Une forme classique de relance est la guerre. Guerre contre la pauvreté, guerre contre la drogue justifient toutes sortes de dépenses qui offrent de nombreux emplois. Ce sont des guerres qu’il convient de perdre pour en tirer profit.
Les investissements à long terme nécessitent du temps. Et ce temps s’accompagne de risques.
Voilà pourquoi les taux d’intérêt existent, pourquoi on emprunte des capitaux… et pourquoi il est impossible, voire frauduleux, que des taux d’intérêts soient négatifs.
Le temps amène des crises, problèmes, difficultés, contretemps… ainsi qu’un macabre processus de vieillissement, de dégradation et de désintégration.
Avec le temps, tout s’en va. Nous sommes convaincu, par exemple, que le marché ne va pas tarder à s’effondrer. (Ne nous demandez pas à l’avenir de comptes sur cette prévision, mais ne l’oubliez pas si elle s’avère).
Les bénéfices des entreprises américaines sont en baisse. Le PIB plonge. La productivité a diminué sur la plus longue période enregistrée depuis les années 1970.
Et si l’on se base sur le ratio de Shiller, qui rapporte le cours des actions aux résultats nets enregistrés sur les 10 dernières années, en 100 ans les cours n’ont été aussi élevés qu’à trois reprises : en 1929, 2000 et 2007.
La dernière mode dans la « relance »
Le krach, lorsqu’il se produira, génèrera de nouvelles exigences de relances budgétaire et d’helicopter money.
En langage clair, le stimulus budgétaire provient de l’Etat, qui emprunte pour dépenser. Il apparaît dans le déficit.
L’Hhelicopter money, ce sont les dépenses directement financées par l’argent émis via les banques centrales. Il se produit sans augmenter le déficit d’un seul dollar.
Tous deux sont très similaires. Ce qui importe, c’est la façon dont ils sont financés.
La prochaine récession, lorsqu’elle surviendra, provoquera des appels à dépenser en faveur de projets d’infrastructure. Cela s’accompagnera d’estimations relatives à ce que ces projets rapporteraient.
Or les chiffres sont totalement absurdes. En l’absence de coût réel du capital et de moyens de valoriser le résultat, ou d’identifier les profits générés par un projet, tous les calculs sont fictifs.
Mais nous allons plus vite que la musique…
Des guerres truquées
Jusqu’ici, tout va bien. Hillary est en tête. Si elle gagne, rien ne changera.
Si Donald l’emporte, rien ne changera beaucoup non plus. Mais il se pourrait qu’il fasse paniquer les investisseurs.
Qui sait ?
Le plus difficile à comprendre, concernant notre situation actuelle, c’est cette façon qu’ont les choses de ne pas être ce qu’elles paraissent.
Nous avons souvent expliqué que l’argent actuel est falsifié, que les taux d’intérêt sont truqués, de même que les statistiques. (Prenez le « taux de chômage », par exemple… Merci bien !).
Désormais, nos « guerres » sont également truquées. Lorsque l’Etat proclame une nouvelle guerre, nous pensons naturellement que son objectif est de vaincre l’ennemi.
Eh bien non. Au contraire, il veut que la guerre persiste, ce qui signifie ne pas battre l’ennemi. De cette façon, les deux camps l’emportent.
La Guerre contre la Pauvreté fut la première des « guerres » truquées aux Etats-Unis : une belle collusion entre les pauvres et tout un secteur – 92 programmes gouvernementaux – ayant reçu et dépensé de l’argent pour cette cause.
Proclamée en 1964, la Guerre contre la Pauvreté a déjà coûté 22 000 milliards de dollars… et ça continue.
Pourquoi ?
Parce que les pauvres perçoivent de l’argent. Et parce que « l’élite » qui contrôle la manne financière reçoit le soutien des électeurs pauvres… de même qu’une bonne partie de cet argent.
Sur chaque dollar distribué, les initiés qui combattent la pauvreté conservent 72 cents (un chiffre amplement débattu, mais loin d’être établi). Si ce chiffre est correct, les initiés ont récupéré plus de 15 000 milliards de dollars au cours de ces 50 dernières années en faisant semblant de lutter contre la pauvreté !
Les barons de la drogue
La Guerre contre la Drogue a été proclamée en 1971.
Jeffrey Miron, économiste à Harvard, déclare qu’elle a coûté au contribuable américain la bagatelle de 41 milliards de dollars.
On comprend mieux cette « guerre » si on l’envisage sous l’angle d’un partenariat public-privé : entre les activités illégales liées à la drogue et les services qui les combattent.
Après tout, où serait cet ancien toxicomane, désormais « tsar de la drogue » aux Etats-Unis, Michael Botticelli [NDLR : Directeur du Bureau de la politique nationale de contrôle des drogues], sans les dealers
Et sans la DEA (Drug Enforcement Agency), où seraient les barons de la drogue ?
Imaginez qu’ils soient contraints d’axer leur concurrence sur les prix, la qualité et le service… plutôt que sur des fusillades de rue. Rapidement, des types armés de présentations PowerPoint et de tableaux financiers leur feraient mettre la clé sous la porte.
Les gens de l’industrie du tabac et de l’alcool – bénéficiant de décennies d’expérience, de réseaux de distribution, de chaînes de revendeurs et d’un savoir-faire marketing – les écraseraient immédiatement.
Au lieu de cela, le trafic de drogue – ceux qui le combattent au BATF, à la DEA, au FBI, les polices locales, les prisons, les tribunaux et toute une subculture constituée de criminels – reste en activité.
Nous vous en dirons plus à propos des guerres truquées… notamment la plus importante de toutes… demain.