La Chronique Agora

Continuez d'éviter les valeurs financières

** Les prêts subprime étaient les prêts hypothécaires les plus risqués. Les prêts prime, en revanche, étaient accordés aux emprunteurs qui avaient un apport personnel substantiel et présentaient un bon passif en matière de crédit.

– Les emprunteurs subprime ont été les premiers à chuter… mais ce ne seront pas les derniers. D’autres marchés hypothécaires commencent seulement à montrer des signes de faiblesse. Le marché des subprime représente seulement 1 500 milliards — loin du plus gros des catégories de prêts à risque. Il y a d’autres couches là-dessous.

– Les subprime constituent seulement une des couches qui forment à elles toutes de bien mauvaises lasagnes. La couche du fond. Les prêts Alt-A représentent la couche d’hypothèque la plus risquée après les subprime. Les Alt-A sont des hypothèques accordées à des gens qui ont un meilleur historique de crédit que ceux qui ont des subprime, mais qui n’ont pas encore le statut prime. Leurs revenus sont irréguliers, et leurs quotités de financement sont élevées. De plus, près d’un quart de ces hypothèques ont été prises sur des maisons occupées par des locataires — qui étaient donc sujettes à encore plus de spéculation.

– Ce qui est effrayant, c’est que ce marché hypothécaire est 150% plus important que celui des subprime. Contrairement aux subprime, les prêts Alt-A sont généralement rajustés lors de la cinquième année — ce qui signifie que les taux d’intérêts deviennent plus élevés. Or pour les Alt-A, cette vague de réajustements ne commence pas vraiment avant 2010 ! Elle continuera jusqu’en 2012.

– Il existe également les prêts avec "option ARM". Mais si le marché des prêts ARM est bien moins important que le marché des subprime, il est également plus risqué. Cette "option ARM" recouvre en fait un prêt qui permet à l’emprunteur de payer moins que le montant total dû d’un mois à l’autre. Quel que soit le montant dont l’emprunteur ne s’acquitte pas, il sera ajouté au montant total du prêt… jusqu’à une limite fixée au préalable.

– Evidemment, des prêts comme celui-ci sont simples au début, mais peuvent devenir difficiles voire impossibles à rembourser si l’emprunteur a repoussé ses mensualités trop longtemps. Pour ces prêts, les réajustements commenceront seulement en 2010.

– Vous verrez également des "jumbo prime". Ce sont de gros prêts — en moyenne 750 000 $. Ils étaient assez banals dans les états pour lesquels la bulle immobilière était la plus importante, comme la Californie et la Floride, et étaient souvent faits pour diminuer les risques des crédits. C’est un marché de 1 000 à 1 500 milliards de dollars — presque aussi important que celui des subprime.

– Je ne ferai pas l’inventaire de toutes ces catégories de prêts, mais je pense que vous avez compris. Rassemblées, ces "autres" catégories de prêts atteignent un total de plus de 5 000 milliards de dollars — soit plus de trois fois les subprime. Pire encore, leur émission a atteint un pic pendant les années d’apogée de la bulle, 2005, 2006 et 2007.

– Qui plus est, le schéma de tous ces prêts était le même. Une croissance rapide pendant les années de la bulle, entre 2000 et 2007.

– Comment investir dans cet environnement ? Pour les débutants, continuez à éviter les banques et les institutions financières endettées en général. Et ne vous attendez pas à ce que les banques recommencent à prêter aussi librement avant très longtemps. Cela signifie que vous devez également éviter les entreprises dont la croissance dépend d’un accès régulier au crédit — comme par exemple les entreprises d’investissement dans l’immobilier. Je devrais également dire que le marché immobilier n’est pas prêt de se remettre. Il y a encore beaucoup trop à faire. Les actions sur la construction et les investissements qui y sont liés sont aussi en mauvaise posture.

– A un bon prix, vous pouvez acheter n’importe quoi d’autre. Investir est déjà suffisamment difficile sans avoir à s’occuper de problèmes aussi importants que ceux que je viens de citer. Il y a plein d’autres endroits où vous pouvez trouver de beaux poissons. Continuez à éviter les financières.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile