La Chronique Agora

Le cours du Bitcoin = une once d’or. A quand la parité avec le lingot ?

▪ Non il n’y a pas de bulles, nulle part. C’est certifié par les membres de la Fed, le bon de livraison de ce postulat aux médias a été validé et tamponné par Ben Bernanke, contresigné par Janet Yellen.

Personne, oh non, absolument personne un peu passionné d’informatique et de produits financiers exotiques ne se comporte aujourd’hui comme un piranha qui vient de flairer une moitié de hamburger bien juteux échappé des mains trop grasses d’un touriste navigant sur le fleuve Amazone.

Ben Bernanke a qualifié le Bitcoin d’alternative intéressante en tant que véhicule de transfert d’argent dans le monde entier. 10 jours après cette déclaration, le Bitcoin a doublé, passant de 600 $ à 1 200 $.

Le Bitcoin a triplé depuis le 15 novembre, quintuplé depuis le 28 octobre. Sa valeur exprimée en dollar a été multiplié par 100 depuis le 15 janvier… et il vaut désormais l’équivalent d’une once d’or à 1 240 $.

Au rythme actuel — progression exponentielle –, son cours attendra celui du lingot d’or d’ici Noël. Si jamais quelqu’un détenait par exemple 1 000 Bitcoins achetés 5 $ en janvier 2012 et qu’il décidait de les convertir en lingots, cela représenterait alors une transaction de 40 millions de dollars (une tonne d’or).

Aujourd’hui déjà, l’heureux détenteur de 1 000 Bitcoins dispose déjà d’un pouvoir d’achat (sorti du néant) de 1,24 millions de dollars. Cela représente 1 000 pièces de 20 $ or (ou de 50 pesos mexicain)… soit un total quasi intransportable de 33 kilos d’or.

Peut-être serait-il plus malin d’acheter des actions ! Elles ont ces temps-ci un pouvoir d’appréciation bien supérieur à celui du métal précieux… d’autant qu’il est plus facile d’acheter un million de titres Google (1 065 $/pièce) qu’un million d’onces d’or (33 tonnes) !

Ben Bernanke a publiquement adoubé une crypto-devise qui avait déjà vu son cours multiplié par 50 depuis le 1er janvier (un simple détail sans importance). Puisque la valeur du Bitcoin s’exprime principalement en dollar, le billet vert qui se déverse à raison de quatre milliards par jour ouvré dans les circuits financiers est en train de se dévaluer depuis un mois à la vitesse du dollar zimbabwéen au début des années 90 !

Le Bitcoin n’est adossé ni à un stock d’or, ni à une richesse tangible — présente ou future — mais seulement à une (très grosse) capacité de calculs algorithmiques (le « minage »). Sachant cela, son évolution — non proportionnelle à la croissance économique mais constituant le pur reflet du degré d’avidité des acquéreurs — est ce qui s’apparente le plus à l’hystérie spéculative des bulbes de tulipes, avec une multiplication par 100 de leur valeur en deux ans (la culmination survenant en février 1637).

Le Bitcoin fait d’ores et déjà mieux. Il lui aura fallu moins d’un an… et il n’a même pas eu besoin de fleurir en avril dernier.

Cependant, la Fed est formelle : aucun danger que la fausse monnaie qu’elle imprime suscite ou encourage le moindre comportement spéculatif ni suscite le moindre phénomène de survalorisation.

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