La Chronique Agora

La confession d’un lobbyiste repenti

corruption

Un lobbyiste repenti de la corruption s’est confié sur Vox.com. Assainir les pratiques de Washington serait une douloureuse cure de désintoxication.

Aujourd’hui, nous revenons à l’essentiel.

A quelques exceptions près, la richesse réelle ne provient pas des réductions d’impôts, des taux d’intérêt bas, du QE ou de toute autre charlatanerie inventée par les autorités politiques et financières.

Si c’était le cas, il y aurait bien plus de riches dans ce monde. Au lieu de ça, la richesse se gagne « à la dure » – par de vrais gens faisant du vrai travail.

Les vrais emplois sont des emplois gagnant-gagnant. Il n’y a pas de secret… de mystère… ou de raccourcis. Il faut satisfaire son client, produire quelque chose qu’il veut – et ce que les gens veulent est ce que nous appelons « richesse ».

Une économie tend donc à prospérer ou décroître en fonction du nombre de gens qui fournissent activement des biens et des services gagnant-gagnant aux autres… par rapport au nombre de gens (zombies, compères et bestioles du Marigot) qui vivent aux crochets des autres.

La croissance du PIB US diminue depuis 35 ans. Pour une raison simple : moins de gens satisfont les besoins de clients. On trouve plus de gens qui sont à la retraite, en prison, à l’école ou qui travaillent – directement ou indirectement – pour le gouvernement.

En 1950, le gouvernement représentait environ 30% de l’économie US. Aujourd’hui, on est plus proche de 50% (selon notre estimation… si l’on ajoute les secteurs « privés » largement contrôlés par les autorités).

A l’époque, on trouvait à peine 100 000 personnes en prison ; aujourd’hui, ils sont près de 2,5 millions. A l’époque, seuls 2% des Américains recevaient des allocations sous une forme ou une autre. Aujourd’hui, ils sont plus de 10 millions, soit environ 4% de la population.

Cette tendance – moins de gens entretenant plus de gens, financés avec de l’argent factice – signifie que les riches deviennent plus riches et les pauvres deviennent plus pauvres.

Et ça ne changera pas à moins que 1) quelqu’un assainisse effectivement le Marigot, ou 2) le système s’effondre.

Nous pensons que l’option 1 est impossible… puisque les bestioles du Marigot contrôlent le gouvernement.

Reste donc l’option 2.

Corruption légalisée

Pour comprendre comment cela fonctionne, nous nous tournons vers un initié – un opérateur du Deep State et ancienne bestiole du Marigot repentie, Jimmy Williams.

Voici un extrait d’un article publié par Williams sur le site Vox.com :

« J’étais lobbyiste à Washington DC de 2003 à 2010. J’ai démissionné par dégoût. Des années de corruption légalisée m’avaient exposé aux pires éléments des rouages politiques de notre pays. Même mon salaire annuel à un demi-million de dollars n’arrivait pas à faire taire ma conscience.

Durant mes années en tant que lobbyiste, j’ai travaillé pour le secteur de l’alcool, le secteur des voitures de course et pour un milliardaire appelé Carl Icahn. J’ai rencontré des centaines de membres du Congrès pour défendre les intérêts politiques de mes employeurs et clients.

Quel genre de formation faut-il pour un tel emploi ?

La chose la plus importante que je faisais tous les jours était d’assister aux sessions du Sénat. J’ai appris tout ce qu’il y a à savoir sur comment faire en sorte que le Sénat fonctionne correctement et, bien entendu, l’inverse : comment embourber le système pour qu’il s’arrête net. Les deux sont tout aussi efficaces quand il s’agit de conclure des accords et de faire en sorte qu’une législation soit approuvée ou non.

Comment est-ce, être lobbyiste ?

Au début, c’était génial. Pas de limites aux notes de frais, des nuits passées à faire la fête, des bouteilles très chères, des dînes sophistiqués avec des sénateurs et des membres du Congrès – telle était ma vie.

J’ai assisté à des petits déjeuners de collecte de fonds, suivis par des comités avec les mêmes membres du Congrès ou sénateurs – une réunion qui m’avait coûté, à moi ou à mon comité d’action politique, 2 500 $ pour acheter un vote sur la législation dont nous avions discuté au-dessus des oeufs et du bacon le matin même.

Il y avait ensuite un déjeuner de collecte de fonds avec un autre membre du Congrès, payé par un autre chèque de 2 500 $, pour discuter des sujets qui tenaient à coeur de mes clients. Ensuite, ils partaient voter sur ces sujets. C’était un cycle sans fin, de l’argent contre des votes.

Incroyable que les membres du Parlement et du Sénat aient le temps de légiférer alors qu’ils passent tant de temps à lever de l’argent ».

Ce qui est corrompu ne peut s’assainir lui-même

M. Williams décrit le fonctionnement du Marigot.

C’est ainsi que nous avons eu l’Obamacare, la Loi sur la fiscalité républicaine… et quasiment l’intégralité des 80 000 pages de règles et lois figurant au Registre fédéral. Et maintenant que les bestioles ont le contrôle plein et entier, impossible de les arrêter. M. Trump ne peut pas assainir le Marigot.

Nous venons de terminer de lire un livre intitulé The Great Leveler: Violence and the History of Inequality from the Stone Age to the Twenty-First Century [« Le grand égalisateur : la violence et l’histoire des inégalités depuis l’Age de Pierre jusqu’au XXIème siècle », NDLR].

Après avoir passé en revue les statistiques, son auteur, Walter Scheidel, conclut qu’il est presque impossible d’assainir le Marigot de manière pacifique.

Il faut plutôt une guerre… une épidémie… un effondrement du gouvernement… ou une révolution.

A de rares exceptions près, les véritables changements « ne sont possibles que dans la douleur ».

Et, comme la cure de désintoxication d’un drogué, ils ne se produisent pas par choix.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile