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Deep state : La cour Suprême importe-t-elle vraiment ?

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De nombreux lecteurs nous ont écrit afin de nous expliquer pourquoi nous devons voter.

Voici ce que nous écrit l’un de nos lecteurs, H. Smith :

« Ceux qui ont l’intention de ne pas aller voter doivent vraiment y réfléchir à deux fois. Pourquoi ? C’est simple. Parce qu’un certain nombre de juges de la Cour suprême vont être nommés par le prochain président.

La Constitution confère à la Cour suprême le pouvoir de rejeter, si nécessaire, certaines décisions du président et du Congrès. Dans ce contexte, la Cour suprême a rendu l‘arrêt Citizen United, selon lequel les entreprises et les particuliers fortunés ont le droit de soutenir financièrement les partis politiques et les candidats, quasiment sans limite, diluant ainsi le pouvoir de vote individuel des Américains.

D’autres arrêts rendus par le juge Roberts [NDLR : actuel président de la Cour suprême] ont un impact matériel sur notre existence dans les domaines de la fraude liée aux instruments financiers, la discrimination positive, les activités bancaires, le financement de campagne, les écoutes, la perte des libertés individuelles, des cartes électorales avec photo d’identité, et les droits de vote. Les neuf juges sont censés être le dernier rempart nous protégeant du chaos.

Sans la Cour suprême, les portes de l’enfer se seraient déjà ouvertes. Et si le ‘mauvais’ président nomme les ‘mauvais’ juges, alors les démons ne tarderont pas à s’abattre sur nous.

Le Congrès a peut-être le pouvoir de faire les lois. La Maison Blanche a peut-être le pouvoir de les faire appliquer et de commander les armées. Mais seule la Cour suprême dispose du pouvoir et de la sagesse de les interpréter, et de rejeter les lois qui ne cadrent pas avec la loi fondamentale de notre pays : la Constitution américaine ».

Donc, si vous vous souciez de l’avenir du pays, vous devez voter.

M. Smith ajoute la chose suivante :

« Pourquoi ? Parce que le président élu en 2016 nommera cinq nouveaux juges. Parmi les membres actuels de la Cour, quatre ont plus de 70 ans. Le siège [du Juge] Scalia [décédé récemment] est déjà vacant ».

C’est le Deep State qui décide de ce qui est important

Ca a l’air si simple. Si évident.

C’est si réconfortant de savoir que neuf hommes et femmes vénérables couvrent nos arrières… et que tout ce que nous devons faire, c’est voter afin d’avoir la Cour que nous désirons.

Mais attendez…

Si notre vote, statistiquement, n’affecte pas le résultat de l’élection, comment pourrait-il affecter le choix des juges de la Cour suprême ?

Et comment savoir que « notre » candidat choisira les « bons » juges ? (Il ou elle sera conseillé(e) par des « experts » ; qui sait ce qu’ils ont en tête ?).

Même si le bon président choisit les bons juges, comment savoir s’ils rendront les jugements que nous souhaitons ?

Savons-nous quels verdicts seront rendus… ou ce qu’il se produirait s’ils étaient rendus ?

Et en quoi cela importe-t-il ?

C’est le Deep State qui décide, concernant les choses vraiment importantes, n’est-ce pas ?

C’est peut-être le moment de vous faire un aveu. Oui, nous avons étudié trois ans à l’école de droit de l’Université de Georgetown (Georgetown University Law Center) de Washington (DC) pour devenir avocat. Mais, non, nous n’avons jamais pratiqué cette profession.

A l’époque, nous avions un emploi, la journée, en tant qu’administrateur de l’Union américaine des contribuables (National Taxpayers Union), une organisation militante. Alors la nuit, nous sortions les manuels de droit et les comprimés de caféine NoDoz.

Le droit des navets : une constitution pour protéger le peuple de son gouvernement

En deuxième année, nous avons suivi un cours de droit constitutionnel comprenant la rédaction d’un mémoire sur ce que représentait la Constitution.

Nous nous souvenons de notre conclusion : « Elle ne peut avoir qu’un seul objectif et qu’une seule signification : protéger le peuple de son gouvernement ».

Nous expliquions qu’un gouvernement a le monopole de l’usage de la force. Il n’a pas plus besoin de la permission « du peuple » qu’un paysan n’a besoin de celle des navets. Il peut faire ce qu’il veut.

C’est pour tenter de contrôler le gouvernement que les navets ont rédigé la Constitution et établi un gouvernement aux pouvoirs équilibrés et au champ limité… en plaçant des obstacles institutionnels en vue d’empêcher l’Etat de se mêler des affaires des autres.

Seuls les représentants du peuple peuvent faire les choses importantes, stipule la Constitution. Eux seuls peuvent imposer des taxes et déclarer la guerre.

Et tout ce qui n’était pas permis au gouvernement, au sein de la Constitution, a été laissé aux états et au peuple ; voilà la signification limpide et sans fard du 10ème amendement.

Quant à la « Commerce Clause », qui confère à l’Etat le droit de réglementer « le commerce entre les divers états », elle fait référence aux droits de douane et aux restrictions commerciales, et pas aux entreprises privées.

Un vol légal

Mais dès le départ, cela a commencé à mal tourner.

L’Etat a imposé des taxes aux distillateurs de whisky… et envoyé l’armée en Pennsylvanie pour la faire appliquer.

