldman, c’est cette franchise qui les caractérise. Nous savons bien ce que la clique de Goldman a en tête : placer ses intérêts en premier.

Vous souvenez-vous de cet économiste et sociologue italien, Vilfredo Pareto ?

Comme nous l’indiquions ici, Pareto a expliqué que, quelle que soit la façon dont vous désignez votre gouvernement, il est dirigé par une poignée de gens rusés : il les appelle les « renards ». Ils trouvent le moyen de contrôler l’infrastructure politique et font en sorte qu’elle serve leurs intérêts.

Goldman est une organisation sacrément rusée et ses renards ont vite fait d’investir le poulailler de Washington.

Les plus rusés de tous

Mais ce qui est réellement surprenant, c’est ce qu’il se passe dans le secteur de la « sécurité ».

Les barbouzes sont les plus rusés de tous… et la partie la plus enfouie du Deep State. Depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, ils ont réussi à extirper au contribuable des milliers de milliards de dollars en le terrorisant… même si les Etats-Unis n’ont guère affronté un adversaire digne de ce nom depuis 1989, au moins… et même si la plupart de leurs « renseignements » sont insignifiants ou bien faux.

De l’invasion foireuse de la Baie des Cochons à la chute de l’Union Soviétique (ce qui, selon Stansfield Turner, directeur de la CIA de 1977 à 1981, « a totalement échappé » à cette agence), les services du renseignement américains ont été à côté de la plaque.

Plus récemment, c’est la CIA qui a consciencieusement fourni aux néoconservateurs l’histoire bidon des armes de destruction massive qu’ils voulaient entendre, provoquant ainsi une guerre qui a coûté 7 000 milliards de dollars à ce jour.

Et en ce qui concerne le dernier tôlé déclenché par l’interférence russe dans les élections américaines, il semblerait que les « renseignements » clés aient été obtenus en regardant Russia Today, la chaine de télévision internationale (sur laquelle nous sommes interviewé de temps à autre).

Des « renseignements » clownesques

Si les barbouzes américains sont plus ou moins doués pour rapporter des renseignements utiles, en tout cas ils le sont pour manipuler le système en vue de conserver des postes pénards alliant pouvoir et argent.

James Clapper, directeur du Renseignement national (National Intelligence), a manifestement menti au Congrès lorsqu’il a dit que la NSA ne collectait pas d’informations sur les citoyens américains, et pourtant il continue à percevoir son salaire.

Mike Morell, ex-directeur par intérim de la CIA, a affirmé que Trump était un agent russe « malgré lui » — quelle qu’en soit la signification. John Brennan, directeur de la CIA, a menti à propos des victimes collatérales liées aux frappes de drones (il a affirmé qu’il n’y en avait pas). Quant au prédécesseur de Morell, David Petraeus, il a révélé des secrets d’Etat à sa biographe (avec qui il entretenait une liaison adultère), puis menti au FBI à ce propos.

On ne lui a infligé qu’une petite tape sur les doigts.

Inlassablement, on ferme les yeux sur l’incompétence et la criminalité régnant au sein du secteur de la « sécurité », et on pardonne. Et pourtant, il n’existe pas moins de 17 services du renseignement, aux Etats-Unis, peuplés de milliers de fouineurs, d’analystes et d’informateurs en grande partie rémunérés sur des budgets secrets.

Avec les milliards de dollars du contribuable, ils nous espionnent, espionnent les étrangers et s’espionnent les uns les autres.

Pourquoi, alors, voudraient-ils chercher la bagarre avec le nouveau président, sur la foi de rapports contenant des « renseignements » clownesques ?

S’ils ont raison… et que le principal objectif du Deep State est de siphonner le pouvoir et l’argent du reste de la société… à quoi bon chercher des ennuis au nouveau président ?

Nous l’ignorons. Une erreur ? De mauvais calculs ? Il y a quelque chose qui ne colle pas.

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