La Chronique Agora

De passage en Inde

** Que disions-nous l’an dernier ? Nous nous rappelons notre visite en Inde. Et nous nous souvenons avoir émis un commentaire sur le marché boursier indien — lorsque l’indice Sensex était sous les 15 000 points. Nous espérons avoir dit qu’il grimperait… parce que c’est ce qu’il a fait. Il a atteint les 20 000 la semaine dernière — un nouveau record.

* Et maintenant ?

* Nous avons rencontré un groupe d’une dizaine d’analystes. Tous ou presque pensaient que 2008 serait une nouvelle année de croissance pour les actions indiennes.

* Que nous regardions dans les journaux ou par la fenêtre, la croissance est partout :

* Partout, on construit de nouveaux immeubles résidentiels. Les automobiles encombrent les routes. Les salaires grimpent. Et la croissance du PIB dépasse les 9% par an ; seule la Chine se développe plus vite.

* "L’Inde est un sujet brûlant", nous a dit un collègue hier. "L’économie se développe très rapidement. Bien entendu, si vous passez quelques jours ici, vous vous demanderez peut-être comment elle fait pour se développer. Rien ne fonctionne comme ça le devrait, donc on passe beaucoup de temps à essayer de résoudre les petits inconvénients du quotidien. Mais les fondamentaux sont très solides. L’économie se développe en dépit du gouvernement. Et elle se développe rapidement. A présent, nous avons les ingrédients de la croissance — l’argent, les compétences, les gens… ça devrait continuer, à moins que le gouvernement ne trouve le moyen d’y mettre fin".

* "Vous savez, les terroristes responsables du 11 septembre ont fait leurs armes ici. Ils se sont introduits dans le congrès il y a des années de ça. Ils voulaient tuer autant de politiciens que possible, mais ils ont raté leur coup. Le plus drôle, c’est que la majeure partie des gens étaient déçus que ça n’ait pas réussi !"

* "Depuis, on a abandonné le pire des réglementations qui dataient de l’époque de Staline… et la planification centrale à la soviétique… Les Indiens ont à nouveau le droit de gagner de l’argent. Et c’est ce qu’ils font"…

** Nous avons rencontré les analystes samedi matin. Aux Etats-Unis ou en Europe, il aurait été difficile de rassembler un groupe de professionnels de la finance un samedi. Mais les Indiens ont encore faim…

* … et sont encore étranges.

* A la télé, un homme écrasait des pastèques avec sa tête. L’émission était dans la langue locale, mais l’individu semblait vouloir battre un record. Il donnait des coups de tête dans une pastèque après l’autre, passant à peine deux secondes par fruit. Puis, après en avoir explosé quelques dizaines, il commença à fatiguer. Sa tête s’abaissa… et rebondit. Il essaya une deuxième fois… puis une troisième… et finit par abandonner ; il était à bout.

** Les rues de Mumbai sont pleines de gens — incroyablement pleines. Pleines d’autochtones… mais aussi d’entrepreneurs chinois et japonais qui font des affaires.

* "Quand j’était petit, dans les années 70, Bombay était un paradis — enfin, c’est ce qu’il me semblait à l’époque. Il n’y avait que deux millions d’habitants ; aujourd’hui, on en est à 11 millions — sur la même superficie. Bombay est une péninsule étroite… si bien qu’il n’y a pas de place pour se développer. Ils ont construit sur les zones ouvertes… donnant les terrains aux gens ayant des amis politiciens. A présent, le prix du mètre carré est aussi élevé qu’à Manhattan. Il faudra un peu de temps pour que les constructeurs rattrapent leur retard… mais ils construisent des millions de mètres carrés d’espace habitable supplémentaire, donc les prix vont sans aucun doute chuter".

* "On peut compter sur une chose, en tout cas : les promoteurs, les banquiers et les agriculteurs en feront toujours trop. Ils feront faillite tous les dix ans environ".

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