En Slovénie 10% de l’argent du sauvetage bancaire s’est » évaporé « . Il va falloir maintenant sauver les banques italiennes. Où ira vraiment l’argent ?
Mercredi 6 juillet, l’État slovène a mené une perquisition au sein de sa propre banque centrale, au siège de la plus grosse banque nationalisée du pays (Nova Ljubljanksa) et dans les bureaux des cabinets Ernst & Young et Deloitte.
La Slovénie est membre de l’Union européenne, a adopté l’euro et a une frontière avec l’Italie. Ce petit pays n’est pas peuplé que de slaves sauvages, d’ours ou de vampires.
La police y enquête sur le sauvetage en 2013 de la banque Nova Ljubljanksa qui a coûté 3,2 milliards d’euros et durant lequel 257 millions aurait été détournés. Ce sens du détail honore les Slovènes. Là-bas, au moins, on a le souci de l’argent du contribuable et 8% d’argent évaporé, ça émeut, on cherche.
Dans cette procédure de saisie, la police a mis la main sur des informations de la BCE stockées au sein de la banque centrale slovène.
Mario Draghi s’est fendu d’une lettre pour montrer les dents
La BCE déplore qu’on n’ait pas tenté de trouver une solution réconciliant la conduite d’une investigation criminelle et le privilège de l’inviolabilité des archives de la BCE.
Les Echos citent » une source proche du dossier » : » Une action en justice de la part d’épargnants lésés ne peut justifier de porter atteinte à une banque centrale, via des perquisitions »
Une association de petits actionnaires ayant des obligations subordonnées (le genre de produit que les banques savent glisser dans les livrets des épargnants au bon moment) accuse le président de la BCE d’interférer avec l’indépendance des autorités slovènes et son système judiciaire.
La BCE ne répond qu’à la Cour de justice européenne
Il est exact que la BCE ne répond qu’à la Cour de justice européenne et est au dessus des lois nationales comme le dit très clairement ce document.
Nous voilà donc prévenus, la BCE serait-elle donc incontrôlable ?
La Cour de justice européenne ne peut-être saisie que par des États ou éventuellement pas des personnes s’estimant victimes de la » violation commise par l’un des États membres d’un des droits garantis par la Convention » et après que les autres voies juridiques aient été épuisées.
A ce petit jeu, c’est plutôt l’individu qui s’épuise en chemin…
La BCE est au dessus des lois, son bilan atteint 3 000 milliards d’euros, les banques italiennes vont devoir être à nouveau sauvées.
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Mais encore plus au dessus des lois, on trouve le Mécanisme européen de stabilité (MSE) qui a actuellement une autorisation de découvert (emprunts garantis par les contribuables) de 700 milliards d’euros et en a déjà utilisé 136,3 pour Chypre, la Grèce et l’Espagne. Cette institution et son personnel bénéficient de la plus totale immunité.
Sont gouverneurs d’offices, les ministres des finances des pays membres de la zone euro et son président est le président de l’Eurogroupe.
Combien va nous coûter le sauvetage des banques italiennes ? Car sauvetage il y aura, n’en doutez pas.
L’exposition des banques françaises et des investisseurs particuliers à la dette italienne atteint 250 milliards d’euros. Celle de l’Allemagne 82,3 milliards d’euros et les déposants italiens se sont fait refourguer 235 milliards de dette bancaire !
Un monsieur, qu’on ne peut pas accuser d’amateurisme financier sur ce sujet, a déclaré à Bloomberg le 6 juillet dernier que » le système bancaire tout entier était sous pression « .
Il s’agit du président du conseil d’administration de la Société Générale, l’italien, Lorenzo Bini Smaghi, ancien membre du directoire de la BCE. Un familier des banques italiennes, françaises et de la BCE.
Aux dernières nouvelles, selon Die Welt, un plan à 150 milliards d’euro devrait faire l’affaire. Que sont 150 petits milliards face à un bilan de 3 000 milliards et si 12 milliards (8% comme en Slovénie) s’évaporent qui enquêtera ?
Personne…