Assez de prévisions catastrophistes qui ne se produisent jamais ! Avons-nous perdu toute crédibilité ?
Pete H., l’un de nos lecteurs américains, ne mâche pas ses mots :
« Je lis vos e-mails et je suis abonné à certains de vos services depuis plus de dix ans.
Je tolère vos élucubrations sur la fin du monde financier, que vous dites imminente depuis dix ans aussi.
Les faits sont indéniables : il ne s’est absolument rien passé ! Quelque chose se passera sans doute d’ici dix ou vingt ans, certes, mais si les gens vous écoutaient, ils enterreraient leur argent avec zéro rendement, alors que les marchés continuent de monter. Que cette hausse soit moralement bonne ou mauvaise n’a pas la moindre importance ! Reste que le marché monte.
Au bout d’un moment – un très, très long moment – vos avertissements finissent par sonner creux.
Alors à moins que vous ne puissiez me fournir l’heure et la date de l’Armageddon boursier, je continuerai à récolter les fruits de cette situation idiote, qu’elle soit l’œuvre de la Fed, du gouvernement fédéral ou du monde entier, aujourd’hui criblé de dettes. »
Ne faisons pas inutilement attendre M. H : nous ne pourrons jamais lui donner l’information qu’il recherche, « l’heure et la date de l’Armageddon boursier ».
Personne ne le peut… même si certains Nostradamus affirment en être capable.
« Vous ne connaîtrez ni le jour ni l’heure »… même la Bible le dit.
Reste que les accusations formulées par notre lecteur ne sont pas dénuées de fondement – nous l’admettons volontiers.
Crions-nous au loup ?
Jour après jour, année après année, nous nous lamentons sur l’état de la dette mondiale, qui se creuse sans cesse. Nous maudissons la Réserve fédérale…
Nous parlons de l’effondrement imminent du marché boursier… comme le berger de la fable, qui criait que le loup attaquait son troupeau.
A combien de loups imaginaires peut-on croire avant de laisser tomber ? On finit par ignorer les cris… comme notre lecteur a choisi d’ignorer désormais nos avertissements.
« Que cette hausse soit moralement bonne ou mauvaise n’a pas la moindre importance ! » râle-t-il, « reste que le marché monte ».
Indéniablement, les cours augmentent toujours – en dépit de notre raisonnement impeccable, en dépit de toutes les créatures de l’enfer.
De notre point de vue, cela ne fait aucun doute : c’est à la Fed que l’on doit la frénésie boursière constatée récemment. Elle a gonflé son bilan de manière spectaculaire depuis le mois de septembre. Permettez-nous de vous présenter à nouveau les preuves à charge :
Deuxième élément de preuve :
Enfin, une troisième preuve illustre les résultats :
Un marché boursier plus juste
Mais qu’il soit versé au procès-verbal, votre Honneur, que nous n’avons jamais nié que la manipulation du marché boursier pouvait être lucrative.
Nous n’avons jamais mis en doute qu’un braquage pouvait rapporter de l’argent, ni une opération de contrefaçon.
Tout juste avons-nous remis en question l’authenticité de tout ce système… et son équité.
Le marché boursier devrait être l’arène où se livre un combat libre et ouvert. Dans le langage boursier, aux Etats-Unis, un taureau représente la hausse, un ours la baisse… un affrontement inter-espèces, censé être conduit en un lieu équitable et neutre, pour résoudre les querelles urso-bovines dans des conditions honnêtes.
Un juge scrupuleusement impartial devra arbitrer la partie. Son seul souci sera l’application équitable de la justice martiale.
Il sera chargé de veiller à ce que l’équilibre soit maintenu.
Nous pourrons ainsi désigner le vainqueur sans conteste, et il gagnera la coupe après une honnête victoire.
Nous nous réjouirions bien sûr d’une victoire du taureau, le chouchou du public.
Mais si l’ours, moins populaire, devait être victorieux, eh bien… c’est à lui que l’on remettrait la médaille.
L’ours gagnerait alors parce qu’il serait le plus fort… le taureau serait perdant car il ne le serait pas.
Ainsi, justice serait faite.
C’est là que l’injustice fait son entrée en scène, comme nous le verrons demain…