La Chronique Agora

Le compte n’y est pas pour la Cour des comptes : préparez-vous à boucher les trous

▪ Les prévisions gouvernementales de recettes fiscales et de dépenses sont trop optimistes. Résultat, le déficit (c’est-à-dire l’impôt en devenir) va se creuser. La dette publique va atteindre 2 000 milliards d’euros, soit 30 000 euros par Français à la fin de cette année.

La façon la plus rapide d’avoir plus d’argent consiste à dépenser moins. C’est beaucoup moins fatigant que de vouloir gagner plus.

Le budget 2014 table sur une progression des recettes de l’impôt sur le revenu (de 4%) et des recettes de l’impôt sur les sociétés (de 7%). Mais il va très probablement manquer quatre milliards dans les caisses en 2014.

« Toutes les économies à réaliser ne sont pas détaillées, alors que les hypothèses de recettes restent fragiles ».
Didier Migaud, président de la Cour des comptes

La façon la plus rapide d’avoir plus d’argent consiste à dépenser moins. C’est beaucoup moins fatigant que de vouloir gagner plus. Dans le premier cas, on peut devenir plus riche paresseusement, dans le second cas, il faut se démener. C’est pour cela qu’un pauvre — qui n’a que le minimum vital — a plus de mal à devenir riche que celui qui l’est déjà et n’a pas de mal à dépenser moins en coupant dans le superflu.

Les banques centrales comme la Bundesbank demandent à rapatrier leur or des coffres américains et français.

Ce qu’elles ne savent pas, c’est qu’elles risquent fort de ne jamais revoir leurs lingots !

Découvrez pourquoi sans plus attendre : il pourrait y avoir de spectaculaires profits à la clé.

Le gouvernement de la France ressemble à un riche qui ne veut pas réduire son train de vie, qui gémit dès qu’on veut lui arracher un grain de caviar de la bouche, qui exige du cachemire là où du lambswool fait l’affaire. Je vais vous faire grâce des multiples dépenses superflues et gaspillages épinglés par la Cour des comptes. C’est tragi-comique. Laissons les porte-avions dériver et le Centre national de documentation pédagogique étouffer sous le papier périmé à l’heure d’internet…

▪ Le « modèle social » français a peur de la concurrence
Nous sommes environnés de pays dans lesquels la dépense publique représente 5% à 10% de moins de PIB qu’en France : la Suède, la Suisse, l’Allemagne, la Grande Bretagne, les Pays-Bas… En fait le seul pays qui dépense plus que nous parmi les 27 pays de l’Union européenne est le Danemark.

Pour être allée dans ces pays, je peux vous assurer qu’on n’y enjambe pas les personnes agonisant dans les rues faute d’assurance-maladie, que la mendicité n’y est pas une pratique courante faute d’allocations chômage, que les trains, le téléphone, les réseaux routiers y sont comparables aux nôtres, que les enfants n’y sont pas analphabètes faute d’Education nationale, et que les gens n’y sont pas spécialement malheureux et le taux de suicide « normal ». Ils ont des voitures, ils partent en vacances, on y trouve des taxis aux heures de pointe dans les grandes villes et ils consomment plutôt moins d’anti-dépresseurs que nous.

Si le « modèle social français » était si bon, il ne devrait pas avoir peur de la concurrence, bien au contraire…

▪ Quel est donc leur secret ?
Le marché ! Hélas, « le marché » évoque en France la « finance sans visage », une compétition impitoyable broyant les faibles et favorisant l’émergence de forts sans aucun scrupules. Or l’expression « le marché » désigne avant tout — non pas les places financières sur lesquelles se pressent les brasseurs d’argent — mais un système dans lequel s’exerce une concurrence loyale. Si le « modèle social français » était si bon, il ne devrait pas avoir peur de la concurrence, bien au contraire…

Mais pour que s’exerce une concurrence loyale, encore faut-il garantir les mêmes droits à chacun, ne pas accorder passe-droit et prébendes au lobby le plus puissant, ne pas dresser de multiples barrières réglementaires qui ne sont que du protectionnisme déguisé et de l’attribution de rente. C’est ainsi que Paris est devenu une ville sans taxi et que toute tentative de concurrence est sévèrement réprimée.

De lois en règlements, circulaires et décrets, nous sommes passés du Code civil et de « nul n’est censé ignorer la loi » à un labyrinthe inintelligible dont le but est de donner « un droit à »… à n’importe quel groupuscule poursuivant ses propres intérêts.

« Plus l’Etat est corrompu plus il y a de lois »
Corruptissima re publica, plurimae leges
Tacite

Mais ce pourrait aussi être l’inverse : « plus il y a de lois, plus l’Etat est corrompu ».

[NDLR : Retrouvez tous les conseils et recommandations de Simone Wapler jour après jour dans La Stratégie de Simone Wapler : il suffit de cliquer…]

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