L’argent coule à flot entre Washington et Wall Street et la réforme fiscale favorise les initiés du Deep State et des secteurs privilégiés au détriment de la classe moyenne.
Salvator Mundi, oeuvre attribuée à Léonard de Vinci, est le tableau le plus cher du monde.
Mercredi dernier, aux enchères, chaque centimètre carré du tableau a été évalué à près de 128 000 €, y compris les parties lugubres, restaurées et endommagées.
Si ça se trouve, ce tableau n’a pas été peint par De Vinci. Ou peut-être qu’il ne reste pas grand-chose de son travail, considérant qu’il a été énormément rafistolé. Quant à son auteur, quel qu’il soit, il avait dû passer une sale journée.
Pourtant, le tableau s’est vendu plus de 382 M€ (450 M$) y compris la commission de la société de vente aux enchères : c’est beaucoup d’argent pour une oeuvre d’art aussi déprimante.
Donald Trump en Salvator Mundi, de Léonard de Vinci
La question qui se pose est : pourquoi ?
Comme nous ne connaissons pas la réponse à cette question, nous allons répondre à une autre : comment se fait-il que tant de gens possèdent autant d’argent ?
La dernière proposition de réforme des républicains soulève des questions, également.
Bien que qualifiée de « baisse des impôts en faveur de la classe moyenne », cette dernière ne retirera pratiquement rien de cette proposition.
En revanche, la plupart de ses bienfaits iront aux personnes suivantes : (1) les propriétaires d’entreprises, et (2) les riches.
Et comme l’Etat ne veut pas réduire les dépenses, la classe moyenne va se retrouver avec 2 200 Mds$ de dettes supplémentaires, qu’elle devra bien assumer un jour.
Nous soulevons la question de l’impôt car nous pensons que cela contribue à expliquer ce qui s’est passé avec le tableau. Ce n’est pas pour rien que les républicains et le Salvator [NDR : sauveur] des temps modernes en personne, Donald Trump, embarquent la classe moyenne dans une énorme imposture.
Entre Washington et New York, la politique et la finance, pauvreté et délabrement s’égrènent
Notre trajet en train, hier – dans l’Acela Express reliant Baltimore à New York – a été subventionné par les contribuables de tout le pays.
Ce train va d’une extrémité de l’économie moderne actuelle à l’autre. Il va de Washington (le centre névralgique de la politique) à New York (le centre névralgique de l’argent).
Entre les deux, il n’y a rien d’autre que de la pauvreté et du délabrement. Il y a des usines qui ont fabriqué leur dernier produit dans les années 1950. Il y a des logements d’ouvriers qui n’ont pas changé en près d’un demi-siècle. Il y a des entrepôts abandonnés… des carcasses de voitures… et des hommes baraqués, en gilet orange fluo, qui travaillent avec des machines.
C’était la classe moyenne qui accomplissait le véritable travail et fabriquait des choses réelles, expédiées et distribuées ; or elle affiche peu de signes de croissance ou de prospérité.
C’est comme si on avait appuyé au milieu d’une saucisse pour faire sortir la bonne viande aux extrémités. Entre les deux, du vide… et du gras.
Comment est-ce possible ?
Toutes les scènes de crime sont couvertes d’empreintes.
La plupart appartiennent à des innocents.
Une population vieillissante, par exemple, on ne peut pas y faire grand-chose. Les innovations technologiques, également, dépassent largement le contrôle des politiques publiques.
Mais on trouve un jeu d’empreintes sur cette escroquerie de baisse d’impôt… sur la pauvreté relative qui s’égrène tout le long de cette ligne de chemin de fer, le Northeast Corridor… et sur les 450 M$ du tableau : celles du Deep State.
Les initiés utilisent l’argent falsifié – le dollar post-1971 – pour détourner argent et pouvoir de ceux qui les ont gagnés. C’est comme s’ils chargeaient le train à Newark et Trenton… et expédiaient tout à Washington.
Vous gagnez de l’argent réel en faisant des choses réelles et en fournissant de véritables services. Mais l’argent falsifié est différent. Vous ne le gagnez pas en augmentant la richesse du monde.
Vous le gagnez par la soustraction… c’est-à-dire en l’empruntant en gageant la future production.
L’argent réel n’est contrôlé par personne. Il est gagné – librement – dans le cadre d’échanges gagnant-gagnant. Dans les années 1950 et 1960, il finissait dans des endroits comme Baltimore Est et Trenton parce que l’on y fabriquait des choses que les gens désiraient.
Mais l’argent falsifié emprunte une autre voie. Il est créé par les initiés… et contrôlé par eux. Il va là où ils veulent qu’il aille.
L’argent s’incline toujours face à la politique ; souvent, il lui est totalement redevable.
En Russie, les oligarques se sont emparés de biens appartenant à l’Etat et les ont utilisés pour bâtir des fortunes. En Chine, les entreprises d’Etat et les entrepreneurs privilégiés obtiennent des crédits garantis par le gouvernement pour se construire des appartements, des usines et des centres commerciaux.
Et en Amérique, l’argent falsifié est orienté vers les secteurs privilégiés, conformément aux 73 000 pages du Code des Impôts… et aux 81 000 pages de l’Annuaire Fédéral (Federal Register).
Donc, il n’est pas surprenant que les dernières propositions fiscales privilégient le Deep State aux dépens de la classe moyenne.
Les lecteurs vont peut-être argumenter que l’argent « stimule » l’économie… et qu’il « ruisselle » jusqu’aux gens ordinaires. Si c’est le cas, les preuves sont rares.
Aujourd’hui, en pourcentage de la population en âge de travailler, moins de gens ont un emploi, par rapport à n’importe quelle période depuis les années 1970. A l’époque, un citoyen moyen devait travailler 900 heures pour gagner assez d’argent et s’acheter un nouveau pick-up. Aujourd’hui, il faut qu’il travaille 1 500 heures.
A ce jour, les banques centrales ont augmenté la masse monétaire du monde (et leurs propres bilans) de 20 000 Mds$ au cours de ce siècle.
Cet argent n’est pas allé dans les poches du type en gilet orange fluo. A la place, il est parti dans les poches de magnats russes… de milliardaires chinois… de collectionneurs d’art… de managers de hedge funds… et de gens riches se situant aux deux extrémités de la voie ferrée.