Les distillateurs posèrent la question suivante : « où est-il stipulé, dans la Constitution, que l’Etat a le droit de nous imposer une taxe ? » Au passage, ils recouvrirent un agent fédéral du fisc de plumes et de goudron, pour bien insister.

Mais la Cour suprême soutint l’Etat fédéral. Le juge de la Cour suprême, James Wilson, déclara que l’Etat de Pennsylvanie occidentale était en « situation de rébellion », autorisant ainsi l’usage de la force contre les insurgés.

A partir de là, cela a dégénéré.

L’Etat a utilisé la clause du commerce comme un voleur utilise un pied-de-biche : pour entrer par effraction dans les maisons et les entreprises, tandis que la Cour suprême montait la garde.

Au départ, le peuple pouvait faire énormément de choses… et le gouvernement pouvait en faire peu.

A présent, c’est l’Etat qui peut pratiquement tout faire… et le peuple qui doit demander la permission pour tout, quasiment. Ne serait-ce que pour monter une buvette proposant du soda, il faut passer par une douzaine de services et de potentats. Harvey Silvergate, avocat, affirme que tout est quasiment soit illégal, soit obligatoire. Le citoyen moyen commet « trois infractions par jour » sans s’en rendre compte, dit-il. Et plus de six millions d’Américains ne peuvent voter à la prochaine élection en raison de condamnations.
[NDLR : Face aux ingérences croissantes de l’Etat, comment garder votre indépendance et protéger votre épargne ? Toutes les réponses sont ici]

Au départ, les Etats-Unis étaient une modeste république, dont le gouvernement était étroitement lié à la loi et à la coutume. A présent, c’est un empire dirigé par une élite qui peut se permettre quasiment tout ce qu’elle veut.

Pourquoi la Cour suprême n’a-t-elle pas protégé nos droits ? Où est-elle lorsque l’on a besoin d’elle ?

« La vie, la liberté et la recherche du bonheur », est-il écrit dans la Déclaration d’Indépendance américaine.

Le principe du cinquième amendement, c’est que l’Etat ne peut ôter à personne sa liberté, ni sa propriété, sans « procédure légale régulière ». Pourtant, il a dérobé aux épargnants 8 000 milliards de dollars de revenus au cours de ces sept dernières années.

Où est-il écrit, dans la Constitution, que l’Etat peut décider des taux d’intérêt que les épargnants devraient percevoir ? Où est la procédure légale régulière ? Où est la Cour suprême ?

Nulle part à l’horizon.

L’invention de « Droits »

Toute personne suivant les actualités sait bien, également, que la police locale, dans beaucoup d’endroits, se déchaîne à coups de « confiscations sans condamnation » [NDLR : « Civil forfeiture », procédure civile américaine controversée, autorisant les saisies sans condamnation/sur simple suspicion], pour saisir de l’argent, des voitures, des maisons, des entreprises, le tout souvent sans raison apparente.

Où est la procédure légale régulière, là ?

La guerre est l’un des actes les plus importants qu’une nation puisse commettre. De l’argent est dépensé. Des gens meurent. Par conséquent, la Constitution limite la capacité du gouvernement à déclencher des guerres. « Seul le Congrès a le pouvoir de déclarer la guerre », stipule-t-elle.

Le principe, c’était de s’assurer que les représentants du peuple aient une chance d’étudier la question soigneusement… notamment la façon dont la guerre serait financée.

Pourtant, depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, les Etats-Unis déplorent 390 000 décès, sans qu’aucune déclaration de guerre n’ait émané du Congrès US. Pourquoi la Cour suprême n’y a-t-elle pas mis un terme ?

Au lieu de protéger nos droits, la Cour suprême a suivi cet engouement consistant à inventer de nouveaux « droits »… un tout autre type de droits.

Nous n’avons plus le droit d’être libre de l’interférence du gouvernement… ou d’être en sécurité sur notre propre propriété. Mais nous avons un « droit » sur la propriété d’autrui. Sans blague !

La Commission fédérale des communications (Federal Communications Commission) offre le droit à des téléphones portables classés disposant de communications et SMS illimités Pour s’en procurer un, il suffit de se rendre sur le site freegovernmentcellphones.net.

Le fast-food constitue un droit positif, conformément au programme d’aide alimentaire libellé Supplemental Nutrition Assistance Program. KFC et Taco Bell acceptent les coupons alimentaires.

Et la liste s’allonge, comprenant notamment l’internet haut débit à cinq dollars par mois, la santé, les repas à l’école, quatre ans de beuverie et de fornication à l’université d’Etat, des logements pour personnes à faibles revenus dans des immeubles luxueux avec portier, de l’électricité bon marché, des syndicats, des emplois à l’usine, des voies ferrées pour trains à grande vitesse et, bien sûr, l’argent en soi.

Où était la Cour suprême, alors que toutes ces absurdités se déroulaient ?

Nulle part à l’horizon. Au lieu de se comporter en rempart contre l’état, la Cour Suprême a marché main dans la main avec le reste de la nomenklatura du Deep State.

Notre mémoire de droit reçut un accueil glacial. « Si nous acceptons votre conclusion », déclara le professeur avec un rire méprisant et en balayant l’atmosphère d’un geste de la main, « la moitié de la ville de Washington devrait disparaître ».

« Oui », avons-nous répondu. « Fiat justitia, et pereat mundus » [NDR : Périsse le monde pourvu que justice soit faite].

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