La Chronique Agora

Cyber-guerre et hacktivisme, les nouveaux champs de bataille

Tech

▪ Dimanche dernier, la Chine a été frappée par la plus importante attaque DDOS (distributed denial of service, déni de service distribué) jamais enregistrée. L’attaque a bloqué environ 32% du trafic internet vers des noms de domaine avec l’extension ".cn". On ne sait pas encore qui est à l’origine de cette attaque.

Il serait faux de "déduire que dans ce cas l’attaquant disposait d’une quantité importante de ressources ou d’un haut niveau de sophistication technique", a déclaré Matthew Prince au Wall Street Journal. M. Prince est le PDG de CloudFlare, un fournisseur de services de sécurité pour le web. "Cela pourrait bien être le fait d’un seul individu".

Voilà qui confirme une fois de plus que les armées n’ont plus autant d’importance que par le passé.

"N’importe quel Iranien chez lui en pyjama, écoutant de la musique via Spotify tout en sirotant du kashk, peut causer depuis son portable de gros dégâts chez nous", écrivait la semaine dernière notre collègue Peter Coyne. "Peu importe la puissance de nos navires de guerre".

Aujourd’hui, le "hacktivisme" n’est pas qu’une source d’irritation pour les gouvernements. C’est devenu une activité à la mode et cool. La manière au 21ème siècle de se rebeller contre le système.

▪ Le cinquième domaine de la guerre
Le champ de bataille a changé. La guerre est devenue numérique. Ici, dans notre bureau de Baltimore, nous appelons cela le "cinquième domaine de la guerre". Cette guerre est aussi destructrice que la guerre de nos grands-parents mais sans les pertes humaines et les coûts qu’elle entraînait généralement auparavant.

Peut-être est-ce pour cela que le ministère de la Défense américain fait tout pour rester dans la course.

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"La plupart des informations dont je dispose ne peuvent pas être diffusées dans les médias… Pourtant, certaines pourraient vous permettre de réaliser des gains de 25%… 34,5%… 60%… et bien d’autres encore".

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Le Pentagone dépense 500 milliards de dollars par an, organise des conférences de presse sérieuses et suit des protocoles rigides. Mais des attaques comme celles qui ont frappé la Chine montrent qu’il pourrait être battu par un jeune agitateur se cachant derrière un masque arborant un V pour Vendetta.

Il faut le reconnaître… c’est assez amusant.

En réaction, le ministère de la Défense va mettre aux normes ses opérations. Son arme de choix ? Le système binaire. A présent, son défi est de rendre sa technologie accessible à ses employés. "Le champ de bataille numérique doit être aussi facile à parcourir qu’un iPhone", écrit Noah Shachtman dans le magazine Wired. "Les attaques doivent être aussi faciles à lancer qu’un angry bird".

▪ La guerre, simple comme un jeu vidéo
Vous connaissez ce jeu, n’est-ce pas ? (Allons !…)

Angry Birds est l’une des applications les plus téléchargées au monde. Le concept de ce jeu est simple. Avec un lance-pierre, vous lancez des oiseaux arborant une mine en colère pour tenter de frapper des cochons cachés. Il suffit de tirer sur l’élastique avec votre doigt puis de tout lâcher pour lancer votre angry bird.

Il n’y a rien de plus facile. Tout le monde y joue, les enfants de quatre ans comme les adultes.

Pendant une année, la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) a essayé d’imiter la simplicité du jeu pour contrer les cyber-attaques.

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Certainement, les créateurs du jeu n’ont jamais pensé qu’ils inspireraient les seigneurs de la guerre de demain.

M. Shachtman souligne que les cyber-offensives américaines ont demandé des mois de planification et ont nécessité des petites unités spécialisées. Le Pentagone souhaite des "munitions faites de 1 et de 0 aussi simples à lancer que les munitions faites de métal et d’explosifs".

S’il est trop difficile de lancer une cyber-attaque, alors l’option est limitée. Imaginez devoir savoir comment assembler un missile pour pouvoir en lancer un, au lieu de simplement appuyer sur le bouton rouge.

Autrement dit, le Pentagone veut rendre la cyber-guerre facile à utiliser. Selon le magazine Wired, le Pentagone a engagé "les concepteurs à l’origine des plus célèbres ordinateurs Apple — avec l’aide des illustrateurs qui ont aidé à porter les Transformers sur grand écran".

Le nom de la cyber-refonte engagée par la DARPA ?

Plan X (nous ne l’avons pas inventé. C’est réellement son titre officiel au Pentagone.) Le ministère de la Défense déboursera 16,1 millions de dollars pour mener à bien ce grand cyber-changement. Voilà bien là un autre exemple "d’extraction" — un terme que nous avons vu pour la première fois il y a deux ans.

"L’empire de Washington", a déclaré l’année dernière Paul Craig Roberts, sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan, "extrait ses ressources du peuple américain pour le bénéfice de quelques puissants groupes d’intérêt qui dirigent l’Amérique. La constitution des Etats-Unis a été extraite pour les intérêts de l’Etat sécuritaire et les revenus des Américains ont été redirigés vers les poches des 1% les plus aisés".

Une importante extraction de richesse va à nouveau avoir lieu.

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