La Chronique Agora

De Londres à Caracas, deux visions de la crise…

La livre sterling a pris une grosse claque du jour au lendemain, confortant les dires de Mervin King qui reconnaissait récemment que le Royaume-Uni subissait une récession.

"L’équilibre entre les risques et l’inflation à moyen terme a définitivement penché dans la mauvaise direction", a dit le gouverneur de la Bank of England.

Préparez-vous à de nouvelles baisses de taux au Royaume-Uni et à une chute encore plus importante de la livre sterling, nous ont dit nos collègues de Londres. "Couvrez vos portefeuilles car la Grande-Bretagne se dirige droit vers une grave récession et un effondrement de la livre."

Cela me semble être une bonne idée. Le dollar effectue un impressionnant rebond face à la livre et à l’euro, mais l’économie du Royaume-Uni a l’air d’être plus mal en point que celle de son voisin d’outre-Manche.

"Prenez tout de suite des positions de couverture… les choses vont encore empirer", nous annoncent les chroniqueurs de l’équivalent anglais de La Chronique Agora, "l’économie et la Bourse britannique sont en mauvaise posture. Notre couverture contre la crise a dépassé la Bourse de 25,19% depuis nos recommandations le 9 août. Tandis que l’économie britannique plonge dans la récession, l’investissement prend de la valeur. De plus, depuis que nous vous avons donné ce conseil, il a rapporté un dividende aux actionnaires et représente un bon refuge potentiel dans ce marché baissier instable."

Cela vaut la peine d’y jeter un oeil, cher lecteur. Tout ce qui est susceptible de protéger votre fortune dans une période comme celle-ci vaut la peine qu’on y jette un oeil.

Et d’autres réflexions :

L’argent coule à flots dans le marché des pièces d’or. Il semblerait que les vendeurs n’arrivent plus à satisfaire la demande. Bien entendu, les analystes financiers voient le marché des pièces d’or comme un lieu réservé aux crétins et aux fous. "Si le monde s’écroule pour de bon, vous feriez mieux d’acheter des munitions," a affirmé un analyste. Mais cela dépend de la façon dont le monde s’écroule. Si le commerce fonctionne toujours de façon pacifique, il est bon d’avoir des pièces d’or dans la poche. Il a raison ; quand les choses deviennent vraiment incontrôlables, il vaut mieux stocker des armes que des kruggerands.

Mais nous ne nous occupons pas de ce monde là —  il est bien trop sauvage et imprévisible.

"Bill, sais-tu que notre voisin produit l’un des meilleurs vins d’Argentine ?" m’a demandé hier soir un ami.

Nous avions acheté une bouteille de Tacuil pour accompagner le dîner. C’était un vin très intéressant… un mélange de raisins malbec et cabernet, nous a-t-on dit. Produit à haute altitude.

Quel soulagement ! Nous pouvons élever nos propres vaches, manger nos propres boeufs, avec du chou, et arroser le tout du fruit des vignes de notre voisin.

Nous n’avons donc pas de raison de nous inquiéter. Tout va aller pour le mieux. Même si la situation ne se calme pas…

"Mais vous savez," nous a dit un autre de nos convives, "la raison pour laquelle je me sens bien en Argentine, c’est que je pense que le reste du monde devient de plus en plus dangereux. Vous avez lu les journaux hier ? Ils ont dit que le Pakistan était sur le point de sombrer dans l’anarchie. Les Talibans ont traversé la frontière et agissent au Pakistan tout comme ils le font en Afghanistan. Ils ont arrêté un bus et tué tout le monde. Ils posent des bombes dans les postes de police. Ils pourraient prendre le contrôle du pays. Je ne m’inquièterais pas de savoir qui dirige le Pakistan si ce pays n’avait pas le nucléaire."

"Au moins ici, on peut vivre confortablement sans se soucier de ces choses-là. Nous avons quantité de soleil. Nous avons de l’eau et de la nourriture à profusion. Et nous avons du très bon vin."

Un lecteur qui réside actuellement à Buenos Aires nous a envoyé ce commentaire : "Mon chauffeur de taxi ici (et à Caracas) comprend parfaitement les devises et l’inflation et s’en soucie bien plus que tous mes amis américains réunis."

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